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  • : Communauté; catholique du Bon Pasteur de Thionville
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"Christ au centre,
Christ pour tous!"

Tous les mercredis soir, de 20h15 à 21h30, à l'église de Veymerange, venez prier et louer le Seigneur, sur fond de chants de taizé et de l'Emmanuel. Le Saint Sacrement est exposé pour l'adoration.

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Que Dieu vous bénisse

Je vous souhaite la bienvenue sur le blog de la communauté de paroisses du Bon Pasteur ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez le faire à l' adresse ci-dessous ou en me téléphonant au presbytère. 

  Le secrétariat est au presbytère de Veymerange,

16 rue St Martin, 57100 Veymerange.

Hors vacances, les heures d'ouverture du secrétariat sont: mardi et vendredi de 17h00 à 18h30 et mercredi de 10h00 à 12h00.

Durant les vacances scolaires, il n'y a qu'une permance le vendredi.

l:  03.82.50.40.06

 courriel: jp.kovacs@eveche-metz.fr

----------------------------------Pour vous informer:------------------

 
KTO, la télé catho:Lien vers KTO
 
FPour aider la quête diocésaine:faire-un_don2.jpg

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Ensemble, avec le Christ au centre, le Christ pour tous!
  Jean-Pierre Kovacs
Le curé de la Communauté du Bon Pasteur
 Notre partenaire:
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Articles RÉCents

11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 11:10

Lettre pastorale

de Carême 2011

 

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« Je t'aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse,

Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme

de victoire ! Louange à Dieu ! » Ps 17, 2-4

 

Chers amis,

 

Chaque année, en début de Carême, je vous invite à relire notre vie chrétienne sous le regard de la foi. Cette lettre pastorale est un peu particulière, puisqu’il s’agit de la dernière que je vous adresse en tant que curé. Dans 6 mois, l’Eglise m’aura appelé sous d’autres cieux, pour servir la communauté de paroisses St Jean Baptiste des Portes d’Alsace, autour de Phalsbourg. Surtout n’en concevez pas de tristesse, mais plutôt une action de grâce. Et j’insiste !

 

Avec vous en effet, je voudrais rendre grâce au Seigneur pour ces 5 années passées à vos côtés, et vous montrer que notre vie chrétienne, dans toutes ses composantes, est profondément eucharistique. Et en effet, les motifs de joie sont nombreux. Sans tomber dans l’idéalisation, et en reconnaissant aussi les difficultés et les doutes qui ont jalonné notre parcours, je voudrais vous encourager. Cette lettre se veut un bouquet de joie et de lumière, gerbe d’espérance qui relie les fleurs de cette vie pastorale, et qui nous fera entrer en Carême sous un angle un peu original.

 

Oui, action de grâce (« eucharistein » en grec), c’est-à-dire merci. Merci au Seigneur d’abord, pour les frères et les sœurs qu’il m’a donnés. Vous m’avez accueilli sans défiance, avec gentillesse et bienveillance, et vous m’avez fait confiance comme pasteur. Dieu sait si je vous ai emmenés parfois sur des chemins un peu surprenants (Top louange, kids louange, théo-académie, site internet, distribution de flyers, exposition d’art contemporain, …). Vous êtes bien entrés dans ce projet mis en œuvre par notre EAP. Et vous l’avez nourri par votre soutien, votre dynamisme (quel que soit votre âge), votre présence et votre engagement, chacun selon son charisme, ses possibilités et sa bonne volonté.

Aujourd’hui, l’Eglise ne peut plus se concevoir sans vous, les laïcs. Un prêtre seul dans une paroisse ne peut rien faire. Prêtre et laïcs, ensemble, pour le service de Dieu et des hommes !

 

En évoquant tout cela, je pense évidemment au soutien précieux de nos secrétaires, mais aussi à tous ceux et à toutes celles qui sont entrés dans tel ou tel service ou pastorale, même ponctuellement. Vous êtes nombreux et il est impossible de tous vous citer. Bravo à tous!

 

Un merci spécial aux membres de l’Equipe d’Animation Pastorale (EAP) qui, non seulement ont été efficaces pour gouverner la communauté, mais surtout fraternels tout au long de ces années. Vous ne vous êtes pas contenté de conseiller le curé. Vous avez su agir avec lui pour le bien de cette communauté, et faire d’elle une famille plus unie qu’elle ne l’était. En cela, vous avez été fidèles au Projet Pastoral Diocésain, et donc à l’Eglise qui vous a appelés à cette mission.

Ma joie est de voir ces soutiens mutuels qui se sont créés entre paroisses au cours du temps : la plus grande aide la plus petite, et la plus petite apporte son originalité aux plus grandes. Nous venons chez les uns et chez les autres en toute simplicité et amitié. Nous formons vraiment une communauté chrétienne.

 

Je tiens aussi à souligner le soutien remarquable de l’ensemble des conseils de fabriques. Ils sont entrés eux aussi de plain pied dans ce que demandait notre diocèse pour faire fonctionner notre communauté de paroisses en terme économique, simplement, sans esprit de chapelle, et ce dès le premier mois de mon arrivée.

Aujourd’hui, ils savent qu’ils ont fait le bon choix, un choix intelligent et bénéfique. Avec humour, je dirai que le souci d’entrer dans ce nouveau mode de fonctionnement a été payant ! Car la mutualisation des moyens pastoraux, la participation de chacun selon ses possibilités à la caisse de communauté revisitée chaque année par une convention signée, mais surtout la confiance et la reconnaissance fraternelle ont été la meilleure façon de soutenir la vie de la communauté chrétienne. Vous êtes entrés dans ce que demandait notre Eglise diocésaine. Qui a dit que l’obéissance intelligente était stérile ? Merci au conseil de fabrique de Veymerange d’avoir été le gestionnaire de cette caisse commune au nom de tous.

Bravo à tous pour ce sens des responsabilités et cette excellente entente ! Je m’en réjouis profondément.

Merci aussi aux municipalités de Thionville et de Terville qui nous ont donné un sacré coup de main, que ce soit au plan économique (restauration du presbytère, des églises..), pour la mise à disposition de salles, ou pour porter certains évènements (Ecclésiales, marche pour Palmarin…), et y avoir participé concrètement. Bravo et merci!

 

Mais je voudrais surtout souligner avec vous les fruits de cette confiance, car « on obtient toujours autant qu’on espère ». Tout le monde a pu constater la progression de notre communauté chrétienne en termes de foi, d’audace, de rénovation, de modernisation et d’innovation, d’ouverture, de persévérance, de fidélité, de courage, de communion, malgré la situation ecclésiale et sociale difficile de notre époque.

 

C’est vrai, en Occident, la situation de notre Eglise Catholique est difficile. La pratique dominicale s’amenuise et toutes les communautés chrétiennes en souffrent : la nôtre aussi. L’impact de la sécularisation sur les comportements est douloureux et massif. Personne ne peut dire qu’il a trouvé la solution pour sortir de cette crise. Mais la société elle-même est en crise. Et sa crise n’est pas simplement qu’économique. C’est une crise de sens. Elle ne sait plus où elle va, quelle est la direction à prendre, quel est le projet à réaliser, quelle est l’éducation à transmettre à ses enfants ! Et tout cela, parce qu’elle ne sait plus qui elle est, oubliant ses racines chrétiennes et ses valeurs fondatrices. La rupture sociétale dont mai 68 est l’emblème a créé un vide abyssal. Le fric seul et le bien-être ne suffisent pas à donner de la valeur à la vie, une âme à l’existence humaine, un projet à une nation. Au contraire, ils enferment dans l’égoïsme et le repli sur soi. Dans cette situation précise et extrêmement compliquée, notre petite communauté chrétienne a vraiment progressé, parce que précisément elle avait un projet et une âme.

 

La stagnation et la frilosité peureuse n’apportent rien. La vie est dans le mouvement. Elle s’exprime dans un projet à prendre à bras le corps et à réaliser avec cœur, sous l’action de l’Esprit. La vie est dans l’espérance, pas dans le regret du passé, pas dans les pleurnichements d’une époque révolue. En faisant sa visite pastorale, notre évêque m’a redit que « seule une communauté chrétienne qui a un projet a un avenir. »

Vous le savez : sur un projet comptant 35 objectifs, plus d’une trentaine ont été réalisés en 5 ans, et d’autres se sont greffés au cours du temps. Oui, dans le diocèse, sur le papier, nous formons apparemment les paroisses les moins pratiquantes par rapport au nombre d’habitants. C’est une situation qui ne date pas d’hier, qu’on ne change pas d’un coup de baguette magique, tant le terrain est difficile. Mais ce dont je suis sûr maintenant, c’est qu’on ne mesure pas le dynamisme d’une communauté chrétienne au nombre de pratiquants. Ce qui compte, c’est la charité qui est dans les cœurs, et le dynamisme qu’elle produit. Avec vous, j’ai pu le vérifier.

 

Ensemble, nous avons traversé ce petit temps en demandant au Christ d’être au Centre, notre guide, notre unique BON PASTEUR.  Et nous avons eu le souci de proposer la foi au plus grand nombre comme l’Eglise nous y invite. « Christ au Centre, Christ pour tous. » Plus qu’une devise, c’est devenu notre chemin, jamais abouti, car c’est la marche permanente de l’Eglise qui s’achèvera avec le retour du Christ en Gloire.

 

Et sur ordre du Seigneur, nous avons jeté les filets, malgré notre petit nombre, et parfois lassés comme les apôtres. Lorsque nous avons distribué des flyers dans toutes les boîtes aux lettres pour inviter tous les habitants aux grandes fêtes chrétiennes, lorsque nous avons fait l’effort de publier un guide paroissial pour faciliter le contact avec la communauté et exprimer notre désir d’aller vers ceux qui ne sont pas habituellement pratiquants, lorsque nous avons distribué « le guide devant la tombe » aux portes de tous nos cimetières le jour de la Toussaint, lorsque nous avons créé cet événement des Ecclésiales du Bon Pasteur (avec toujours un thème d’ouverture, en partenariat avec la mairie de Terville), lancé l’association des Amis de Palmarin, créé des activités pour jeunes et moins jeunes, lancé un nouveau site internet, lorsque nous avons fait des efforts pour inculturer la foi (apport de l’image, d’une musique rythmée et moderne, du mutimédia, de l’informatisation…), nous nous sommes inscrits modestement mais réellement dans l’ouverture qu’apportent l’Evangélisation et la Mission.

 

S’ouvrir demande toujours des efforts : celui de casser les murs culturels et sociaux que nous avons construits, souvent malgré nous ; celui de franchir la distance qui nous sépare des autres, de ceux qui ne sont pas avec nous, comme nous ; celui de dépasser l’idée mortifère que « tout est pourri et qu’il n’y a plus rien à faire». Avec humour et réalisme, je dirai que nous avons fait des kilomètres pour les hommes et les femmes de nos villes et villages. Et c’est bien vrai que nous avons marché pour distribuer tous ces flyers! Qu’a fait Jésus Lui-même dans l’Evangile ? Des kilomètres…. Franchement, j’ai apprécié faire le facteur de la Bonne Nouvelle, rencontrer des personnes que je ne connaissais pas. Toujours très bien accueillis, nous étions souvent à deux, comme dans l’Evangile. Et je ne le regrette pas, même si les fruits semblent apparemment modestes. Je suis sûr que la grâce de Dieu a touché plus d’un cœur, et que l’image dégradée de nos paroisses auprès des habitants a quelque peu changé. En tout cas, ce qui a changé pour nous, c’est que nous nous sommes remis à marcher pour aller vers les autres !

 

 Oh, rien n’est parfait dans toutes ces réalisations pastorales! Et nous aurions peut-être pu faire autrement et mieux, éviter certaines erreurs, avoir plus d’audace encore, moins de crainte. C’est vrai, nos réalisations extérieures restent modestes, et elles pécheront toujours par notre manque de foi et d’espérance.

 

Mais l’efficacité pour le Royaume n’est pas dans ce que nous avons fait, mais dans Celui en qui nous avons cru durant ce temps. C’est Lui qui nous appelait à sortir de nos chapelles et de nos sacristies, non pas pour fuir l’adoration et la louange de Dieu, mais au contraire pour mieux la célébrer, et y inviter tous ceux qui le souhaitaient. Nous ne sommes pas chargés de remplir nos églises, même si c’est ce qui nous fait plaisir. Elles ont d’ailleurs été conçues pour des époques de chrétienté,- ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Mais nous sommes chargés d’annoncer la foi, de la vivre dans le service, de la célébrer avec tous ceux qui s’y ouvrent, même s’ils sont peu nombreux, et de former une communauté chrétienne vivante, faite de pierres vivantes. Et n’est-ce pas ce que nous avons vécu ? Combien de familles en deuil réconfortées et accompagnées durant ces 5 années, combien d’enfants baptisés et de familles touchées par l’accueil, la préparation et la célébration de ce sacrement, combien d’enfants de première communion accompagnés de leurs parents, de jeunes mariés etc…. A y regarder de près, nous avons finalement annoncé la foi et célébré avec beaucoup de monde…. Je n’ai pas constaté une baisse de la demande. J’ai plutôt l’impression que nous sommes le dernier rempart pour des personnes qui vivent une vie ultra-sécularisée, qui ne savent plus pourquoi elles vivent, en quoi leur vie est vraiment encore un cadeau, et qui nous demandent les raisons de notre espérance ! A nous de savoir les accueillir, et de ne pas nous en plaindre. A nous de proposer un itinéraire de foi pertinent et adapté en fonction des âges et des demandes, comme nous y invite la réflexion des Evêques de France (Ecclésia). Je pense qu’il y a là, tout un champ d’investigation et d’avenir pour les prochaines années. L’Evangélisation est devant nous.

 

Un merci qu’on oublie trop souvent : le merci à notre Eglise diocésaine. D’abord parce qu’elle m’a envoyé auprès de vous. C’est l’évêque qui, au Nom de l’Eglise et du Christ, envoie un pasteur. Ce n’est pas le pasteur qui décide d’aller où il veut. Le prêtre est envoyé vers un peuple. Il reçoit ce peuple comme un don. Ni le pasteur ni le peuple ne choisissent in fine. Tel est le propre de l’attitude catholique de foi, une attitude de confiance envers l’Eglise. Car à travers cette décision, dans l’obéissance libre et choisie, chacun peut lire l’expression du Règne de Dieu  et de sa Volonté (c’est Lui notre Guide et notre Chef), même si cette dernière est toujours entourée d’obscurités et d’incompréhensions. C’est vrai : les hommes peuvent parfois se tromper; Dieu, jamais !

 

Et Dieu sait si, au début de mon ministère, j’ai pu vitupérer intérieurement contre cette décision. Et j’avais des raisons : le presbytère n’était pas prêt, la communauté était très désorganisée, pas d’EAP installée, pas de secrétariat…. On me demandait en plus de m’occuper du Service diocésain des Vocations. Je n’avais jamais été curé. Bref, j’avais l’impression qu’on m’avait floué, ne m’ayant rien dit sur la situation réelle pour que j’accepte. Avec le recul, je pense qu’il aurait été plus judicieux de me dire la vérité : mais la connaissait-on ? Oui, j’ai débuté objectivement dans une situation difficile, en mauvaise posture, essuyant les plâtres, avec cette impression de pédaler dans le vide et de ne pas y arriver. Sans mysticisme déplacé, je peux dire aujourd’hui que le Seigneur m’a aidé, et très concrètement. Il l’a fait notamment à travers vous, à travers mes confrères d’archiprêtré, à travers la formation « Chemins d’Humanité » que j’ai reçue à Paris, et qui m’a permis de faire face. Mais il l’a fait surtout dans les sacrements et la prière, dans sa présence réelle à mes côtés. Il est toujours là : c’est nous qui sommes souvent ailleurs, comme le rappelait très justement Madeleine Delbrêl… Comme nous avons du mal parfois à nous recentrer sur Lui et à nous abandonner à sa Volonté !

 

Et c’est la raison pour laquelle la réalisation qui me tient peut-être le plus à cœur est ce temps d’adoration et de louange que nous avons instauré chaque mercredi, comme un poumon oxygénant au sein de notre Communauté de paroisses. Je regrette d’ailleurs de ne pas l’avoir instauré dès la première année. Je ne ferai plus cette erreur. Car sans la prière, sans ce lien régulier avec le Seigneur dans l’adoration et l’Eucharistie, toute l’action se dessèche et verse finalement dans l’activisme. L’adoration, c’est un cœur à cœur, une source d’eau pure que je nous invite à redécouvrir au cours de ce Carême. Nous avons un temps : prenons-le comme un immense cadeau, pas comme une activité à faire en plus, mais comme un cadeau que Dieu nous fait ! « Christ au Centre, Christ pour tous ». Il est notre Soleil, Celui qui refait nos forces intérieures et qui accomplit notre vie.

 

Enfin nous sommes tournés vers l’avenir, et c’est encore un motif d’action de grâce. « Celui qui regarde en arrière n’est pas digne de moi » dit le Seigneur. L’avenir, c’est le Seigneur qui nous l’ouvre. Parce que la communauté a su accueillir le prêtre que j’étais - et tel que j’étais - comme un don de Dieu et de son Eglise, parce qu’elle a posé un acte de foi, de confiance et d’espérance dans le projet qui se dessinait, malgré l’obscurité qui la recouvrait à ce moment-là, parce qu’elle a su accompagner ce prêtre et se laisser guider par lui, le Seigneur et son Eglise lui permettent d’accueillir à nouveau un pasteur en la personne de l’Abbé Jean-Pierre KOVACS. « On obtient autant qu’on espère ». Merci Seigneur ! Merci à vous : vous avez grandi dans la foi, et vous avez eu la bonne attitude durant ces années ! BRAVO.

 

Un nouveau projet va s’offrir à vous: différent, donc enrichissant. Un nouveau pasteur vous est donné: différent, donc enrichissant. Un avenir vous est offert, malgré la pénurie de prêtres (13 prêtres seulement pour 26 communautés de paroisses en attente). Notre Eglise diocésaine vous fait confiance. Moi aussi, je compte sur vous pour l’accueillir comme j’ai été accueilli…. et je n’aurai pas travaillé en vain. Je ne vous demande pas de renier vos souvenirs, votre affection fraternelle, votre amitié pour moi. Ce que le Seigneur a construit entre nous, la charité de communion, l’essentiel est capitalisé. Par contre, les réalisations particulières n’ont pas vocation d’éternité.

Aussi je vous demande, au Nom du Christ, de comprendre l’Amour prévenant et constant de Dieu et de son Eglise à travers cette nouvelle aventure. C’est formidable, si nos souvenirs ne s’érigent pas en barrière et en mur, si nos têtes ne se remplissent pas de toiles d’araignée. Je sais que pour beaucoup, Jean-Pierre n’est pas un étranger. Plusieurs m’ont dit : « Jean-Pierre, on le connaît, c’est formidable! » Je me réjouis déjà de voir que cette nouvelle a été une très bonne nouvelle dans l’ensemble de la communauté. Certains sont venus spécialement remercier le Seigneur pour cela. Je le sais. Jean-Pierre, nous t’avons attendu, nous avons prié pour toi… nous avons failli manquer d’espérance… mais le Seigneur nous a rattrapés avant l’impardonnable. Dans 6 mois, je te passerai le flambeau avec beaucoup de joie. Merci d’avoir accepté. Tu as une très belle communauté qui t’attend, des confrères d’archiprêtré très sympathiques et fraternels aussi. Tu seras bien entouré. Chère communauté du Bon Pasteur, un bon prêtre t’attend. Je sais que pour vous comme pour moi, tout changement est source d’angoisses. Mais nous ferons confiance au Seigneur qui guide nos vies. Oui, nous Lui ferons confiance !

Aussi je tiens à Le remercier, comme la finale de cette lettre. Tout vient de Lui, tout est par Lui et pour Lui. Tout est Eucharistie. Alors comme au début de chaque Eucharistie, je commence par dire :

 

Pardon, Seigneur, pour mes erreurs, mon manque de foi et d’espérance, mes aveuglements et mes péchés, comme je pardonne à ceux qui m’auraient offensé. Kyrie Eleison! Merci Seigneur, parce que Tu es Dieu, le Dieu de la Vie, le Dieu qui prend soin de nos vies, qui nous emmène parfois là où nous ne voudrions pas aller, mais toujours sur les hauts pâturages d’herbes fraîches. Tu n’es pas le Dieu de la mort, de l’enfermement, des esprits fermés et partisans, des cœurs divisés et cloisonnés. Par Ta Parole, par Jésus ton propre Fils, c’est Toi qui nous libère de toutes nos angoisses et nous apporte la Paix. Par le don de ton Esprit, c’est Toi qui renouvelle nos esprits et nos cœurs pour que nous entrions dans ton Projet de Vie. Aide-nous à faire confiance à l’Eglise, à préserver l’unité et la communion entre nous comme le bien le plus précieux, à entrer dans l’espérance et l’audace, à quitter nos nostalgies d’arrière garde, à devenir des hommes nouveaux, à devenir des hommes et des femmes libres, capables d’aimer comme Toi ! Aide-nous à faire ta volonté, à ne pas regarder en arrière comme la femme de Loth, mais à aller toujours de l’avant, en espérant jusqu’au bout, en espérant ta présence constante à nos côtés ! MERCI Seigneur, MERCI POUR TOUT !

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 15:23

Archiprêtré de Thionville (27 novembre – 4 décembre 2010)

 

Conclusions de la visite pastorale

 

 

 

            La dernière visite pastorale (6-12 février 2006) avait pour principal objectif la mise en place d’une pastorale de la santé cohérente, reposant non seulement sur les prêtres, les diacres et les religieuses, mais aussi sur les fidèles laïcs. Pour parvenir plus facilement à cette fin, avait été programmée une année d’attention aux personnes fragilisées par la maladie, l’âge ou le handicap. La pastorale de la santé demeure cinq ans plus tard l’une des priorités de l’archiprêtré. En visitant l’hôpital Bel Air dans les premières semaines de 2011, je rencontrerai les principaux acteurs de cette pastorale.

 

            D’autres pôles sollicitent à l’heure actuelle l’engagement des chrétiens et de leurs pasteurs. Ils m’ont été présentés lors de la réunion dite d’archiprêtré. J’en confirme la pertinence :

 

  1. rassembler les familles autour de la pastorale de l’enfance déjà existante, la renforcer et l’étendre ;
  2. favoriser l’interculturel et l’interreligieux, promouvoir la pastorale des migrants ;
  3. avoir le souci de tous les jeunes et aller à leur rencontre ; Thionville draine chaque jour de nombreux jeunes : tant l’Enseignement public que l’Enseignement catholique (fortement implanté sur la ville) cherchent à répondre à la diversité de leurs besoins ; Nous avons pour mission de leur proposer la foi ;
  4. enfin, nourrir la vie spirituelle des chrétiens.

 

 

            Prêtres en activité d’âge différent et prêtres retraités animent cette pastorale dans une heureuse harmonie avec les fidèles laïcs, notamment ceux qui ont accepté de s’engager dans les équipes d’animation pastorale. On sent chez tous une grande disponibilité et un authentique désir de se former.

 

            La diaconie des pauvres est prise en charge à la fois par les organismes caritatifs et les organismes non-confessionnels de la Cité. Des deux côtés, des chrétiens sont présents et ils ne manquent pas d’occupation, en cette période de crise économique et sociale qui multiplie le nombre des pauvres. Il serait bienfaisant pour l’archiprêtré que naissent dans les années qui viennent des vocations au diaconat permanent.

 

            La zone de Thionville qui connut naguère ses moments de prospérité économique, n’est pas dépourvue de possibilités (je pense à la Centrale nucléaire de Cattenom que j’ai visitée le 29 novembre avec les prêtres et les animateurs laïcs en pastorale), même si un nombre important de ses habitants doit actuellement se rendre chaque jour pour travailler à Luxembourg. Il faut souhaiter que se confirme ce qui a été entrepris au cours des dernières décennies pour offrir de nouvelles possibilités de travail, notamment aux plus jeunes.

 

            La crise économique dont nous souffrons et qui atteint le monde entier, n’est pas qu’économique, C’est avant tout une crise spirituelle, une crise de sens. D’où vient l’homme ? Où va-t-il ? Que fait-il de la vie que le Créateur lui offre en partage ? Comment se comporte-t-il à l’égard de l’univers créé dont Dieu lui a confié la gérance ? Nous ne pourrons sortir de la crise sans chercher à répondre à ces questions.

 

 

 

            L’approche de Noël est en général marqué par toutes sortes de messages et de déclarations qui tentent de faire oublier aux hommes la rudesse des temps. Ce n’est ni dans la fuite, ni dans l’oubli que nous ferons provision d’espérance, mais en accueillant le nouveau-né de Bethléem.

 

            Dans mon message de Noël, j’invite à découvrir notre commune appartenance à la même famille humaine, jouissant des mêmes droits dans le partage des biens de la terre. C’est la conscience de notre commune appartenance à une même famille qui fonde pour les chrétiens la conduite à tenir à l’égard de tous ceux qui frappent à la porte de l’Europe occidentale et que nous appelons les migrants.

 

            Dans son Encyclique sociale, Caritas in veritate, Benoît XVI appelle de tous ses vœux « des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun » (n° 71). Il nous faut travailler à l’avènement d’une humanité nouvelle qui fera sienne ce programme tant dans le gouvernement du monde, la direction des entreprises et des finances, que dans l’humble labeur de chaque jour.

 

            Joyeux Noël dans l’espérance !

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 10:10

Lettre pastorale pour le Carême 2010

« Christ au Centre, Christ pour tous. »


Chers amis,


Comme chaque année, je profite d’un temps de retraite et de repos pour évaluer notre vie paroissiale, et nous inviter à nous stimuler et à aller plus loin, « à avancer au large » comme nous y invite le Seigneur dans l’Evangile.


En relisant la lettre pastorale de l’an passé, je me dis que je pourrais faire un simple copier-coller, tellement elle me paraît bien camper notre situation pastorale. Je vous invite à la relire. Vous la retrouverez sur le blog dans la rubrique : « découvrir le projet de Dieu sur notre communauté ».


Si c’est un point de départ de notre réflexion, nous ne pouvons pas en rester là, bien sûr. En effet, la situation a quelque peu changé. Et nous devons en tenir compte dans ce projet paroissial qui se poursuit dans de très bonnes conditions (une trentaine d’objectifs sur 35 ont été atteints), et qui en est à sa troisième année de réalisation. Ne relâchons pas nos efforts.


Un constat : notre communauté de paroisses s’est un peu réduite avec le raccrochage de la paroisse de Beauregard à Thionville centre. Les liens de communion tissés ne sont bien sûr pas rompus. Mais cette décision pastorale mûrie a changé quelque peu la physionomie de la communauté, et ma charge pastorale partagée avec l’EAP s’en est trouvée modifiée. Nous passons en effet d’une communauté de paroisses de 17.000 habitants à 14.300 habitants.


Dans cette décision logique et réaliste, je vois un appel du Seigneur à accentuer nos efforts dans deux directions:


1) une plus grande communion entre les chrétiens engagés sur les trois paroisses 


2) une orientation plus missionnaire, une proposition de la foi plus volontaire et plus inculturée, qui ne peut être le fruit que d’un approfondissement de notre relation au Christ et d’un renouvellement de notre intelligence de la foi.

 


I) Une plus grande communion entre nous


Désirer une plus grande communion entre nous, ce n’est ni plus ni moins que répondre à l’appel du Seigneur, au cœur de l’Evangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Hélas, cette parole est presque devenue insipide, tellement nous l’avons répétée et usée. Pourtant elle est au cœur de l’Evangile ! Dynamisés par le projet paroissial qui, par ses 35 propositions, nous donne l’occasion de nous rencontrer et de vivre des moments de fraternité et de communion, nous devons avoir le souci constant de nous soutenir mutuellement dans ce qui fait le cœur de l’Evangile. Dans la société hédoniste et ultra libérale dans laquelle nous baignons, grande est la tentation de se replier pour faire du cocooning chez soi, ou entre soi, de se renfermer dans son foyer, de choisir uniquement des activités qui nous plaisent, à la carte (« je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux »), et de ne plus faire l’effort d’aller vers les autres et de vivre des temps de communion qui nous ouvrent et construisent nos humanités.


Or, faire le choix du Christ, faire le choix de Dieu et de sa famille qu’est l’Eglise, c’est aussi accepter de renoncer à certaines possibilités offertes par le monde. Bien sûr qu’il faut trouver un équilibre humain, et que ce n’est pas facile à réaliser dans la multitude des tâches de la vie quotidienne ! C’est à chacun, en conscience et sans culpabilité aucune, de discerner l’appel de l’Esprit qui lui montrera les priorités et l’aidera à vivre. Mais la liberté spirituelle, la force de l’Esprit, ne s’acquiert qu’au prix de certains renoncements volontaires. Il n’y aura pas d’équilibre humain intégral, de joie et de bonheur de fond, si nous ne mettons pas volontairement le Christ au Centre ! Et pour mettre le Christ au Centre, il faut faire un peu de place. Souvenez-vous du jeune homme riche, un homme bien sous tous les rapports, qui est impeccable moralement et socialement, mais qui, ultimement, refuse de suivre le Christ parce qu’il ne veut pas renoncer à ses biens, à son confort. Et il repart tout triste.


Il me fait penser à l’homme (ou la femme) d’aujourd’hui que l’on présente dans les medias, qui a l’air bien dans ses baskets, qui est bien inséré socialement, qui fait du bien, et qui a un certain pouvoir d’achat et de jouissance. Tout lui réussit et il est libre de vivre ses passions comme il le veut et à fond. Il est vraiment autonome, sur-assuré de tous les côtés, libre à l’égard de toutes les influences et de tous les pouvoirs… Bref, une certaine image du bonheur ! Cet homme, c’est un peu chacun d’entre nous, notre idéal social commun que l’on cherche à imiter en permanence et qui oriente toute notre existence, notre façon d’agir, de se vêtir, de parler, nos raisons de travailler et de fonder nos familles… bref : de construire notre vie ! Mais je ne peux constater qu’une chose quand je regarde la réalisation de ce modèle médiatique et idéalisé chez les personnes que je rencontre: la tristesse et l’insatisfaction. En vérité, cet homme ou cette femme qui possède presque tout est fondamentalement triste, comme le jeune homme riche : triste et épuisé ! Triste et épuisé de courir derrière ses passions, derrière toutes ces réalités de consommation, derrière cet idéal impossible à atteindre. Triste et épuisé parce qu’il prend conscience qu’il est en train de se détruire en défigurant la nature, la vie sociale, et même l’économie. Triste et épuisé parce qu’il n’accepte pas ses manques, ses limites, sa finitude, son incapacité à se réaliser par lui-même. Son désir est infini et insatiable, et son être est limité. Toujours plus, et toujours moins de temps…Quelle tension irrésoluble ! Qui pourra vraiment rassasier son désir, tout en lui permettant de s’accepter limité? Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République, disait récemment : «  La société française est fatiguée psychiquement : c’est le chacun pour soi et il n’y a plus de désir de vivre ensemble. Notre société (...) a plus que jamais besoin de lieux d'écoute et de décompression. » Sommes-nous vraiment conscients de la situation ? Allons-nous continuer à fuir la réalité en nous droguant pendant des heures devant la télévision, source de notre inspiration et véritable opium du peuple ? Dans l’Evangile, Jésus dit au jeune homme riche: « Va, dégage-toi de tout ça, libère-toi de toutes ces attaches et de toutes ces richesses, et suis-moi ! » A cet homme ou cette femme bien réels, on a envie de dire: « Tu crois avoir tout, mais il te manque une chose essentielle : connaître le Christ ! »


Cette tristesse de ne pas avoir choisi le Christ, de ne plus le mettre au centre et de ne plus le suivre, se lit sur les visages dans toute l’Europe. C’est vraiment criant dans notre société occidentale malade, en comparaison d’autres sociétés qui sont nettement moins riches! La consommation, la réduction de notre humanité à la seule satisfaction de ses besoins immédiats et primaires, tue la dignité humaine, tue la culture humaniste, c’est-à-dire le regard spirituel que nous avons sur les autres et sur nous-mêmes. L’avons-nous remarqué ou sommes-nous déjà anasthésiés par cette ambiance?


Et nous, chrétiens d’Europe, ne sommes-nous pas aussi dans cette culture que, d’une certaine manière, nous cautionnons, peut-être de façon inconsciente? Est-il si étonnant de constater que nous n’avons plus le sens du péché, le sens du pardon, et donc que nous fuyons la confession, car le péché, c’est la conscience d’une rupture de relation (avec Dieu, avec les autres, avec soi et avec la création). Or c’est bien la relation qui n’est plus au centre de nos préoccupations, dans la société hédoniste et individualiste dans laquelle nous sommes. Combien de fois il m’arrive de dire bonjour dans la rue, sans aucune réponse. Je finis par ne plus dire bonjour, et j’ai tort ! Est-ce qu’on apprend encore aux enfants à entrer en relation, à se respecter, à partager, à s’entraider, à pardonner, à s’ouvrir aux plus faibles et aux plus délaissés de la classe ? J’ai parfois l’impression qu’on les invite à se méfier de l’étranger et de l’inconnu, à se limiter à un cercle d’amis hyper choisis (on appelle ça « un réseau »), à tout garder pour eux, à se battre pour être les meilleurs…. Dans la rue, combien de visages se baissent quand on les croise ! Comptons le nombre de vrais amis que nous avons, avec qui nous pouvons partager gratuitement, sans intérêt et en profondeur ! Et le développement d’internet, qui est un bel outil, n’est-il pas l’expression d’une recherche désespérée de relations, sur fond d’écrans qui font trop souvent écran à la véritable relation humaine ? Et on s’étonne encore de l’augmentation des violences, des peurs, des tensions, des dépressions, des suicides, des ruptures, dans cette société où trop souvent chacun est seul et laissé à lui-même, où c’est la loi du plus fort, la loi du règne animal qui domine. Et nos solutions ? De l’argent et des moyens, toujours plus de moyens… une fuite en avant ! La vérité, c’est que ce processus de déshumanisation ou d’exclusion de l’homme de notre espace social n’est que la résultante de l’exclusion de Dieu dans notre vieille Europe!


Enfin, on confond gravement « liberté » avec « velléité ». Le « je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux » n’est que l’expression du sentiment de toute puissance qui peut encore nous habiter, et qui est le cache misère adolescentrique de notre incapacité à nous assumer de façon responsable et à nous convertir à l’humain ! Où est cette radicale bonté de la personne humaine, prête à s’oublier pour les autres, prête à se donner sans condition et sans compter, prête à se convertir pour aimer, prête à offrir sa fidélité ? Où est-elle passée ? Toutes nos relations sont devenus contractuelles : pour un temps, avec des clauses, sous certaines conditions… Nous ne vivons plus dans la confiance, nous vivons plutôt dans la peur de l’autre! Mais où est passée l’amitié, où est passée l’Alliance, où est le don de soi sans réserve, l’engagement pour autrui, cette douce folie d’aimer jusqu’au bout? « Aimez-vous comme je vous aimés » nous dit Jésus !


Même dans l’Eglise, ne sommes-nous pas en train de perdre la logique de cette relation originale et nouvelle qu’est l’Alliance, une Alliance de Sang que Jésus a payée de sa Vie? Lorsque nous exigeons le mariage pour les prêtres, avons-nous seulement compris la valeur du célibat ? N’est-ce pas notre manque de foi qui est à l’origine du manque de vocations ? Lorsque nous contestons systématiquement l’autorité du Saint Père sans même chercher à la comprendre, que faisons-nous pour nous renseigner, pour aiguiser notre point de vue et notre intelligence ? Lorsque, inconsciemment peut-être, nous cherchons la domination de nos frères sous quelque forme que ce soit (cléricalisme insupportable, y compris chez des laïcs) en faisant usage de notre autorité (naturelle, morale ou fonctionnelle) ou en confisquant tout dialogue, tout débat, sommes-nous les promoteurs d’un salut qui est libération de la personne humaine ? Aucune question n’est tabou quand elle est le désir sincère de progresser dans l’intelligence et la communion. Lorsque nous exigeons de l’Eglise qu’elle se conforme à cette société dans son fonctionnement et ses mœurs sans aucun discernement, ne préférons-nous pas quitter la recherche de la sainteté et quitter l’Alliance pour écouter et amplifier le bruit de fond et le brouhaha médiatique d’un monde qui veut se construire sans Dieu (cf la tour de Babel) ? Et n’est-il pas alors plus lâche d’aboyer avec les loups ? Lorsque nous nous replions frileusement sur nos communautés, en répétant « ce qu’on a toujours fait », sans aucune ouverture, sans désir missionnaire d’entrer en dialogue, sans chercher l’échange et l’inculturation de la foi, que faisons-nous en réalité ? Cette vision politique aussi de l’Eglise, où il y aurait d’un côté les « traditionalistes » et de l’autre « les progressistes », est-ce vraiment une vision fraternelle acceptable? Pouvons-nous nous contenter de ce regard ? Est-ce vraiment comme ça que Dieu nous voit, avec une étiquette sur la figure ? Prenons du recul, du large, pour écouter la Parole de Dieu, et nous resituer dans la foi et la communion, dans une profonde ouverture les uns à l’égard des autres, avec le désir volontaire de s’accueillir et de se comprendre. Car c’est toujours cet effort d’être exigeants sur la qualité de nos relations que nous avons à vivre, surtout en ce temps de carême. Changeons de regard pour essayer de regarder l’Eglise, le monde et la vie du point de vue de Dieu !


« La Vérité vous rendra libre », nous dit Jésus. Savoir reconnaître notre situation, dans la vérité, c’est le premier pas à faire pour entrevoir la possibilité d’un vrai salut, d’un vrai sauvetage de notre civilisation. Et il appartient à chacun d’en prendre conscience, et moi le premier. Voilà ce que disait le cardinal Lustiger : « Vivez en étant conscient de ce que vous faites. Ne vivez pas comme des bêtes. Tournez vers Dieu votre liberté d’agir, de vivre et d’aimer que vous recevez de Lui….Le progrès spirituel consiste à trouver dans l’Eglise ces frères que je n’ai pas choisis, et à reconnaître que, choisis et aimés de Dieu, ils sont pour moi source de sanctification et d’amour, car ils me communiquent l’amour qui vient de Dieu, qu’est Dieu. Je dois les aimer, aussi contradictoire que paraisse l’association de ces deux mots : devoir et aimer. » (in Jean-Marie Lustiger, « Une pensée pour chaque jour » Médiaspaul).

L’effort pour vivre l’Eucharistie tous les dimanches où mes frères et mes sœurs m’attendent, pour vivre certaines des activités proposées selon les âges (repas paroissiaux, café biblique, top louange, kids louange, Théo-académie, récollection, conférences chrétiennes, adoration, confession,…), doit nous aider à vivre les exigences chrétiennes que nous devons nous imposer dans notre vie de tous les jours, vis-à-vis de nos collègues de travail, de nos proches, de notre milieu de vie. C’est ainsi que nous témoignerons simplement et modestement de l’Amour fort de Dieu qui change l’existence, qui change la qualité de nos relations, et qui transforme la société. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra. »


Ainsi c’est l’effort de nous mettre en communion qui doit nous motiver en priorité. Celui-ci se traduira par la participation aux activités communautaires proposées. Bien sûr nous ne pourrons pas tout faire. Il ne s’agit pas tant de faire plus mais de vivre mieux notre relation à la communauté. C’est à chacun de trouver son point concret d’effort. Aussi je vous invite à consulter régulièrement le guide paroissial, qui est une mine d’informations, le feuillet paroissial, le blog… Mais cela doit aussi se traduire par une exigence de relation journalière avec le Seigneur dans la prière et la lecture de la Parole de Dieu. Sans la grâce de Dieu, sans son Amour et sa Lumière puisés dans la prière et la Bible, nous ne pourrons pas progresser. Quelle halte spirituelle, quel havre de paix et de repos lorsque nous nous prenons du temps pour nous, avec le Seigneur ! C’est dans cette intimité que nous retrouvons des forces, que nous nous refaisons intèrieurement. Prendre le temps de la prière va nous aider dans toutes les autres activités de notre journée à gagner du temps !

Enfin, la communion se vérifie surtout par les amitiés nouées en dehors des activités proposées: vivons comme des amis, comme des frères et des sœurs, en partageant librement et en nous ouvrant mutuellement nos maisons ! « Voyez comme il est bon et doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis. (Ps 133, 1)» A chacun de faire ces petits efforts concrets qui changent la vie.


Dernier point : souvenons-nous qu’il n’y a qu’une seule communauté chrétienne du Bon Pasteur, composée certes de trois paroisses différentes, mais unies par un même projet. L’entraide inter-paroissiale dans le concret des tâches et dans la mobilité des propositions, doit devenir la norme selon le principe « le plus fort aide le plus faible ». Cependant, le plus faible doit se souvenir qu’il a le devoir par conséquent de ne pas s’enfermer dans sa faiblesse, mais de réagir par sa vitalité et son désir de vivre la communion. L’entraide doit conduire à la  fraternité chrétienne. Elle garantit notre avenir.


J’ai pu récemment constater cette entraide lors d’obsèques. Là aussi, le travail des uns et des autres me réjouit profondément et me montre que la communauté de paroisses est une réalité et non une fiction. Notre projet paroissial, lancé il y a plus de trois ans, porte de réels fruits chrétiens. Que tous les bénévoles, les conseils de fabriques, l’abbé L’Huillier et les confrères qui interviennent, ainsi que nos ALP, soient remerciés pour leurs engagements. Bravo aussi à tous pour l’excellente ambiance qui règne dans la communauté chrétienne du Bon Pasteur ! Et surtout continuons avec plus d’exigences, en étant plus volontaires sur l’essentiel.

Car plus nous serons unis concrètement, plus nous vivrons une vraie fraternité, plus nous serons fidèles à notre mission d’être signe de l’action de Dieu et du Christ dans notre société.

 


II) Une orientation plus missionnaire


Quand nous aimons quelqu’un très fort, nous avons envie de le faire connaître à ceux que nous côtoyons. La foi vivante, elle est là : dans cet attachement fort au Christ. Or, nous constatons que nous sommes frileux dans la proposition de la foi. Faudrait-il en déduire que nous ne sommes pas suffisamment attachés au Christ ? Et donc que notre effort doit être porté sur une plus grande connaissance personnelle du Christ et de sa Parole ! Cette connaissance très intérieure et très personnelle est d’autant plus importante que nous ne sommes plus dans une société chrétienne, où Dieu est évident. Pire, il est même devenu tabou. Qui ose encore parler de Dieu à ses amis, à ses proches, à ses collègues de travail ? INTERDIT ! Cet interdit social (et intériorisé dans nos consciences) s’est appuyé sur une fausse compréhension de la laïcité qui voulait cantonner le religieux à la sphère purement privé, alors qu’elle signifie en fait la neutralité de l’Etat, pas un athéisme militant comme en Chine: c’est un peu comme si on demandait à ce que les matchs de foot ne se vivent qu’à guichet fermé, parce qu’il y a parfois des débordements. Je ne vois pas beaucoup de cars de CRS devant nos églises, alors pourquoi serait-on interdit dans l’espace public ? Les dérives sectaires sont toujours le fruit d’une coupure avec la société, un refus de dialogue. Si la société l’organise, alors ne nous étonnons pas des dérives et du prosélytisme de certains ! La laïcité de l’Etat doit garantir à tous les citoyens la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté d’expression pour tous dans la limite du respect de la liberté de chacun. Dieu merci, les choses évoluent un peu, et la place des religions est mieux reconnue, encore que fragile et contestée. L’article 17 de la Déclaration des Droits de L’Homme garantit heureusement la liberté de conscience et la liberté religieuse (c’est la même). A nous de réinvestir cette liberté dans le champ concret de notre vie. Car Dieu reste encore largement tabou, parfois même dans l’Eglise. Bref, nous avons le droit de parler de Dieu, de notre foi, en toute simplicité. Nous avons le droit d’avoir des positions éthiques différentes, voire opposées à la pensée unique matraquée et imposée par les médias. Et nous avons le droit d’être respectés dans cette liberté. Sortons de ce complexe ! Et quelle joie, par exemple, lorsqu’on peut en parler en famille ! Quelle libération de vivre pleinement ce que l’on est !


Quand les médias occidentaux se sont fait l’écho des événements d’Haïti, ils paraissaient tout étonnés de cette foi vivante des haïtiens. Mais ils se sont tout de suite empressés d’en montrer les dérives, en « bons colonialistes » imbus de leur sentiment de supériorité. « Qu’a fait Dieu, où était-Il ? Nous, nous nous sommes précipités pour les aider, à grand renfort de caméras et de micros, nous drapant dans notre bonne conscience de héros de la solidarité ! » Dieu, où était-il ? Il était là avant, pendant et Il sera là encore après, dans la discrétion, dans celui qui mourrait, dans le blessé, dans le cœur et le corps de ces hommes et ces femmes affamés et laissés depuis toujours à l’abandon par la communauté internationale ! Dieu est toujours dans le pauvre crucifié, et il faut être pauvre pour le reconnaître. Il était là en premier sur la catastrophe ! Les haïtiens l’ont reconnu immédiatement, grâce à leur foi. Et Dieu nous a donné un cœur et une intelligence pour les aider comme des frères. Qu’en avons-nous fait ? Et où en sommes-nous de notre foi?


Nous avons besoin en fait de l’approfondir, de mieux la vivre par la prière et la louange, mais aussi de mieux la comprendre pour qu’elle réponde de façon pertinente aux questions posées par la culture et la société actuelles. Beaucoup trop d’interpellations et de questions restent sans réponse. Nous ne trouvons pas suffisamment d’explications et de raisons de croire et d’agir. Face à certaines tempêtes médiatiques, nous nous sentons démunis. Il faut des espaces d’ouverture et de dialogue, de réflexion et d’approfondissement de la foi. Il nous faudra donc trouver un moyen inculturé pour apporter au moins un commencement de réponse et pour inviter à aller plus loin. Etre intelligents dans la foi nous aide à affronter une société qui ne nous fait pas toujours de cadeaux, mais qui, par son relativisme, est déboussolée et cherche aussi des chemins de sens, de sagesse : la vérité de la vie. « Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie », à nous de le montrer : challenge ! Je charge l’EAP de réfléchir à cet enjeu.


Pourquoi une orientation plus missionnaire encore ? Le danger de ne plus faire l’effort d’aller vers ceux qui sont en-dehors de la communauté se nomme le repli « communautariste ». Or nous appartenons à cette société et à cette culture. N’hésitons pas à cultiver des liens avec des personnes même étrangères à nos convictions. N’hésitons pas à entrer en dialogue, et l’Eglise a des propositions intéressantes face aux problèmes sociaux, par exemple grâce à sa doctrine sociale. Les chrétiens doivent apporter leur pierre à cette société, non seulement par leurs compétences, mais aussi par leur originalité dont la source est leur foi. Et notre originalité : c’est l’Alliance, résumée dans l’Amour inconditionnel de Dieu et du prochain. Certes, un idéal jamais atteint, mais avant tout un programme et une conduite de vie !


Enfin, c’est Jésus-Lui-même qui invite tous ses disciples (et pas seulement le curé) à la mission : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde. » (Mat 28, 19-20)

 

Connaître le Christ, le faire connaître :

heureux sommes-nous d’être chrétiens, ensemble !

 

 Je souhaite à tous un bon Carême, avec le Christ au Centre, le Christ pour tous !

 

Dominique THIRY+

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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 15:31
Un projet: un avenir!

Depuis octobre 2007, nous menons un projet de communauté chrétienne qui a pour but de faire connaître le Christ le plus largement possible et de manifester l’Amour de Dieu pour tous.
Ce projet est porté par l’Equipe d’Animation
Pastorale et les chrétiens de nos paroisses. Il comporte 35 propositions sur 5 ans (cf.http://bonpasteur.over-blog.com), qui touchent le renouveau de l’animation pastorale (intégration du multimédia et de la culture contemporaine, propositions nouvelles, ouvertes et tout public), une modernisation des pratiques (gestion adaptée dans un esprit chrétien,communication) et une rénovation des lieux.

Au cours de cette année, nous atteindrons 30
objectifs! Vous les trouverez dans cette rubrique du blog : "découvrir le projet de Dieu sur notre communauté" (voir aussi le guide paroissial). Certains demandent encore à être consolidés. N’hésitez pas à venir nous rejoindre et à enrichir le projet par de nouvelles propositions, même si vous n’êtes pas pratiquants.

Notre vision est résolument
ouverte et intégrative de tous les dynamismes et de toutes les bonnes idées.

Ce projet
avance!

Si vous avez des talents, un peu de temps, le désir de vous lancer dans une activité
utile pour créer de la communion et du lien entre les générations, créatif de culture ou d’art sacré, touché par la dignité de la personne humaine et décidé à la manifester à travers une vision de foi et un engagement auprès des plus démunis, si vous souhaitez proposer vos compétences dans l’utilisation des outils modernes de communication, dans l’animation, dans la formation, ou tout simplement parce que vous avez envie de rejoindre les équipes qui portent les propositions déjà existantes, vous auriez tord de ne pas nous rencontrer!

Ne
le saviez-vous pas: «On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien
sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.» (St Matthieu 5,15)

Vous avez du talent. Alors nous vous disons:

à b i e n t ô t !

L'équipe d'animation pastorale
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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 21:12




Christ au centre, Christ pour tous!


 

 

 

                                                                                                                 Abbaye de Cîteaux, le 11 février 2009


     Chers amis,


    C'est désormais une tradition que de vous adresser une lettre stimulante en début de carême. Avec vous, je souhaite faire le point sur notre vie de communauté, en cette année pastorale 2008-2009. Rassurez-vous, je serai moins long que par le passé. Mais il me semble important de relire notre projet pastoral dans le contexte d'aujourd'hui, d'en mesurer les avancées ou les blocages, et d'essayer de trouver des solutions, pour progresser à la lumière de la Parole de Dieu et de l'enseignement de l'Eglise que je puise particulièrement ici, en retraite. Une retraite de 4 jours sur l'Evangile de St Jean est un éclairage providentiel, que je souhaite aussi vous partager à travers ces quelques mots.

 

1/ Un projet paroissial qui progresse !

 

        Vous le savez maintenant: bâtir un projet, c'est le désir d'avoir un avenir. Depuis février 2007, nous avons lancé un projet pastoral local qui, je l'espère, deviendra de plus en plus missionnaire. Le guide paroissial que nous avons largement distribué, l'explicite et le concrétise. Chacun peut le reprendre, et y voir les nouveautés et le développement des activités réalisées qui font la chair de notre projet. En vrac : l'installation de l'Equipe d'Animation Pastorale (EAP) durant les Ecclésiales, le lancement de la Théo-académie pour les enfants qui ont déjà fait leur première communion, le lancement de l'Association les Amis de Palmarin (aide d'une mission au Sénégal), la première récollection paroissiale, la proposition d'une retraite silencieuse en abbaye, la proposition de chaque conseil de fabrique d'un repas convivial sur les 4 paroisses, les vêpres de l'Assomption et les vêpres du 2 novembre pour les fidèles défunts, ... et le renforcement des propositions et des équipes existantes : Kids Louange, Top Louange, crèche vivante et veillée de Noël, le comité des fêtes pour les Ecclésiales, etc .... Je ne peux commenter le projet point par point, mais chacun peut constater l'impact de ce projet sur la vie de notre communauté. Un projet engendre ouverture, dynamisme et vie, tout le contraire de l'immobilisme conféré par les habitudes, le renfermement sur soi et « l'acédie pastorale et personnelle ». Dans la Tradition chrétienne, l'acédie est cette torpeur qui paralyse progressivement tous les dynamismes de vie, qui engendre découragement et lassitude, et qui tue progressivement l'espérance. L'acédie, maladie spirituelle, démobilise et engendre malaise et paresse. « On a déjà fait ça, et ça ne marche pas ; tu te fatigues pour rien ; tu en fais trop ; les gens ne changeront pas ; laisse tomber, pense d'abord à toi ; à quoi bon, je ne suis plus capable... » Contre cette acédie qui nous guette tous et dans tous les domaines de notre vie, il faut lutter fermement en approfondissant notre propre lien communautaire et personnel avec Jésus. C'est mon intime conviction de pasteur ! Après avoir lancé une multitude d'activités nouvelles et montré qu'un renouveau, même modeste, est toujours possible, y compris dans une situation et sur un terrain difficiles (1% de pratique), il faut maintenant aller en profondeur. Je l'avais déjà perçu avant cette retraite. A présent, j'en suis absolument convaincu. Quand une terre n'a pas eu d'eau depuis longtemps et qu'elle est brûlée par un soleil ardent, elle est dure et stérile. Vient la pluie et le désert refleurit. Dieu décidera quand et où Il fera pleuvoir sa Grâce bienfaisante. Je note juste que dans la Bible, le temps de désert dure 40 ans. 2008- 1968 : est-ce un hasard ? En attendant, Il nous demande de creuser profond la vie de notre communauté pour en faire jaillir une source bienfaisante pour tous.


                 « Christ au centre, Christ pour tous », telle est la devise de la communauté du Bon Pasteur, la visée de notre projet. Mettre le Christ au centre ! Jésus seul en effet confère l'Esprit, source d'eau vive qui purifie et transforme. C'est Lui qui fait toute chose nouvelle, et qui mène le véritable projet de Dieu : l'Alliance. Dieu ne renonce pas à son Projet, et Il ne nous abandonne pas, à cause de sa Fidélité. Il est le roc ! C'est nous qui avons tendance à l'abandonner et à l'oublier dans nos vies. Il nous propose son Alliance à travers son Fils qu'il s'agit sans cesse de redécouvrir et d'aimer comme celui qui sauve la vie, par le don de l'Esprit.


                En Dieu, tout est Vie dynamique et dynamogène. Il n'y a pas de place pour ce poison qu'est l'acédie. Cette force de l'Esprit, nous avons l'impératif devoir de l'accueillir dans nos existences et dans notre projet paroissial, surtout en ces temps de crise mondiale.

 

2/ Un temps de crise


        Année 2008 : Depuis octobre 2008, notre monde est entré à nouveau dans une période difficile de son histoire. De nombreuses questions sur l'avenir et sur le sens de la vie se posent et interrogent sérieusement notre façon de vivre, voire remettent en cause bien des acquis et des certitudes humaines. J'attire votre attention sur le fait que cette crise n'est pas qu'une crise financière. C'est une crise globale qui affecte tout l'homme, ses valeurs et ses idées, sa dignité et son identité, sa culture et sa capacité à se transmettre, mais plus encore ce qu'il est en profondeur, ce qu'il est dans ses relations avec les autres, avec la Création, et surtout avec Dieu Lui-même, son Père et son Créateur. Tout semble brouillé, sans consistance et complètement relatif. Mais attention : ne prenons pas ce brouillon social et existentiel pour la Vérité.


       Des questions dures, il y en a et il y en aura de plus en plus : soyons réalistes ! Voyez plutôt : Si je perds mon travail, quel sera mon avenir et celui de mes enfants ? Qu'est-ce que je leur dirai ? Qu'est-ce que je vaudrai encore ? Et au concret, comment vais-je faire pour joindre les deux bouts et assurer le quotidien ? Face à un avenir sombre, sur qui vais-je pouvoir compter ? Mais est-ce que l'importance de ma vie n'est mesurée qu'à l'aune de mon pouvoir d'achat? Puis-je continuer encore à avoir un mode de vie consumériste, qui saccage écologiquement la planète, engendre des conflits et des inégalités terribles, divise des familles entières, et jette des innocents dans la précarité et l'humiliation ? Est-ce que j'ai le droit de laisser une telle dette aux générations futures, à mes enfants et petits enfants ? Où est la vraie justice ? Et moi-même, comment vais-je pouvoir être heureux dans cette situation, et comment vais-je pouvoir faire le bonheur des miens ? Bien sûr je peux continuer à faire l'autruche, et être parfaitement inconscient et amnésique : après moi, le déluge ! Mais jusqu'à quand ? Est-ce que je vais encore fuir ce vertige intérieur, ce malaise existentiel que je ressens en moi, fuite dans le jeu, le paraître et la mode, la consommation à tout crin, l'alcool, la drogue, le sexe, le virtuel, le bruit, la jouissance et le bien être à tout prix, l'activisme fiévreux du sport et des activités de loisirs, ce « tout tout-de-suite » qui n'est qu'un pis aller à la vie et un cache misère existentiel sur mes blessures ? Vais-je encore me situer dans cette espèce de course en avant sans fin, épuisante et démoralisante parce que je n'y arrive plus, et parce que je ne veux pas regarder le problème en face, refusant ma responsabilité personnelle et recherchant les coupables ailleurs ? C'est tellement plus facile d'accuser l'autorité et l'institution comme le fait l'adolescent inachevé et instable, qui - à la moindre difficulté- reviendra au gallop pour mendier de l'aide ! La culture de masse et la culture de l'opinion et de l'audimat font enfler le scepticisme des uns et des autres et créent une vraie instabilité sociale. Finalement, quel est le sens de tout cela ?


          Heureusement que j'ai ma famille et que je vis pour elle. Mais quand je vois mon enfant toujours plus exigeant et si peu « reconnaissant » - ce n'est jamais assez -, j'ai l'impression de n'être qu'un distributeur automatique, au lieu d'être vraiment reconnu comme la maman ou le papa. Quand ce n'est pas mon mode d'éducation de préférer donner des choses plutôt que du temps à mes proches, cela m'interroge sur ma façon d'éduquer, sur la possibilité de construire une vraie relation aimante et gratuite, juste et identifiée, nourrissante et structurante. Est-ce que tout n'est qu'intérêt égoïste et individuel (moi, moi, moi !!!) dans cette société qui se croit encore toute puissante et tout permis, et qui engendre des attentes et des frustrations terribles ? Le chacun pour soi conduit à l'extrême solitude, à la fragilité des relations, à la quasi impossibilité de penser le long terme. Ouvrons les yeux sur ces réalités que nous vivons! Tout est contrat, et on enferme les gens dans des clauses. Ce qui était assuré suscite l'inquiétude, la méfiance et la peur. Et je le vois bien : enfermé en moi-même, je me sens bloqué, lourd, et ma liberté me semble terriblement enchaînée. Au fond de moi-même, est-ce que je n'attends pas autre chose de cette vie ? Mais quoi ? Puis-je espérer m'enraciner dans quelque chose de solide, ancrer ma vie sur quelqu'un qui pourra me montrer le chemin dans cet immense océan agité ? Y-a-t-il une autre voie, un autre chemin, qui conduirait au respect et à l'émerveillement, à la douceur et à la paix, à l'échange solidaire, à la grâce de l'amitié vraie sur l'amplitude de la vie, à la beauté d'une relation gratuite fraternelle, simple et durable, reconnue, mieux encore, à un profond échange de charité dans la justice et la bienveillance, à la construction de soi qui ne passe pas par l'écrasement de l'autre, ni par la révolte tellement exploitée par les extrémistes de tous bords ? La grande utopie humaniste, idéologique et politique, a du plomb dans l'aile. Le vivre-ensemble dont tout le monde parle -preuve qu'il est complètement essoufflé et à plat - manque d'un moteur et d'un ressort intérieur évident ! Alors, c'est l'impasse et le non sens ? Pas de solutions, et que des questions ?



            Il y a URGENCE pourtant ! Et cette urgence nous interpelle tous. Quand je vois une femme dans le froid, en plein hiver, déposer une bougie devant la grotte, en face du presbytère, prier quelques instants devant la statue de la Vierge, et repartir parce que l'église est fermée ! Ou cet homme seul et démuni, qui a les mains rongées par je ne sais quelle maladie, qui vient accrocher son bouquet dans les interstices des roches de la grotte, bouquet du pauvre fait d'herbes et de fleurs, et qui finit par me sauter au cou de façon surprenante et me donner l'accolade parce qu'il a reconnu le prêtre, et qu'il a simplement besoin d'exister pour quelqu'un, besoin de ce minimum d'affection et d'amitié, signe que sa vie a toujours de la valeur, au moins aux yeux de Dieu ! Ou encore cette jeune femme qui, se préparant au mariage, se met à pleurer spontanément, parce qu'elle découvre subitement que c'est l'amour de Dieu qui est dans son coeur, qui la motive à vivre un tel engagement et l'accompagne depuis si longtemps, elle qui croyait que Dieu l'avait abandonnée ! Et il y a d'autres exemples que je pourrais citer. La mission première de notre communauté chrétienne, n'est-elle pas justement de désigner le Christ à nos contemporains comme réponse à leurs questions vitales et à leurs angoisses, et de permettre la rencontre par tous les moyens ? Et nos églises sont fermées, cadenassées ! Et nos bras et nos coeurs ? Ne sommes-nous pas le Corps du Christ ? Comme si nous n'avions pas compris le fondement-même de notre foi. Pourtant, c'est cette femme qui a raison, c'est cet homme qui est habité par le Christ, plus que moi-même.


           Avec leurs coeurs, ils cherchent intuitivement le seul qui soit vraiment capable de les réconforter. Ils cherchent le seul qui soit capable de sauver leur vie en leur rappelant qu'elle a une valeur inouïe. Car il est le seul qui puisse donner le sens plénier de l'existence au coeur de l'épreuve comme au coeur du bonheur. «Tu nous as faits pour Toi Seigneur, et notre coeur ne connait aucun répit jusqu'à ce qu'il trouve son repos en Toi. (St Augustin)». Pas de discours, pas d'idéologie : une bougie, un bouquet, une prière, une prise de conscience, un regard de foi qui va droit au but, un signe de croix qui dit tout ce qu'est vraiment Dieu, le courage de venir en plein froid en espérant prier un instant dans la maison du Père, ou l'audace de se jeter au cou de celui qui devrait quand-même mieux représenter le Maître que cela! Voilà la réalité, voilà ce que je découvre dans mon ministère au coeur de la crise ! Le Fils de Dieu, Jésus l'unique BON PASTEUR, attire au plus intime des consciences. « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ». N'est-ce pas ce que nous vivons aussi lorsque nous le recevons dans l'Eucharistie, dans la prière et l'adoration ? En sommes-nous bien conscients, nous qui avons le privilège de connaître le Seigneur, et qui devrions être des aînés dans la foi pour tous, et donc le révéler à tous? Une chose est certaine : nous n'en sommes pas propriétaires. Nous n'avons aucun copyright sur Lui et nous ne l'enfermerons pas. Et même si nous nous taisons, même si nos églises devaient rester fermées, les pierres de la grotte de Veymerange - et les autres- parleront, croyez-moi!


              2008 : temps de crise. La crise est étymologiquement le temps du discernement, de la recherche de l'essentiel. En pleine crise, l'humanité cherche Dieu. Si seulement elle pouvait découvrir que Dieu la cherche avec encore plus d'ardeur ! Et c'est de cela que nous devrions être signes. Intégrons cette dimension missionnaire dans nos consciences chrétiennes : Jésus souhaite avant tout rencontrer toute personne, pour lui redonner la vie ! Un point c'est tout ! Expérimenter son appel et sa présence, c'est se recharger humainement et spirituellement, et repartir complètement libre. Il est le roc dans la tempête. C'est l'expérience et l'histoire de millions et de millions de personnes depuis 2000 ans, qui ont traversé des crises très graves et qui ont su tenir et vivre en s'accrochant à Jésus-Christ, l'Emmanuel, Dieu avec nous. Je ne saurais trop vous conseiller l'une de mes lectures récentes, qui illustre à merveille la puissance incroyable de la Providence et de l'Amour de Dieu, au coeur de l'une des pires crises que le monde ait vécu : le nazisme. Ce livre s'intitule : « Un franciscain chez les SS », aux éditions de l'Emmanuel. Lisez-le et vous serrez convaincus par le témoignage du frère Géréon Goldmann. Incroyable !


            Montrer et proposer le Christ qui unifie et fortifie la vie, et qui lui donne une valeur incommensurable dans une liberté humaine complète, voilà à quoi sert notre projet de communauté chrétienne fraternelle. J'insiste : le but de la construction de notre communauté -et plus largement de l'Eglise- n'est pas elle-même : c'est le Christ pour tous, sinon nous ne serions qu'une secte parmi d'autres groupuscules refermés sur eux-mêmes. A nous de décider d'ouvrir les portes de notre coeur et de nos églises, à mettre le Christ au centre de nos préoccupations pour qu'il devienne le Christ offert à tous ! Il y a urgence, et donc des conversions à vivre. Le temps du Carême est idéal pour réfléchir et entrer dans la conversion. Prenons le temps de la prière pour nous enraciner dans le Christ.

 

3/ Allons en profondeur !

 

           Si je regarde le concret et le chemin parcouru depuis le lancement du projet, je ne peux pas être pessimiste, encore moins désespéré. Nous avançons. Certes, les réalisations sont modestes, mais les avancées incontestables. L'Esprit travaille. Les activités mises en oeuvre cette année ont enrichi et diversifié les propositions de foi à tout âge. La modernisation suit son cours, les soutiens sont plus nombreux, y compris de la part de personnes de bonne volonté que nous avons encore tendance à appeler « non pratiquantes », et que je remercie du fond du coeur pour leur aide. C'est la charité qui est la pratique de la foi, et l'Eucharistie en est la source : c'est ce que tout un chacun a encore à découvrir, car cette découverte n'est jamais faite une fois pour toutes. Oui le mystère de l'Eucharistie est un trésor immense, précieux et vital, qui nous dépasse. Et bienheureux celui qui le vit régulièrement et fidèlement! Car il fait alors Corps avec le Christ, et son humanité prend forme de communion avec tous. Là est notre joie de fond! Prenons bien conscience que nous sommes tous effectivement sur le même chemin d'humanité, pratiquants ou non, peut-être juste à deux pas les uns des autres. Et comme le disait un confrère, « passons d'une pastorale du reproche à une pastorale de l'approche. »


              Et si, durant ce carême, nous prenions cet engagement de nous ouvrir aux autres, d'être plus attentifs à leurs soucis, à leurs difficultés, et de les porter chaque jour dans notre prière, et le dimanche spécialement dans l'Eucharistie! La puissance de la prière est à redécouvrir. De fait, il faudra envisager des moyens concrets pour diffuser cet esprit et arriver à une vraie culture de la prière dans notre communauté. Nous avons déjà inscrit ce temps hebdomadaire d'adoration eucharistique, qui, pour ceux qui y participent, constitue une vraie respiration spirituelle. Interrogez-les et vous verrez ! Je vous y invite tous, quand vous voulez, au rythme que vous voulez. Pas d'obligation, il suffit juste d'aimer. Si vous avez une demande à faire, une prière, nous la porterons ensemble et vous pourrez l'inscrire sur les cahiers que nous déposerons dans les églises au début de ce Carême. Vous pouvez aussi nous les faire parvenir par écrit ou par mail. Pourquoi ne pas constituer un petit feuillet de prières pour ce temps de crise, à distribuer aux personnes que nous connaissons, voire dans toutes les boîtes aux lettres, en lien peut-être avec le blog internet ? Et faites savoir à votre entourage que la communauté du Bon Pasteur les porte et prie pour eux !


               Si nous reprenons l'ensemble de notre projet, nous pouvons faire le constat que beaucoup d'objectifs ont été atteints plus rapidement que nous l'avions envisagé, signe de l'accompagnement de l'Esprit. 26 objectifs sur 35 le sont à ce jour, par rapport au projet initial publié en octobre 2007. Mais Il faut surtout remarquer que cette culture de projet engendre de nouveaux projets, notamment auprès des conseils de fabrique : réfection de la salle paroissiale Jean Paul II, de la sacristie de l'église de Terville, aménagement pour les jeunes du jardin du presbytère, pose d'une douche pour des week-ends jeunes..... D'autres initiatives plus personnelles sont en train de voir le jour. Sur le plan pastoral, la pédagogie que nous essayons de mettre en oeuvre cherche à respecter le cheminement de chacun, sa liberté, sa culture, dans une logique d'ouverture, et dans la perspective de la pédagogie d'initiation à la suite du Congrès national sur la Catéchèse, Ecclésia 2007. Je note toutefois qu'il nous faut progresser encore dans une meilleure présentation de la Parole de Dieu, comme réalité pertinente pour la vie d'aujourd'hui. Nous avons donc besoin de plus de formation. Un chantier formation doit être mis en place pour une meilleure qualité d'accueil et de service. Même si beaucoup d'efforts ont été consentis, la communication doit encore être améliorée. J'appelle tous ceux qui souhaiteraient nous aider, à nous rejoindre. Personne n'est de trop et nous avons besoin de sang neuf !


                  Mais je ne vous le cache pas : c'est dur, vraiment. Pas d'angélisme. Le monde est dur, parce que pécheur. Et l'établissement de relation confiante, libérée et non éphémère est difficile. Ne pas en rester à une pastorale de guichet, mais proposer à tout un chacun d'entrer dans cette pastorale de projet, suppose des efforts nombreux et pas toujours récompensés. La crise dans l'Eglise, nous la vivons depuis bien longtemps. Et la grande tentation, c'est l'acédie !


                 Aussi nous avons besoin d'aller ensemble en profondeur, de persévérer dans la patience et le soutien mutuel en nous enracinant en Christ. Vous le savez : nous ne pouvons pas baisser les bras, surtout en ce moment. Jésus nous les tient fermement, Lui qui a offert les siens pour qu'ils soient cloués sur le bois de la Croix et élevés à jamais vers Dieu son Père. Ainsi mieux que ceux de Moïse, le Fils de Dieu nous offre ses propres bras, et nous assure la Victoire certaine de la Vie dans ce combat que nous menons en plaine. Avec moi, je vous invite à vivre une totale confiance en Christ.

La récollection paroissiale que nous proposons le 28 février marque ce désir d'aller en profondeur. Christiane Jupin nous aidera à repérer les étapes d'un cheminement spirituel à partir de la pédagogie d'initiation, et moi-même je vous parlerai des bases de la vie spirituelle. Cette double-approche a pour but de nous faire progresser dans la connaissance de Dieu et de nous-mêmes, et de mieux repérer et éclairer le cheminement de nos contemporains, pour ne pas être une entrave à la liberté agissante de Dieu dans les coeurs. Venez nombreux. C'est entièrement gratuit ! J'annonce aussi d'avance, comme prévu dans le calendrier, une retraite de 3 jours en silence et en abbaye à Clairefontaine (Belgique), autour du dernier week-end d'avril.


                     Faisons entièrement confiance au Christ, Providence de Dieu pour chacun d'entre nous, quels que soient nos parcours. Et nous n'aurons pas travaillé en vain. J'ai vraiment confiance, et je redis toute ma joie de vivre avec des hommes et des femmes qui m'épaulent dans cette recherche d'une vie communautaire fraternelle, ouverte et profonde. Un grand merci du fond du coeur aux conseils de fabrique, à l'EAP, au secrétariat, aux différentes équipes et services qui permettent la vie paroissiale, à tous ceux qui nous donnent un coup de main, même épisodique, à tous ceux qui nous aident financièrement, et à tous ceux qui prient et sanctifient notre quotidien par l'offrande de leur propre vie, parfois douloureuse et souffrante, mais ô combien féconde.

Prenons conscience de notre responsabilité de chrétien qui doit être notre joie de servir le Christ en tout homme et toute femme qui le recherchent! Et comme Edith Stein à la fin de sa vie, disons sans peur et sans hésiter : « allons pour notre peuple ».



                                                                                                                       Dominique THIRY+


Pour me joindre: dominiquethiry@free.fr ou 09.52.71.15.32

http://bonpasteur.over-blog.com

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 15:44
Lettre aux chrétiens de la Communauté du Bon Pasteur
 
Dynamiser la réforme en cours en s’engageant gratuitement pour autrui
 
Chers amis,
 
C’est avec plaisir que je viens vous entretenir de l’avancement de notre projet paroissial au cours de ce Carême 2008. Cette lettre, je l’adresse à tous les chrétiens, mais bien au-delà, à tous les habitants de notre communauté de paroisses qui ont le droit de savoir ce que nous vivons. N’hésitez pas à la leur transmettre.
Déjà un an et demi de présence à vos côtés ! Je rends grâce à Dieu qui, en me donnant ce ministère, m’a donné le bonheur de vous connaître et d’être engagé à vos côtés.
Comme l’an passé à pareille époque, il me semble important de faire le point de notre situation, de rendre compte de ma gestion, et de donner des perspectives à notre communauté de paroisses. En relisant la longue lettre de l’an dernier, je me dis qu’il y a eu quelque chose de formidable qui s’est passé dans notre communauté chrétienne. Elan, dynamisme, changement, début de transformation, les mots me manquent, tellement j’ai conscience de voir les lignes bouger. Notre projet paroissial avance bien. Souvenez-vous d’où nous sommes partis, et quelles avancées depuis ! Rien n’est bien sûr acquis. Mais un souffle nouveau, un vent de liberté et de créativité semble se lever. Nous le devons sans aucun doute possible à la bénédiction de Dieu et à l’Esprit Saint qui œuvre parmi nous. « Christ au centre, Christ pour tous ». Cette expression n’a rien de pieux : c’est juste la vérité à atteindre! Dans une société sécularisée, nous avons l’habitude de penser que Dieu n’est dans le fond qu’une idée enfermée dans un ciel inaccessible, bref : qu’il n’existe pas. Dieu existe et il agit ! Et son action est efficace, plus efficace que tout le baratin idéologique et sulfureux que nous assène notre époque. Et nous sommes invités à suivre son action (Ph 2, 13) pour avoir un avenir.
 
  1. « Réveillons-nous ! »
 
Je voudrais, au début de cette lettre, nous inviter à une petite réflexion assez générale sur notre façon de vivre aujourd’hui, et qui explique toutes ces choses difficiles que nous ressentons. Prenons le temps du recul.
D’abord le constat que beaucoup d’entre nous sont épuisés par un rythme de vie infernal : le stress au travail, dans la famille, la cadence de l’agenda, tout cela devient insupportable. « Je n’ai plus le temps » (Luc 14,15-24), voilà ce que j’entends souvent.
Deuxième constat : beaucoup de nos contemporains ont une histoire compliquée, blessée, dure, et par bien des côtés injuste. Quand ils ne se recroquevillent pas sur eux-mêmes, ils attendent de nous un accueil, une écoute, un vrai soutien fraternel, une entraide. Notre rôle de chrétien n’est-il pas de les soutenir (Matthieu 25,31-46), de les inviter à sortir la tête de l’eau et de les inviter à notre table communautaire ! Mais comment les aider si nous n’avons pas de temps à leur consacrer ?
Plus que l’argent, la vraie richesse est le temps. Que faisons-nous de notre temps ? Effectivement, tout le monde court dans tous les sens. « Personne n’a de temps à consacrer à autrui ». On gave les enfants d’activités diverses au gré de leurs désirs inconstants, s’épuisant dans le zapping des désirs et l’ingratitude de l’enfant roi. « On jouit, on en profite, on consomme », voilà la très théorique formule du bonheur, que l’on se tue à mettre en œuvre dans sa vie et qu’on s’empresse de transmettre à la génération future, se plaignant ensuite qu’elle ne travaille plus à l’école et qu’elle ne pense plus qu’à jouer et à se défouler sans aucune limite. Nous sommes devenus la société du divertissement et du défoulement, une société de « consommation de plaisirs» qui engendre forcément des attentes, des exaspérations et des frustrations extrêmes, et dont « la valeur des êtres » se mesure à leur « pouvoir d’achat et de jouir». Bilan : «on se sent pompé de tous les côtés», selon l’expression consacrée ! Offrant alors parfois plus de temps à la télé qu’à son propre enfant à qui on a acheté le dernier jeu vidéo violent à la mode pour avoir enfin la paix (on comprend l’épuisement des parents !), comment avoir encore du temps pour connaître son voisin, et créer du lien social ? Questions: combien de temps passons-nous devant la télé, à consommer des loisirs ? A quel point laissons-nous les médias nous influencer dans nos choix, nos modes de vie, nos relations ? Consentants ou victimes de cette influence ? Si je limitais un peu la télé, combien d’heures par semaine pourrais-je dégager pour souffler et vivre autre chose autrement? N’y a-t-il pas moyen de prendre du recul devant les demandes, voire les reproches de mes enfants ? Concordent-ils avec l’éducation que je veux leur transmettre ? Sur quelles valeurs est basée cette éducation ? Quelles sont mes priorités, et comment j’organise mon temps et mon agenda en fonction d’elles ? Est-ce que je pense  à mettre d’abord les gros cailloux de mes engagements premiers, et ensuite les grains de sable de tout ce qui est annexe ?
Troisième constat : on aime son « chez soi », mais on finit par s’y replier, ne vivant et ne travaillant que pour soi, dans le meilleur des cas pour sa famille proche. Le reste : basta ! Force est de constater que dans ce « chacun pour soi », notre valeur première devient l’égocentrisme et l’individualisme. Quid du souci gratuit de l’autre ? La réponse : l’indifférence, parfois même le mépris. Je salue au passage le courage des enseignants, et de tous ceux qui représentent une institution quelle qu’elle soit, qui travaillent pour maintenir à bout de bras une vie sociale complètement délitée, cette vie avec les autres dont tout le monde profite et que personne ne soutient vraiment. Ces hommes et ces femmes n’en peuvent plus et sont découragés parce qu’ils sont à 100.000 lieues de l’excitation générale, subissant de plein fouet la pression sociale qui naît de ce théorème idolâtrique de « la jouissance à tout prix, tout de suite, par dessus tout, et malheureusement au mépris de tout et de tous ». Comment construire un homme sans le temps, la stabilité, la maîtrise de soi, la persévérance d’une éducation et d’un travail de longue haleine ? Quant à l’autorité, pouvons-nous encore en parler ? La violence la remplace de plus en plus. Est-ce vraiment un progrès?
Ne croyons pas que la jeune génération est la seule à vivre cette logique là. Elle n’est que suiveuse des autres générations sur lesquelles elle prend exemple. Regardons la façon dont est perçu et vécu le temps de la retraite : comme des grandes vacances ! On s’abêtit devant les « feux de l’amour » et ce genre de séries télévisées stupides, se plaignant chez soi de la vacuité de sa vie, au lieu d’offrir ce temps pour soutenir la vie sociale et se rendre utile avec d’autres. Beaucoup de nos anciens sont en train de s’abîmer et de « gâcher leurs vieux jours », sacrifiant leur propre vie à l’idole du consumérisme. S’il s’agit effectivement de ralentir son activité en fonction de ses forces, de vivre autrement –et c’est bien légitime après une vie de travail-, il n’y a rien de plus dangereux que l’oisiveté et la complainte. Posons-nous simplement la question : qu’est-ce que je fais de mon temps ? Est-ce que cela m’aide à mieux vivre? Comment me rendre utile pour que ma vie ait encore de la valeur et du sens ? Où est mon ouverture aux autres ? Je salue l’engagement d’un certain nombre de retraités sans lesquels la vie associative et la vie ecclésiale ne pourraient survivre. Merci du fond du cœur ! Je connais plusieurs octogénaires au sein de nos paroisses qui, à leur niveau, sont d’un rayonnement et d’une vitalité impressionnants, parce que ces personnes ont compris que le secret, il est là, dans cette parole de Jésus : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Donner sa vie à tout âge, et ce jusqu’à son terme, c’est possible ! Mais on peut aussi décider de la rendre stérile ! Comment alors nous présenter devant le Seigneur ? Que dirons-nous ? « Tu m’avais donné des talents et voilà, je les ai enfouis, gâchés, perdus bêtement. (Mt 25, 14-30)» Oui, nous n’avons qu’une vie, ne la gâchons pas : donnons-la et mettons nos talents au service des autres!
Je ne m’étends pas sur la baisse de la qualité de la vie avec la pollution et le saccage de la planète, fruit direct de la logique de jouissance et de consommation à tous crins.
En prétendant à « la liberté pour tous » -ce qui est une belle idée-, dans tous les modes de vie et dans tous les domaines, stigmatisant cependant les consciences au nom de la « tolérance » (ce qui est un comble !!!), notre société ne fait que consacrer le profit de quelques-uns au mépris de tous, déresponsabilisant les êtres entre eux, piétinant les justes relations entre les hommes, interdisant une vraie entente et une vraie entraide sociale, augmentant de fait les conflits et la judiciarisation entre les individus, fragilisant et appauvrissant les relations interpersonnelles comme jamais.
Cette société « post moderne » qui engendre la désespérance et l’épuisement des individus est à l’agonie, pour qui a un peu de lucidité et de clairvoyance. Les paillettes, les jouissances éphémères et le monde virtuel, toute cette logique est fausse. Cela ne peut pas construire une existence humaine. Tout le monde le constate et tout le monde s’en plaint à juste titre.
Ma réflexion pourra sembler noire aux yeux d’un certain nombre d’entre vous, éludant les générosités et les changements appréciables de notre époque. Je ne les oublie pas, croyez-moi. Et je refuse de tomber dans la sinistrose. Mais quand je vois toute cette souffrance et tout ce gâchis, comment me taire ! En conscience, je ne le peux pas. Cependant, mon devoir est aussi de faire entrer dans l’espérance, et c’est la raison pour laquelle je me permets d’être aussi critique. Car si nous prenons de plus en plus conscience que nous avons été menés en bateau sur des chemins schizophrènes, nous saurons trouver les moyens pour retrouver les sentiers de la sagesse et de la raison.
Question brûlante: vers quoi et vers où allons-nous? Tout est ouvert et tout est possible. Ouvrons nos yeux et nos cœurs. Prenons le temps de la réflexion, le temps du silence, le temps du recul et du retrait.
Permettez-moi de vous livrer une conviction de fond : nous cherchons tous, bien sûr, quelque chose comme le bonheur. J’ai l’intime conviction qu’il est dans la capacité à établir des relations justes, bienveillantes et aimantes avec tous ceux que nous côtoyons et rencontrons. Il n’est pas inutile de rappeler ici ce qui fonde l’éthique chrétienne : le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Comme les disciples d’Emmaüs, laissons-nous rejoindre par le Christ qui nous explique le dessein de Dieu sur l’homme.
Se laissant alors transformer, toucher, modeler progressivement par le Créateur, nous goûterons les fruits d’une communion qui est l’unique rempart et l’unique alternative à l’individualisme délétère et étouffant de notre société. A chacun de s’ouvrir, à chacun d’entrer librement dans une vie ouverte à la vraie communion, pour se laisser conduire sur un chemin où son existence réelle (et pas idéalisée) prend de la valeur, du sens et du goût. Il n’est jamais trop tard, même quand notre vie a pris des détours souvent subis. L’espérance est là et s’offre à tous, quelles que soient nos situations. « Choisis donc la vie !», nous dit le Seigneur (Dt 30, 20). Réveillons-nous et donnons de la vraie valeur ajoutée à nos existences !
 
  1. Comprendre où nous en sommes et les pas qui nous restent encore à faire
 
Chers amis, depuis que je suis au milieu de vous, j’ai cherché à permettre à tous ceux qui le souhaitent d’entrer dans cet esprit de communion fraternelle et de famille, de construire une vie communautaire ouverte et sans discrimination, en phase avec notre culture, et en accélérant la modernisation indispensable à un accueil contemporain de l’Evangile. D’ailleurs il ne s’agit pas simplement de mon travail, mais de celui de toute la communauté de paroisses, et d’abord de Dieu qui œuvre au milieu de nous.
Qu’avons-nous construit avec le Seigneur depuis un an ?
Pour mémoire, je rappelle qu’à la suite de la première lettre que je vous avais adressée en février 2007 et qui lançait le projet paroissial, vous aviez réagi grâce aux « paroi-box ». L’Equipe d’Animation de la Communauté avait rassemblé l’ensemble des propositions pour les intégrer dans un projet sur 5 ans (2007-2011). Lors du 70ème anniversaire de l’église de Terville, nous avions promulgué ce projet qui comportait 35 propositions concrètes à mettre en œuvre.
A ce jour, sur ces 35 propositions, 18 ont déjà été réalisées et d’autres sont en voie de l’être! C’est dire si la réforme est en cours et avance à grands pas. Et le projet commence déjà à être complété.
Faisons le point ensemble.
 
Enfants:
 
+ Nous avons mis à disposition, dans toutes les églises, des missels pour enfants, qui, aux dires de tous, sont remarquablement bien faits. Malheureusement certains ont déjà disparu.
+Nous avons acté pour les primaires et les enfants de première communion une journée trimestrielle au Centre St Michel. Ces journées sont très appréciées, et par les enfants, et par les parents accompagnateurs. Lors de la dernière rencontre, 72 enfants ont passé tout le mercredi des Cendres à vivre l’entrée en Carême ! D’ailleurs les médias s’en sont fait l’écho avec « l’opération Palmarin ». Je redis toute ma satisfaction à l’équipe qui encadre ces journées. Sans équipe, il n’y a pas de propositions. Sans logique d’équipe de soutien, la vie chrétienne est impossible. Mais quand elle est là, c’est formidable !!!
+ Pour Noël, nous avons proposé une messe des familles à 18H00 avec une crèche vivante animée par l’équipe de Valérie Dehant, que je remercie tout particulièrement. Chapeau pour le boulot ! Vous avez pu constater le succès objectif de ces célébrations : trois fois plus de monde que l’an passé, soit 500 personnes environs qui durant 1h40 ont vécu un Noël différent et beaucoup plus riche de sens que le « Noël païen et commercial » que l’on nous propose habituellement. Bravo à tous ceux qui s’y sont impliqués. J’ajoute que le récital de la chorale St Charles qui est venu en complément des activités paroissiales de Noël a eu un succès indéniable. Ce n’était pas dans le projet, mais tout n’est pas dans le projet et notre projet se prolonge et est vivant. Dans le même ordre, la messe traditionnelle de la nuit à Volkrange a rassemblé une centaine de personnes qui se sont ensuite retrouvées autour d’un vin chaud offert par le conseil de fabrique. Ce sont ce genre d’initiatives qui créent du lien social. Tout cela montre qu’il y a un potentiel et une vitalité dans nos paroisses, qu’il s’agit de libérer. Place à la créativité et à l’audace !
+Nous avons lancé les après-midis « kids louange ». Un dimanche par mois, une trentaine d’enfants et leurs parents se rassemblent pour chanter et louer le Seigneur sur des airs très modernes, sous forme de Karaoké. Ils partagent ensuite un goûter. Cette proposition est ouverte à tous et plaît beaucoup. Je remercie Vanina Giacinti pour son aide précieuse et sa fidélité. Mais nous attendons encore une vraie équipe pour porter ce projet qui restera fragile tant qu’il ne reposera que sur deux personnes. Avis aux amateurs !
+ En partenariat avec « l’arche des enfants » de Thionville Centre, partenariat que nous voulons de plus en plus important, nous proposons aux enfants du primaire la participation « au chemin de croix des enfants » qui aura lieu cette année à l’église Ste Anne. Ce partenariat était présupposé dans le projet. Il est maintenant formalisé et actualisé.
= Concernant le monde de l’enfance, il reste une proposition à mettre en œuvre : l’accueil des enfants pour la liturgie de la Parole lors de la messe du dimanche de 10h30 à Terville. J’invite toute personne qui souhaite s’investir à me contacter. J’ai chargé Christiane Jupin, qui a une très belle expérience avec les enfants, de la formation de l’équipe. Nous ne commencerons que si l’équipe est suffisamment nombreuse, rassurez-vous ! Personne ne sera lâché dans la nature. Le mot d’ordre pour toutes les activités, c’est l’équipe. Car une équipe permet la liberté de l’engagement sans la surcharge de la responsabilité. Elle favorise le lien et la communion, tout en accordant la souplesse à nos agendas.
 
Jeunes « ados »
 
= Ils sont une priorité. Je le redis, même s’ils semblent les grands absents de nos paroisses. Pour l’instant, faute d’engagement de personnes et de temps, nous n’avons pas encore mis en œuvre les deux propositions du projet : les 4 week-ends « spécial jeunes », et pour les 5èmes la « fête de la foi » en vue de la confirmation. Pour intéresser nos jeunes, les idées ne manquent pas : on pourrait les inviter à créer au cours de ces week-ends leurs propres « clips vidéo » à publier sur le « blog », à se lancer dans l’animation d’un chemin de Croix multimédia, à faire du théâtre à partir de l’Evangile revisité de façon moderne, à faire de la création musicale avec les logiciels actuels, à faire du ski à Amnéville, dans les Vosges …etc… 
A ce jour nous soutenons financièrement le JIT et la Pastorale des Jeunes animés par l’équipe de Jean-Christophe Meyer à Thionville Centre. La Top Louange est même intervenue pour une soirée avec les jeunes. Mais il est urgent de ne pas laisser nos « ados » sans proposition. Merci à tous ceux qui accepteraient de constituer une équipe pour développer cette pastorale. Une participation peut être très très plaisante et intéressante! J’ajoute que l’âge n’est pas un obstacle pour l’encadrement si on a des idées et une grande envie. Merci d’inviter aussi vos jeunes à me contacter !
 
Jeunes adultes
 
+Les soirées Top Louange rencontrent un vrai succès. Une fois par mois, sur des airs modernes (pop rock, Rn’B, gospel…), une cinquantaine de personnes (tout venant) se retrouvent à l’église de Terville pour chanter et louer. Cette activité s’adresse à tous, et commence à être connue au-delà de nos paroisses. Merci à l’équipe « jeunes adultes» qui fait de cette soirée l’emblème du renouveau de nos paroisses. Nous cherchons d’autres jeunes pour pouvoir doubler la proposition et arriver à maturité sur le format de la soirée. L’objectif sera de le proposer à d’autres paroisses françaises comme moyen de renouveau.
+ J’aurai l’occasion de partir en Australie avec les jeunes de la zone de Thionville pour les Journées Mondiales de la Jeunesse de juillet 2008. Pauline Moureaux, jeune adulte de Veymerange m’accompagnera dans ce périple. Je souhaite continuer à faire vivre cette proposition des JMJ. Elle est encore à structurer par une équipe locale qui sera en lien avec l’association thionvilloise « en route JMJ ».
 
Personnes âgées/ retraités
 
+ La communauté de paroisses soutient le MCR (Mouvement chrétien des retraités). Je remercie Paul Chablin pour son implication à faire de la retraite un temps de réflexion utile sur la vie de ce monde et sur notre engagement comme chrétien. Se retrouver dans une équipe pour partager, vivre un temps fraternel, des temps de retraite monastique aussi, voilà les ingrédients qui donnent de la vitalité à une retraite intelligente et pleine ! N’hésitez pas à le contacter.
= La proposition d’une équipe pour vivre l’attention aux personnes âgées sur Beauregard (ou ailleurs) n’a pas rencontré pour l’instant de succès. Pourtant, nous n’avons pas le droit de laisser les personnes âgées sans motif d’espérer et de se réunir chrétiennement. Contactez moi pour lancer l’équipe.
 
Divorcés-remariés
 
+ Nous savons que les personnes divorcées-remariées ont souvent l’impression d’être mises à l’écart de nos communautés. Ce qui est évidemment faux, en tout cas non intentionnel. Mais je comprends leur blessure qui est vive, et qui les rend particulièrement sensibles. C’est souvent difficile de passer outre l’impression d’être jugé. Et c’est la raison pour laquelle j’ai tenu à manifester un geste d’accueil particulier pour elles en proposant la bénédiction de la maison et des personnes qui l’habitent, et l’apposition d’une croix pour ce foyer chrétien. Il m’a été donné de vivre ce moment de réconciliation et de guérison. J’en rends grâce au Seigneur qui fait des merveilles dans tous les cœurs, et qui n’abandonne jamais les siens. Son Eglise veut témoigner de cet accueil inconditionnel. Nous poursuivrons cette proposition dans ce sens.
 
Sacrements et liturgie
 
+ Pour améliorer nos liturgies, nous avons mis en place une équipe de liturgie sur l’ensemble de la communauté de paroisses. Elle se réunit tous les mois et se forme. Merci de ce souci important.
+ Dans le cadre du baptême, après consultation de l’équipe, nous avons décidé non pas de proposer une soirée de formation pour les parents comme prévue initialement dans le projet, mais une meilleure exploitation du livret « baptême » par un questionnaire à travailler et qui est remis aux demandeurs. La formule est plus souple, et prend en compte les périodes de forte affluence, ainsi que la « morte saison ».
+Tous les jeudis, de 20H15 à 21h30 à Veymerange, nous avons mis en place un temps d’adoration du Saint Sacrement. C’est un temps où chacun peut se ressourcer dans le silence, la louange sur fond de guitare, et la prière d’adoration. Voilà un temps utile qui repose vraiment, et redonne de l’unité intérieure à nos vies ! Venez et vous verrez.
+ Nous avons commencé à améliorer l’accueil dans les églises : à Veymerange, l’église est ouverte à Noël et à Pâques. A Terville, il y a maintenant deux créneaux d’ouverture dans la semaine pour tous les passants et tous ceux qui souhaitent s’arrêter un instant et prier le Seigneur : le mercredi et le samedi de 9h00 à 11h30. Mais nous devons faire plus d’efforts encore pour avoir des églises ouvertes à tous. Pour l’instant, je butte sur des résistances culturelles, concernant la pose de caméras de surveillance. S’il y a d’autres solutions, je suis preneur. Mais il n’est pas question de laisser nos églises tout-le-temps fermées, et avant la fin de mon mandat, elles seront ouvertes et sécurisées sur des plages horaires précises et communiquées. En tant qu’affectataire de ces bâtiments, je me battrai pour qu’ils retrouvent leur destination première : la prière !
+ Nous avons publié le calendrier annuel des célébrations. On le retrouve dans les églises et sur le site internet. On peut aussi le demander au secrétariat.
+ La formation au mariage a été modernisée. L’utilisation de l’informatique via des diaporamas multimédias permet une meilleure présentation des enjeux du mariage chrétien. Deux rencontres sont désormais communes et deux rencontres sont maintenues en individuel avec le prêtre. Nous renvoyons aussi vers le CPM (centre de préparation au mariage).
+ Mme Vigneron assure les obsèques. Grand merci ! L’équipe est encore à constituer.
 
Charité
 
+ En novembre et durant l’Avent, nous avons soutenu la démarche du Secours Catholique. Nous avons aussi accueilli l’Aide à l’Eglise en Détresse. Durant le Carême, nous soutenons la démarche du CCFD. C’était un engagement de notre projet.
+ Grâce au travail de Lucien Léonard, nous avons fêté cette année les 10 ans de partenariat avec une école catholique du Sénégal : Palmarin. Les enfants du primaire et de la première communion en ont fait leur démarche de Carême. La presse s’en est fait l’écho. Chaque année, nous envoyons de nombreux colis grâce à la Marine Nationale.
+ Le troisième dimanche de Carême, nous lançons une opération « ramassage de timbres et de cartes postales anciennes » pour soutenir une mission à Madagascar. Merci à Bernadette Lemmer d’être le fer de lance de cette opération. Là aussi, ce n’était pas un point prévu par le projet. Mais il s’y intègre parfaitement.
 
Foi et réflexion
 
+ Le groupe d’oraison a été activé, un samedi après midi par mois, au foyer paroissial de Terville. Je remercie Johann Giardinelli, notre séminariste, pour son investissement. J’invite tous ceux qui veulent apprendre les chemins de la prière à venir rencontrer Johann.
+ Nous mettons en valeur les propositions de formations locales et diocésaines en en assurant la publicité (conférences chrétiennes, groupe « jeunes adultes »…)
= Avec Martine Moureaux, nous souhaiterions proposer une soirée de réflexion par mois, ouverte à tous, autour d’un café. L’utilisation de la vidéo ou d’autres moyens modernes semble aller de soi. La mise en œuvre de cette proposition suppose aussi de constituer une petite équipe. Avis aux amateurs !
= En septembre 2008, le diocèse tout entier se lance dans la lecture continue de l’Evangile selon St Marc. Nous allons créer des groupes de lecture dans toutes les paroisses. Ces groupes de « quartier » sont destinés à inviter tout un chacun (votre voisin, votre ami, …) pour une lecture et un partage de l’Evangile. La Parole de Dieu partagée est le cœur de toute démarche chrétienne authentique. L’EAP devra se saisir de cet enjeu pour le mettre en œuvre sur le terrain.
 
Evangélisation
 
= L’initiation et l’évangélisation sont œuvre globale sur toute la vie pastorale. Cependant, il existe des moyens qui permettent à l’évangélisation d’être plus féconde. Nous avions pensé à la mise en place des cellules d’évangélisation. Nous pourrions peut-être commencer par les soirées Alpha, déjà mises en place à Yutz (chaque semaine pendant 10 semaines, une soirée repas, vidéo, causerie, louange). Cela demande bien sûr une logistique et donc une équipe engagée. J’y serais très favorable. C’est très porteur !
 
Fêtes
 
+ Après le succès indéniable du 70ème anniversaire de l’église de Terville, nous nous lançons dans l’organisation d’une journée annuelle de fête de la Communauté de paroisses, qui aura lieu habituellement début octobre à Terville. Cette journée de lancement pour toute la Communauté viendra compléter la journée de conclusion de l’année pastorale, à Volkrange, lors de la kermesse habituelle du mois de juin. J’ajoute que le conseil de fabrique de Volkrange prévoit également un repas paroissial au mois d’avril.
J’ai chargé Mme Nadia Chablin de prendre la tête du comité des fêtes qui est encore à structurer sur l’ensemble de la Communauté de paroisses. Mais le lancement est donné, et je suis agréablement surpris de voir qu’il y a des bonnes volontés pour soutenir cette démarche festive. Elle est importante parce qu’elle assure une communion concrète entre nous ; elle est ouverte sur l’extérieur de la communauté, et est un signe adressé à tous de la vitalité de notre communauté chrétienne. Elle permet de vivre les trois dimensions de la vie chrétienne : l’annonce de la foi, la célébration et le culte, et le service dans la communauté rassemblée. Je souhaite que sur chaque paroisse, il puisse y avoir au moins 1 événement communautaire par an. J’appelle particulièrement les conseils de fabrique à réfléchir sur une proposition, peut-être en lien avec le Saint Patron de la Paroisse. J’appelle aussi toutes les bonnes volontés à rejoindre ce comité. On peut être non-pratiquant et rendre un service. Tout-le-monde peut donc être concerné. Tout-le-monde est vraiment le bienvenu.
 
Pèlerinage et retraite
 
+ Une retraite à Orval est prévue au mois d’avril sur 3 jours. Cette proposition annuelle sera à coordonner avec la proposition de retraite du MCR, mais elle est actée.
= Le projet prévoit un pèlerinage en Terre Sainte ou à Rome. Il prévoit aussi une récollection prêchée sur une journée. L’EAP sera chargée de prospecter ce qu’il est envisageable de faire, peut-être en lien avec les pèlerinages diocésains.
 
Communication
 
+ Nous avons fait de gros efforts de communication : le « guide paroissial » a été réalisé et diffusé dans les boîtes aux lettres et dans nos églises. La plaquette sur le projet paroissial, des flyers pour les activités de Noël, Top louange ou Kids louange, ont également été réalisés et distribués. Des équipes de distribution « tout boîte » sont en place sur les paroisses, mais peuvent encore être renforcées. Merci de vous inscrire au secrétariat.
+ Le blog internet continue sa progression, et fait même des émules puisque toutes les communautés paroissiales de l’archiprêtré ont dorénavant leur propre blog d’informations. Nous devrions dans très peu de temps avoir une page et une adresse unique reliant tous les blogs thionvillois entre eux.
= Un rapporteur des événements paroissiaux est encore à désigner.
 
Organisation
 
+ L’Equipe d’Animation de la Communauté, qui avait fonction de conseil du curé pour la pastorale, est en train de devenir progressivement une Equipe d’Animation Pastorale (EAP), avec un vrai « pouvoir » de gouvernement conformément au Projet Pastoral Diocésain. Chacun des membres aura un ministère, ou une fonction particulière sur un segment de la Pastorale, et sera placé sous la responsabilité du curé. L’installation officielle et sa présentation pourraient avoir lieu le 5 octobre prochain, lors de la journée festive de la Communauté.
 
Lieux
 
+ L’amélioration de l’aménagement des églises est en cours. La chapelle de Beuvange a vu la réalisation de nouveaux escaliers. L’église de Volkrange aura bientôt un nouveau chauffage et une nouvelle ventilation pour lutter contre l’humidité extrême.
L’église de Terville subit un ravalement de façade et un changement des protections de vitraux. Les escaliers seront également refaits. A l’intérieur, un grand écran au format 5m sur 5m a été installé, et la sono sera en principe changée pour le mois d’Octobre. Qu’il me soit permis de remercier particulièrement M. Gabriel Bemer, notre ancien président du conseil de fabrique, qui a beaucoup œuvré et qui œuvre toujours pour la préservation de notre église. Chapeau M. Bemer, vous avez fait un travail formidable, et à 82 ans, vous êtes un exemple d’engagement ! Merci de continuer à nous soutenir.
Quant à l’église de Beauregard, elle aura une installation électrique toute neuve, et des travaux de mise aux normes seront effectués. Je salue également le courage du conseil de fabrique de la paroisse de Beauregard qui fait face à une situation communautaire de plus en plus difficile. Combien de temps pourrons-nous objectivement tenir sans renouvellement? Et même si nous prenons la décision de fermer, qu’allons-nous faire de ce bâtiment ? L’autoroute a été fatale à la vie de quartier et donc à notre communauté. Mais ne pourrait-elle pas devenir un atout ? Etant donnée la proximité de notre église avec cette autoroute, il faudrait un projet utile pour la ville -car elle est un monument connu et a une valeur patrimoniale certaine-, et un projet utile pour la vie chrétienne, car elle est un monument chrétien. Pourquoi ne pas envisager d’en faire un espace culturel dédié au christianisme à Thionville et en Europe, entre histoire et catéchèse, en collaboration avec la Ville, le Conseil Général et la Communauté Européenne? Lieu de mémoire pour l’histoire chrétienne de Thionville et de toute l’Europe et lieu d’ouverture sur la vie des chrétiens à l’heure actuelle, sur un axe européen fort. On pourrait dédier ce centre à Robert Schuman, chrétien engagé qui a été député de notre ville, père fondateur de l’Europe, dont la cause de canonisation est en cours. Je ne sais pas quelle sera la destination de l’hôpital de Beauregard qui jouxte notre église et qui doit fermer en 2011. Mais on pourrait imaginer des extensions possibles avec ce bâtiment (ex : musée des arts chrétiens,…). Cela suppose bien sûr une concertation entre les élus et les autorités religieuses, et une vraie volonté de part et d’autre. La commission diocésaine d’art sacré pourrait se saisir du dossier, en lien avec les services de catéchèse. En attendant d’y voir plus clair, continuons à marcher dans l’espérance et l’ouverture à la volonté de Dieu.
Concernant les salles paroissiales, le foyer paroissial de Veymerange a été équipé d’un écran de projection. Il faudra envisager une vraie réfection pour le foyer paroissial de Terville. L’objectif serait d’en faire une grande salle modulable, avec cuisine et moyens multimédias. Je remercie les conseils de fabrique du souci qu’ils ont de la bonne utilisation des fonds pour un meilleur service paroissial. C’est aussi dans ce cadre-là que des achats de vêtements, objets et nouveaux livres liturgiques ont pu être effectués.
Comment réhabiliter le presbytère de Volkrange ? Nous avons besoin des salles du bas, mais pourquoi ne pas envisager une réfection du premier étage en logements sociaux ?
Je remercie particulièrement la Communauté d’Agglomération Portes de France ainsi que le Conseil Général pour les financements précieux sans lesquels il nous aurait été impossible d’envisager une quelconque réfection de nos édifices.
 
 
  1. Et maintenant ?
 
Nous avons un projet que nous mettons en œuvre et que nous adaptons au jour le jour. Nous avons une vision qui nous invite à un futur possible et réaliste. Nous avons une dynamique qui commence à s’exprimer. Nous avons des acteurs motivés, des ouvriers de la moisson, mais en trop petit nombre, et en partie épuisés par la chaleur du jour. La moisson est abondante mais les ouvriers sont trop peu nombreux ! Peut-être faut-il rappeler à tous l’enjeu de notre projet paroissial : nous jouons le maintien de notre existence de communauté chrétienne au sein de nos quartiers ! Et d’un point de vue personnel, chacun joue sa propre existence de chrétien et tout simplement d’homme. Je voudrais à présent vous rappeler la parole de St Jacques qui nous montre que le pronostic vital de notre foi est engagé :
« Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, alors qu’il n’agit pas, à quoi cela sert-il ? Cet homme là peut-il être sauvé par la foi ? Celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte. Montre-moi donc ta foi qui n’agit pas ; moi c’est par mes actes que je te montrerai ma foi. » Jc 2,14-18
Vous le savez, la foi au Christ me fait vivre et me donne un vrai bonheur. J’y consacre ma vie, mon énergie, ma sueur, mon salaire et mon temps. En moyenne, j’estime investir de 55 à 60 heures de travail par semaine au service de notre communauté de paroisses. Même si c’est limite, je le peux, car je n’ai pas charge de famille. Pratiquement toutes mes soirées sont prises et je ne regarde pas la télé puisque je ne suis pas branché…. On peut s’en passer tout en se tenant correctement informé, non ? Croyez-moi : je ne suis absolument pas à plaindre car le Seigneur me donne de la joie, du bonheur, de l’espérance. Le véritable carburant, c’est Lui !
Cependant ma santé montre des signes objectifs de faiblesse. Rassurez-vous, je me soigne. Ce sont des signes de limitation. Vous comprendrez aisément que je suis donc au taquet de mes possibilités.
Mais vous le savez aussi : le Seigneur ne nous abandonne pas. La Providence a été très bonne en donnant à la communauté paroissiale une secrétaire, Mme Isabelle Brunner, qui est appréciée de tous. Je remercie d’ailleurs Mgr Raffin, notre évêque, d’avoir accepté de mettre Mme Brunner au service utile de notre communauté. Du coup, le rythme effréné à l’origine de mes difficultés de santé s’est ralenti. C’est la raison pour laquelle j’ai pu accepter la responsabilité de secrétaire du Conseil Presbytéral Diocésain (l’assemblée représentative des prêtres sur le diocèse de Metz).
Je voudrais au cours de cette lettre inviter tout le monde à la responsabilité et à l’engagement de foi. Mettre le Christ au Centre de sa Vie pour le donner à tous, comme première priorité, c’est s’assurer le carburant pour la vie, la vraie ! Et cela permet de tenir tous les autres engagements humains qui ont une grande priorité. « Christ au Centre, Christ pour tous », c’est notre devise : elle doit devenir notre réalité.
Comprenez mon désapointement si, au terme de mon premier mandat de 6 ans, je devais constater que la dynamique lancée n’était pas vraiment accueillie. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, je vous rassure : c’est plutôt le contraire. Mais je vous réinvite à l’action. Est-il impensable d’imaginer que chacun puisse donner au moins une heure par mois dans tel ou tel service, ou pour telle ou telle rencontre ? Une heure par mois pour son Eglise, sa communauté, une heure d’abord pour Dieu…… Imaginez le déploiement d’énergie pour notre communauté, et le soulagement pour tous ceux qui peinent à la tâche. L’heure est aux actes. Même celui qui est impotent peut encore prendre une heure de prière pour soutenir sa communauté. S’ouvrir aux autres, vivre ensemble des moments d’amitié et de communion, voilà le but ! Que chacun examine son cœur et demande au Seigneur comment il peut s’ouvrir aux autres et se rendre utile. Le bon ci-dessous que je vous invite à remplir vous aidera à faire un pas pour le Seigneur, un pas gratuit vers autrui.
J’aimerais que nous poursuivions ensemble cette réflexion et j’attends vos réactions à cette lettre. Pour améliorer le projet paroissial, n’hésitez pas à déposer vos idées dans les Paroi-box situés au fond des églises durant ce Carême, ou par mail ou par courrier à adresser au secrétariat.
Merci de m’avoir lu. Merci à tous ceux qui sont déjà très engagés. Ma communauté, c’est ma passion ! Nous sommes sur la bonne voie, j’en ai l’intime conviction. Allons plus loin. Passons maintenant aux actes !
  
                                                                                                                           avec toute mon amitié et a prière
                                                                                                                           Dominique THIRY+
 
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A compléter et à déposer dans l’urne « Paroi-box » au fond de l’église ou à renvoyer à:
Projet paroissial, 16 rue St Martin, 57100 Thionville; bonpasteurcourriel@free.fr; 09.52.71.15.32
 
Nom: ………………………………………………………………………………………….
 
Prénom:………………………………………………………………………………………..
 
Adresse: ……………………………………………………………………………………….
 
              ..……………………………………………………………………………………….
 
N° de téléphone ou E-mail: ……………………………………………………………………
 
Accepte de donner: ……….. heure(s) par mois pour vivre:
                       
□ ce service particulier: ………………………………………………………….
 
                        □ j’attends qu’on me fasse une proposition
 
 
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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 10:27

 

« Notre projet paroissial est le fruit d’un travail de concertation. Il est né du désir d’avoir un avenir. Il veut nous mettre en marche vers un but à atteindre, qui est le Christ! Il donne une vision, un cadre à tous ceux qui souhaitent mettre le Christ au centre de leur existence. Chers amis, vous trouverez ci-dessous un ensemble de propositions que nous voulons réaliser d’ici 2011, mais qui ne sont pas exhaustives. Il y a encore de la place pour de la créativité, pour de la liberté, pour chacun d’entre vous. N'hésitez pas à venir nous rejoindre! Découvrez la joie d'être chrétien, le bonheur de connaître le Christ et la famille qu'il nous donne. Quant à moi, il me donne la pêche. Il est Vivant! Venez et vous verrez....  

                                                                           Dominique THIRY+

 

Propositions et objectifs 2007-2011   

 

 

 
 
 
Les enfants et les jeunes
 
•              En complément de la messe des familles, un accueil des enfants pour la liturgie de la Parole lors de la messe du dimanche de 10h30. Le Lieu: l’église de Terville (dans la chapelle de semaine). 
 
•              Mise à disposition de missels pour les enfants dans les différentes églises, pour leur permettre de se situer dans la célébration.
 
•              En complément de la Première Communion : une journée trimestrielle complète autour d’un thème (entrée en Avent, entrée en Carême, « journée du pardon ») ouverte à tous les primaires, avec la participation des parents. Le lieu: Volkrange (Centre St Michel).
 
•              Pour Noël, à Terville : messe des familles à 18h avec une "crèche vivante". Les enfants du primaire et de la première communion seront sollicités. (18h00 : veillée de Noël animés par la Kids Louange ; 18h15 : crèche vivante suivie de la messe de la nuit).
 
•              En complément des activités sur Thionville (« l’arche des enfants »), après-midis "Kids louanges" ouvertes à tous les enfants du primaire. Un dimanche par mois, de 15h00 à 17h00. Lieu: l’église de Veymerange. C’est un temps où l’enfant va découvrir la louange comme expression privilégiée de sa foi, dans la facilité d’un karaoké, et sur des airs modernes (Pop rock’, R’ n B’, Gospel).
 
•              Pour les "ados", 4 Week-ends par an avec activités jeunes, en complément du JIT .
 
•              Pour les 5èmes, fête de la foi en vue de la confirmation.
Jeunes adultes
 
•              Soirées TOP LOUANGE. Découverte de la louange avec l'aide de la technique moderne sur des musiques actuelles et rythmées (Pop rock’, R’ n B’, Gospel...). Une soirée par mois, à 20h15. Lieu: église de Terville. Renseignements: http://toplouange.over-blog.fr
 
•              Proposition des JMJ (Australie, …) avec l’association « en route JMJ » de Thionville.
 
Personnes âgées/ retraités
 
•              Une équipe pour vivre l’attention aux personnes âgées. Lieu: presbytère de Beauregard.
 
•              Soutenir et proposer le MCR. Lieu: salle paroissiale de Terville.
 
Divorcés-remariés
 
•              Pour un meilleur accueil: proposition de bénédiction de la maison et des personnes.
 
Sacrements et liturgie
 
•              Pour améliorer la qualité des célébrations liturgiques (renouveau des chants, ….), une équipe liturgique unique sur l’ensemble de la communauté. Une formation de base est dispensée par le prêtre. Lieu: salle paroissiale de Veymerange.
 
•              Dans la cadre du baptême, proposition d’une soirée de formation pour les parents, une fois par mois. Lieu: les salles paroissiales de la communauté de paroisses.
 
•              Temps de prière Taizé et adoration : tous les jeudis soir à Veymerange, de 20h15 à 21h30.
 
•              Mise en valeur des fêtes patronales par une grand-messe et éventuellement un repas en fonction des paroisses.
 
•              Amélioration de l’accueil dans les églises : ouverture des églises aux temps de fêtes, voire tout le temps (installation possible de caméra de surveillance).
 
•              Publication annuelle du calendrier des célébrations.
 
•              Création d’une équipe obsèques pour un accueil de qualité.
 
•              Formation mariage : rencontres communes. Lieu: salle paroissiale de Veymerange.
 
Charité
 
•              Action "carême" (avec le C.C.F.D. ou le Secours Catholique).
 
•              Soutien d’une mission sénégalaise (Palmarin).
 
Foi et réflexion
 
•              Groupe d’oraison Ste Thérèse d’Avila: un samedi après midi par mois, de 14h30 à 16h15, un temps de formation à l’oraison. Lieu: salle paroissiale de Terville.
•              Une soirée de réflexion par mois ouverte à tous autour d’un café: un prêtre vous répond. 
 
•              Mise en valeur des propositions diocésaines et locales : conférences chrétiennes, SDPC, Groupe biblique et Groupe de réflexion et partage jeunes adultes à St Maximin.
 
•      Evangélisation
 
•              Mise en place progressive des cellules d’évangélisation après formation.
 
Fête
 
•              Création d’un comité des fêtes chargé de proposer à l’ensemble de la communauté un calendrier annuel de festivités.
 
Pèlerinage et retraite
 
•              Pèlerinage en Terre Sainte ou à Rome.
 
•              Retraite prêchée d’une journée durant le carême, ouverte à tous, avec l’archiprêtré.
 
•              Retraites silencieuses de 3 jours en abbaye (ACEY, …).
 
Communication
 
•              Edition et distribution d’une plaquette contenant toutes les infos paroissiales , distribuée dans toutes les boîtes aux lettres et donnée systématiquement lors de chaque demande...
 
•              Un rapporteur des événements paroissiaux.
                       
•              Meilleure diffusion de l’adresse du site internet (blog) contenant toutes les infos paroissiales, du feuillet paroissial, du calendrier liturgique.
 
Organisation
 
•              L’EAC (Equipe d’Animation de la Communauté) devra devenir une EAP (définition des responsabilités), conformément au projet diocésain, avec installation officielle.
 
Lieux
 
•              Améliorations de l’aménagement des églises (chauffage, sono, etc…) et des salles paroissiales (capacité de projection, rénovation pour plus de convivialité….etc...) .
 
 
 
Pour obtenir des informations, pour participer à telle ou telle activité:
Secrétariat: presbytère de Veymerange, 16 rue St Martin, 57100 Veymerange;
Tél.: 09.52.71.15.32;  Courriel: dominiquethiry@free.fr;
 
mardi de 17h00 à 18h30; mercredi de 10h00 à 12h00;
jeudi de 17h00 à 18h30; vendredi de 17h00 à 18h30.
http://bonpasteur.over-blog.com
 
 

 

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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 14:13
Vigile pascale : Luc 24,1-12
 
         « Pourquoi cherchez le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité ».
 
         Chers amis,
 
         Au bout de 40 jours de Carême, au bout d’une Semaine Sainte qui a vu le maître trahi et crucifié, enfin la libération et la joie de la résurrection ! La vigile pascale que nous célébrons marque profondément le temps de l’accomplissement de l’espérance. C’est le temps de la lumière. Les femmes qui se sont rendues au tombeau apprennent la nouvelle extraordinaire: « Il est ressuscité ». A vrai dire elles ne s’attendaient pas à une telle nouvelle ! Qui pouvait d’ailleurs seulement l’imaginer ? Personne, c’est évident. Elles avaient vu Jésus assassiné sous leurs yeux. Et elles venaient juste pour embaumer le corps si meurtri de leur Seigneur. St Luc les appelle le groupe des femmes, et il nomme même quelques unes d’entre elles, qui étaient bien connues de la première communauté chrétienne. Il y avait Marie Madeleine, Jeanne et Marie, la mère de Jacques. Dans cet amour qui les habitait encore pour Jésus, elles venaient au tombeau pour prendre soin et parfumer le corps sans vie de Celui qui leur avait donné sa vie. Il était mort. Elles le savaient au plus intime de leur âme. Et elles en souffraient. Et comme tout être humain qui vient de perdre un être cher, elles souffraient plus encore du désir que s’accomplisse l’impossible : que ce soit à nouveau comme avant, qu’il soit toujours vivant ! Comme il est difficile d’accepter de rompre un lien qui nous a fait vivre tant d’années.
Et dans le fond, si elles viennent au tombeau de bon matin, c’est peut-être encore parce qu’elles espèrent obtenir quelque chose, un je ne sais quoi de celui qui ne peut plus objectivement rien leur donner. Et lorsqu’elles viendront annoncer aux apôtres l’incroyable nouvelle, les apôtres ne pourront pas les croire, parce que tout simplement nul ne peut les croire rationnellement parlant. Et St Pierre de courir quand même au tombeau. Lui aussi, tout rationnel qu’il est, attend, espère. Et cette espérance est d’une certaine manière infernale. Il faut sentir cette tension pour bien comprendre cette vigile pascale…
Car la vigile pascale, c’est vraiment le temps de l’attente inespérée, de l’inattendu impensable, de la surprise totale, et du coup du véritable accomplissement de l’espérance. Mais seule la foi qui est le don de Dieu peut nous faire accéder à cette formidable annonce de la résurrection : « Il est ressuscité : il n’est pas ici ».
         Non, personne ne s’attendait pas à trouver le tombeau vide. C’est pourtant bien ainsi qu’il est trouvé. Incroyable nouvelle !
 
         Chers amis,
Nous aussi nous avons à vivre des Pâques dans nos vies. Elles sont nombreuses. Nous avons à quitter des états ou des logiques de morts pour nous laisser surprendre par la vie renaissante. Notre vie parfois est arrêtée par tel ou tel événement, par des découragements, des blessures, et elle devient comme un poids mort. Notre foi pascale nous invite à aller de l’avant sans cesse, à ne pas baisser les bras, à faire confiance en la puissance de Dieu qui nous dit : « voici que je fais toutes choses nouvelles ».
Je pense particulièrement à notre projet paroissial, à notre vie paroissiale qui a besoin aussi d’un renouvellement, d’une résurrection, d’une Pâque. Et je remercie tous ceux qui ont contribué à réfléchir sur la vision de notre projet, par leurs écrits, par leur disponibilité ou par leur prière. Rien n’est clos et nous pourrons continuer à avancer dans l’affinement de la vision de ce projet.
A présent la deuxième phase commence, celle de la synthèse et de l’application progressive. Cela demandera de l’énergie de notre part, de l’engagement, la volonté de progresser dans notre union au Christ, de faire de Jésus notre unique centre, et d’accepter des petites morts indispensables pour entrer dans une vraie et franche résurrection de notre vie paroissiale.
Avec vous ce soir, au cœur de la Vigile pascale, je remets ce projet au Seigneur ressuscité. (Déposer la lettre de carême sur la Paroi-Box à côté du cierge pascal). Je le lui donne entièrement. Et je lui demande de l’éclairer : que ce projet soit en accord profond avec sa Volonté. Que ce soit d’abord son Projet ! Et je lui demande aussi de nous donner la force, le courage, la joie et la persévérance pour le réaliser, et surtout la foi, l’espérance et l’amour sans lesquels rien n’est possible.
         Ce soir, je veux envisager ma vie de chrétien dans la perspective de sa résurrection. Ce soir, je veux me réjouir de la puissance de l’Amour de Dieu, infiniment plus grande que les ténèbres du monde qui habitent trop souvent mon coeur.
         Jésus ressuscité, Seigneur de la Vie, viens vers nous et communique nous la force régénératrice de tes sacrements : de l’eau et de l’Esprit Saint jaillit une vie nouvelle. L’homme renaît. Il est debout et vivant. Amen
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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 13:21
 
Lettre aux chrétiens de la communauté du Bon Pasteur:
 
 
Vers une réforme progressive de notre vie paroissiale
 
 
1. Comprendre notre situation: savoir d’où nous partons
 
Chers amis,
 
Cela fait maintenant plus de 6 mois que je chemine avec vous. Il me faudra encore du temps pour bien vous connaître. Je crois que cette connaissance-connivence nous aide tous à bien vivre comme chrétien. N’hésitez pas –je le répète– à m’inviter: j’en serai ravi! Il me semble que déjà nous avons pu nous apprécier mutuellement et je dirai même nous aimer fraternellement, en toute simplicité. Pour moi, c’est d’une importance primordiale, surtout dans le contexte dans lequel nous sommes. Vous connaissez la parole de Jésus : « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples. » Voilà tout le moteur de notre action, de notre partenariat : notre amitié. Et ce partenariat, nous voulons le poursuivre dans la joie que nous procure notre vie avec le Christ. Nous voulons faire grandir notre vie communautaire. Nous voulons avoir un avenir ensemble, et pas simplement subir le présent. Nous voulons choisir cet avenir. Il est temps d’avoir un regard réaliste sur ce que nous sommes, de faire l’état des lieux en quelque sorte, pour diagnostiquer notre situation en vérité, mesurer l’état de nos forces et de nos faiblesses, et nous proposer une vision pour le futur. Il s’agit d’entrer dans l’espérance.
Lorsque je suis arrivé, je ne vous cache pas les difficultés que j’ai rencontrées, et qui ont en partie limité mon action : l’absence de presbytère, de secrétariat (photocopieur, bureau,…), une mission double auprès du Service des vocations sur l’ensemble du diocèse et auprès de notre communauté de paroisses (15.000 habitants), la nécessité d’apprendre « le métier », de découvrir une nouvelle réalité après 4 années de ministère comme secrétaire particulier de notre évêque, une succession d’un confrère décédé…. Sans exagération aucune, le premier mois, je finissais très souvent mes journées à 1h00 du matin pour gérer l’administratif et sortir à temps le feuillet paroissial. A ce rythme, je me suis souvent demandé si j’allais tenir. La présence de mes confrères de St Maximin m’a été un vrai soutien et je les en remercie. Je peux dire aussi que le Seigneur m’a aidé. Sa présence s’est faite « sentir » aux moments les plus difficiles. Je ne dis pas cela pour faire « pieux », mais parce que c’est la vérité.
Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir mouillé ma chemise pour cette mission. Mais je vous en veux un peu : j’ai pris 5 kilos… sourire… rassurez vous, avec le temps, je vais réussir à faire un peu plus de sport, quitter les formes pour retrouver -je l’espère- la forme.
Ce qui m’a aussi donné beaucoup de joie et de courage, c’est d’avoir pu trouver du soutien auprès de vous, et ce dès le début. Cette bonne volonté, cet engagement concret m’ont aidé et ont aidé la communauté à poursuivre sa vie et sa mission. Fin octobre, nous avions déjà mis sur pied un vrai secrétariat à Veymerange, et 4 personnes pour faire l’accueil. Le lancement des premières communions s’est fait grâce à l’équipe en place. L’équipe baptême s’est agrandie et a poursuivi sa mission. Les offices, les obsèques sont assumés (chorales, sacristie, etc…). Les malades sont visités. Pour communiquer, nous avons un site internet et le feuillet paroissial. Les enfants sont catéchisés. Les conseils de fabrique sont en charge. Les mouvements prennent leur part dans la pastorale. L’EAC (équipe d’animation de la Communauté) a travaillé, et bien d’autres petites mains que le cadre de cette lettre ne me permet pas de nommer.
Signe d’une vitalité et d’un printemps qui pointe son nez, le nombre des mariages à célébrer cette année a été multiplié par trois ! Dans plusieurs paroisses, les enfants de chœur sont de retour. Merci à tous ceux qui se sont investis dans toutes ces missions, parfois depuis longtemps. Merci de continuer, malgré la fatigue ! Comme les hébreux, nous sommes en quelque sorte dans le désert et nous marchons vers la terre promise avec l’espérance au cœur, malgré la chaleur du jour.
C’est vrai, le découragement et la fatigue nous guettent. C’est le premier constat que j’ai pu faire en vous rejoignant : beaucoup de membres actifs sont fatigués. Et cela se comprend. Pourquoi ? Le manque de perspective, le manque de renouvellement des générations chrétiennes lié au contexte social (laïcisation-sécularisation-déchristianisation et vieillissement de la population), notre manquement à appeler de nouvelles forces, à proposer l’Evangile Vivant toujours neuf et créatif (avouons le : nous sommes encore nostalgiques et habitués d’une situation sociale où tout le monde était à peu chrétien, et où le curé et ses vicaires suffisaient pour satisfaire à la pastorale), la crise de la foi et de son expression, tout cela a grevé nos énergies.
Je crois aussi que nous manquons de ressourcement. Notre vie paroissiale n’est pas assez décisive pour nous ressourcer en profondeur, pour désensabler notre baptême, pour libérer de nouvelles énergies. Nous avons certes un trésor en nous. Chacun et chacune d’entre nous ont un trésor extraordinaire dans leur cœur à révéler et à partager. Et pourtant tout reste trop enfoui parce que le Christ n’est pas encore assez notre centre. N’allons pas chercher ailleurs d’autres raisons. Posons nous simplement quelques questions : nous est-il si facile d’aimer le Christ en toute simplicité, de lui parler, de le louer, de l’adorer, de le choisir par-dessus tout, d’y trouver de la joie, de la « pêche », de l’humour, du dynamisme pour construire une communauté qui a le goût de la famille, d’en parler à nos proches sans honte, de l’annoncer, et de nous engager à sa suite ? Il ne s’agit pas d’abord de faire ou de donner, mais de recevoir en son cœur le Seigneur qui veut venir habiter chez les siens et de le faire rayonner autour de soi. Notre engagement social sera à la mesure de notre amour reçu du Christ et du lien que nous aurons tissé avec Lui. La religion que nous avons à développer, c’est d’abord la religion du cœur ! Nous cherchons tous le bonheur. Mais je crois que le bonheur, c’est quelque chose comme une façon nouvelle de regarder la réalité de la vie et de la goûter. Et quand notre regard est habité par le regard du Christ, alors la vie a une valeur et une saveur extraordinaire et une perspective divine !
Si je regarde notre Eglise en France, il me semble que nous sommes à un moment de vérité qui s’exprime dans cette intensité là: ou l’Evangile est vrai et il nous donne les moyens de vivre plus à fond, ou tout cela est faux et nous mourrons de notre « belle mort »… mais dans ce cas, ne perdons pas notre sueur inutilement!
Vous le savez : notre évêque m’a donné un mandat de 6 ans auprès de vous. Ne perdons plus de temps à présent pour commencer à changer les choses selon ce que nous aurons décidé. Je suis convaincu que nous pouvons comme chrétiens vivre debout, face au vent, sortir des cales de la honte et de la stigmatisation, parce que le Christ est le capitaine et qu’il nous invite à aller au large pour jeter à nouveau les filets! Je suis intimement persuadé, malgré la schizophrénie culturelle dans laquelle nous sommes plongés, qu’il y a une grande attente de la part des hommes et des femmes de notre temps, qui étouffent trop dans une vie où « tout est consommable individuellement » et qui aspirent à une vraie libération, de vraies relations gratuites et fondatrices de sens dans un lien social retrouvé. « Religion », ça veut dire « relier », se relier à Dieu et les uns aux autres. C’est ensemble que nous pourrons retrouver la vraie liberté chrétienne, le sens des relations vécues comme dans une grande famille. Je veux que nous puissions être fiers de porter ce nom de « chrétien », non plus pour être comme par le passé « les plus forts », mais pour vivre la joie du service du Christ qui nous appelle au bonheur et à la lumière aujourd’hui.
Pour cela, il nous faut accepter certaines conversions et réformes de notre vie ecclésiale, certaines nouveautés aussi. Nous devons nous ouvrir et nous moderniser, laisser le vent de l’Esprit souffler et chasser la poussière de nos vieilles habitudes. Le temps du Carême est le temps favorable pour vivre la grâce des conversions.
« Voilà que je fais toutes choses nouvelles » nous dit le Seigneur. Saurons-nous sans rechigner et récriminer suivre l’appel que le Christ nous lance ? A chacun d’interroger sa conscience et de choisir le chemin qu’il veut prendre ! C’est Dieu lui-même qui nous en rappelle l’enjeu, comme jadis au peuple hébreu dans le désert : « Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui; car là est ta vie.» (Dt 30, 19-20).
 
 
2. Avoir un vrai projet d’avenir: savoir où nous voulons aller 
 
Comme je l’ai dit, se réformer, c’est être capable de vivre ensemble et d’avoir un avenir ensemble. C’est une invitation à changer d’attitude, à une conversion de regard. En tout premier lieu, il s’agira de se penser comme une seule communauté paroissiale et plus seulement comme une juxtaposition de paroisses. C’est la communauté de paroisses qui doit être en capacité d’offrir une vie chrétienne intégrale et tous ses services, et non plus chaque paroisse. Nous n’en avons plus objectivement les forces : regardons les choses en vérité sans nous voiler la face ! Du coup, les propositions qui seront adoptées pourront être ou originales sur une paroisse précise, ou transversales. Mais qu’importe: ce sera un bien pour toute la communauté! A tout le monde il sera demandé un effort d’ouverture pour ne pas pinailler « sur la part du voisin », comme si dans le fond, je ne le voyais pas d’abord comme un frère à aimer et à préférer…Il faudra aussi développer l’esprit d’équipe, et viser à intégrer de nouvelles personnes. L’équipe permet de se soutenir et d’apprécier le service rendu. Elle permet aussi la liberté de s’absenter quand c’est nécessaire. Elle est la première cellule fraternelle de la communauté. J’insiste : travailler dans chaque mission et service en équipe, et solliciter de l’aide de nouvelles personnes, s’ouvrir particulièrement à celles qui ne pratiquent pas. Ce dernier point est capital.
            Je voudrais vous rendre attentif à cet aspect là : nous le savons, l’Eucharistie est le sommet de la vie chrétienne. Participer à l’Eucharistie, c’est recevoir le Christ et la famille qu’il nous donne. Mais pour atteindre un sommet, il faut des étapes, et il faut surtout la liberté de les atteindre. Sortons de nos schémas trop fermés pour ouvrir large et appeler large ! Ouvrir large, c’est avoir des propositions larges pour tous. La « mono proposition » dominicale est insuffisante. Si nous faisons de la place à nos concitoyens pour les aider à initier un chemin, ils trouveront leur place librement et joyeusement au sein de la communauté. Je tiens à le rappeler : c’est par le baptême que nous sommes d’abord chrétiens, que nous faisons partie de l’Eglise. Bon nombre de nos concitoyens sont baptisés. Avec nous, ils sont et font le Corps du Christ. Il faut retrouver cette primauté du baptême, et le chemin d’initiation qui est chemin d’évangélisation. Conclusion : chaque baptisé doit pouvoir trouver sa place librement et être heureux de faire Corps avec nous tous, quelle que soit sa situation. Et alors il pourra peut-être dans sa liberté de croyant découvrir l’importance de se nourrir du Corps et de participer à la même table. Retrouvons partout cette pédagogie de l’initiation comme nous y invites les évêques de France.
 
 
3. Des propositions concrètes: savoir ce qu’il faut faire
 
Après six mois de présence sur les paroisses, d'observations, de réflexions, de prières, de consultations, et pour ne pas rester dans de grandes généralités, voici ce que je vous propose (en vrac) et qui pourra être mise en œuvre d’ici 3 à 5 ans.
 
- Pour consolider cet esprit de communauté de paroisses et pour nous ouvrir à d’autres baptisés qui ont encore du mal à s’identifier à la communauté qui est pourtant la leur, il faudrait envisager un événement dynamique par an: j'avais pensé à une marche de la communauté qui traverserait chaque paroisse et qui pourrait s'achever à Volkrange par une messe festive en plein air, et pourquoi pas le jour de la kermesse.
 
- Il faudrait mettre en place un comité des fêtes pour faire des propositions ouvertes et festives. L’appel de nouveaux retraités dans ce comité pourrait être bénéfique et pourrait renouveler les propositions : liberté à la créativité avant tout ! On pourrait envisager par exemple une « saint Christophe » avec bénédiction de voitures, de motos ; des soirées thématiques, etc.… tout est possible…. À nous d’oser, et toujours ensemble!
 
- Pour nous ressourcer, je souhaiterais aussi proposer à toute la communauté et à toutes ses forces vives au moins une retraite d'une journée par an, qui serait prêchée par un prédicateur externe et dans un lieu à définir. En plus il pourrait y avoir en cercle plus restreint une proposition de retraite en abbaye sur 2-3 jours, ou un pèlerinage, pourquoi pas en Terre Sainte avec les Pèlerinages diocésains.
 
- Constatant qu'il faut développer la vie intérieure et le dynamisme de la communauté, il me semble important d'avoir un lieu de prière et d'adoration ouvert, avec une fréquence hebdomadaire dans un premier temps, qui débuterait dans un lieu précis et qui viserait à être systématisé si possible dans toutes les paroisses.
 
- Dans l'ordre des réalisations modernes, je pense à une soirée mensuelle de louange, ouverte à tous, pour chanter librement sous forme de « karaoké ». On les appellerait par exemple « les soirées top louange ». Il s’agit de libérer l’expression de la foi, ainsi que son annonce (le kérygme): ce point est capital. Là, ce serait en plus de la détente et en quelque sorte un « produit d'appel » pour inviter largement tous ceux qui sont loin de la vie chrétienne et qui lui reproche souvent son manque de vitalité et de dynamisme.
 
- Pour les jeunes qui sont les grands absents de notre communauté, il y a un très gros effort à fournir. Je propose : des après-midi festives pour les CM2 jusqu’en 5ème (karaoké - gospel, activités détentes et foi, goûter…) avec à l’issue une fête de la foi, préparatrice de la confirmation (= célébrée en archiprêtré pour les 4èmes-3èmes); des week-ends pour les 3èmes et lycéens, avec activités nouvelles (ateliers sportif, informatique, théâtral…) en lien avec le Gîte ; les JMJ pour les jeunes adultes. J’appelle d’ores et déjà tous ceux qui souhaiteraient s’investir dans cette pastorale de proximité avec les jeunes à me contacter : jeunes et moins jeunes seront les bienvenus et nous aurons besoin de monde ! C’est une priorité!
 
- Pour le service des plus souffrants (malades, personnes en situation de précarité, personnes âgées…), il faudrait revaloriser les groupes qui existent déjà et ouvrir ces groupes à d’autres, notamment les retraités. Je pense qu’il est urgent de développer une solidarité de proximité entre anciens. Pourquoi ne pas lancer dans chaque quartier une après-midi-rencontre par semaine, en petit groupe de 4 à 6 personnes, chez vous, autour d’un café et avec un thème à discuter (que le curé pourrait donner à tous chaque semaine par exemple), prendre le temps de prier pour untel qui a besoin de notre soutien, de chanter, en invitant voisins et amis proches …. Notre pays vieillit. Comme chrétiens, nous avons à développer des espaces de rencontre soutien pour nos chères personnes âgées. L’amitié signe notre foi ! N’attendons pas que les autres viennent à nous. Allons les inviter chez nous, tout simplement !
 
- Pour les plus accros, le lancement des cellules paroissiales d’évangélisation, avec un stage d’une semaine à Sanary sur Mer (Diocèse de Toulon) fin novembre 2007. Proposer la foi à son entourage, à ses amitiés, un peu sur le style sympathique d’un « club Tupperware ». Découvrir la vie chrétienne comme une vie profondément relationnelle.
 
- Pour développer les liturgies et fédérer nos forces, le lancement d’une équipe de liturgie sur l’ensemble de la communauté serait souhaitable. Il serait bon aussi de développer nos chorales et inviter largement à les rejoindre. C’est si bon de chanter!
- Une soirée pour comprendre la foi : « un prêtre vous répond » (discussions à bâton rompu autour d’un café, thèmes d’actualité divers, projection vidéo, catéchèse pour adulte, inspiration du cours Alpha….)
 
- Une équipe « obsèques » avec une coordinatrice : pour développer un service de proximité et de qualité auprès des familles en deuil, mme Nicole Vigneron a accepté de porter la pastorale des obsèques. Je la remercie particulièrement. Elle aura à cœur d’être proche des familles avant, pendant et après les obsèques. Coordinatrice, sa mission consistera à former une équipe pour porter le souci des obsèques à la communauté chrétienne. A partir du 1er mars, c’est elle avec son équipe qui se chargera de l’accueil des familles. Ils feront le mot d’accueil dans le cadre de la célébration. Ils seront également mandatés pour l’accompagnement au cimetière.
 
- Je fais le constat que des jeunes couples (et moins jeunes) vivent souvent maritalement faute de financement ou parce que le temps les a fait renoncer à cet engagement. Et c’est parfois une souffrance. N’est-ce pas aussi peut-être une injustice ? Pour leur permettre d’accéder au mariage sacramentel dans la mesure de leur désir et de leur liberté, il sera proposé une formule « essentielle » (intégralité sacramentelle + célébration complète mais adaptée, plus intime, formule moins « grandes pompes »). La formule « classique » sera évidemment maintenue et revisitée dans le style (plus moderne). La préparation au mariage sera également revue au profit de soirées communes. Pour les personnes qui ont subi un divorce et qui ont choisi de se remarier civilement ou qui vivent avec un conjoint divorcé déjà marié religieusement, je rappelle –malgré toutes les fausses idées qui circulent- qu’elles ne sont pas exclues de la vie paroissiale, même si nous ne pouvons plus « re-célébrer » le mariage sacramentel en vertu de la mission qui est confiée aux époux chrétiens (= signifier l’engagement et le lien ou l’alliance inséparable de Dieu avec l’humanité). Par contre, même s’il ne peut plus bénir leurs alliances, le prêtre peut toujours bénir leur foyer, leur maison et les personnes qui s’y trouvent, et apposer une croix en bonne place qu’il bénira également, symbole de l’appartenance à la communauté chrétienne et de l’amour de Dieu pour tous. Je le ferai volontiers si cela permet à chacun et à chacune de mieux se sentir partie prenante de notre communauté, et de s’engager à la suite de Jésus. Je souhaite que chacun et chacune se sente en famille, chez lui, chez elle, quelle que soit son histoire. Certes, on ne peut pas demander à l’Eglise de tout résoudre. Mais elle se veut accueillante à toute souffrance, à toute personne, à toute situation. Et elle veut accompagner chacun dans l’espérance, dans une perspective d’avenir et de renouveau. Et c’est ce que je souhaite pour notre communauté.
 
- Sur l’organisation et la structuration de nos paroisses, il me semble que la vie de notre communauté de paroisses pourrait se consolider autour de deux pôles de proximité, qui correspondent plus ou moins aux facilités de relations et de collaboration qui s'établissent entre les paroisses : je verrai un premier pôle autour de Veymerange Volkrange, et un deuxième pôle autour de Terville Beauregard. La proximité géographique a une influence évidente dans ce contexte. Donc nous aurions un développement bipolaire de la communauté avec des événements communs à définir pour marquer notre appartenance et à ce pôle et à une unique communauté de paroisses.
Pour chaque pôle, il faudrait un point central qui serait comme le point repère du pôle, un point de stabilité et de soutien aussi. Il paraît logique au vue des perspectives de croissance et de développement (dynamisme local, nombre d'habitants, « forces vives ») que ces deux points centraux soient Veymerange et Terville. Est-ce que les paroisses de Veymerange et Terville sont prêtes à jouer ce rôle de soutien par rapport à Volkrange et Beauregard ? Par exemple, pour alléger la charge de ces deux dernières, la tenue des registres paroissiaux pourrait être confiée aux points centraux. Leur participation financière aux dépenses globales qui concernent l’ensemble de la communauté pourrait être aussi revue. D’autres soutiens de ce genre pourraient être trouvés utilement pour le bien de toute la communauté.
Pour être un point repère stable dans le pôle, il apparaît de façon assez logique que l'eucharistie dominicale y soit célébrée hebdomadairement. Pour faire bénéficier à l’ensemble de la communauté d’une diversité d’horaire, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'avoir une eucharistie dominicale fixe le samedi soir et le dimanche matin. Dans cette configuration, on aurait donc une messe à 18h30 à Veymerange tous les samedis et une messe à 10h45 à Terville tous les dimanches. On pourrait mettre la messe en alternance entre Beauregard et Volkrange le dimanche matin à 9h15. Bouger sur les horaires de messe à partir du 1er septembre 2007, ce serait une première étape pour manifester notre désir d'entrer dans un nouveau projet paroissial. Je suis conscient que rien n’est parfait. Mais sortons par pitié des querelles de « chapelles » au sens propre comme au sens figuré. Il faut nous rappeler que nous avons encore cette chance d’avoir des eucharisties de proximité, et au moins une fois par semaine dans chacune des paroisses quand ce n’est pas le dimanche même. Pour combien de temps encore? J’ai un confrère dans la Somme qui a 63 clochers: il lui arrive de célébrer une seule fois par an dans certaines églises. Nous avons l’eucharistie tous les week-ends à à peine 3 kms de notre lieu d’habitation quand elle n’est pas célébrée dans notre quartier. Nous nous déplaçons bien pour faire nos courses. Posons nous la question de savoir ce qui nous bloque vraiment? Organisons le covoiturage si c’est utile pour permettre à tous de célébrer l’eucharistie dignement. Partout, dans chaque église, nous sommes chez nous. J’ajoute que je me déplace aussi en permanence sur les paroisses, et que mes obligations me mènent parfois bien au-delà (Strasbourg, Dijon, Paris, etc…). Je suis souvent à m’interroger avec Madeleine Delbrêl qui disait: « comment se fait-il que Dieu soit partout, et moi si souvent ailleurs! » Relativisons nos « soucis » avec un peu d’humour. Notre situation n’est pas bien dramatique!
 
- Il faudra donner des couleurs à ces pôles : au regard de la population, trouver une pastorale plus adaptée à chaque paroisse: les jeunes, la famille, les anciens, les malades, etc….
Voici quelques pistes pour spécifier les paroisses :
- Veymerange pourrait fournir un effort important pour s’adapter et être en mesure d’intégrer des jeunes, notamment des jeunes adultes (couples, célibataires) : chants à renouveler, style, propositions pour les jeunes, etc…
- Terville pourrait viser les familles : mettre en place un accueil «  Parole de Dieu » pour les enfants tous les dimanches, redynamiser la messe des familles, etc ….. Propositions « post première communion » ….
- Volkrange pourrait être la paroisse des fêtes, de la kermesse, qui organise des évènements (en lien avec l’association « des amis du vieux château de Volkrange » par exemple….), qui se soucie des enfants et des plus jeunes, qui a aussi le souci des malades, dans un esprit de proximité que lui permet sa taille de village …. .
- Beauregard devrait porter le souci des plus anciens. L’alternance dominicale, loin d’être un handicap, doit permettre de créer à terme un service pour porter l’eucharistie à domicile (exemple : tous les samedis, en lien avec la messe télévisée du dimanche), faire une proposition de rencontre une après midi par semaine pour partager la foi et rompre l’isolement…. Avec nos forces qui déclinent (M.Bonnet ne peut plus assumer les orgues, Mme Norris cherche un travail et ne pourra peut-être plus animer la messe dominicale, nous n’avons eu que 3 baptêmes l’an dernier, aucun mariage, le bâtiment est en souffrance et nos finances sont difficiles), nous devons regarder l’avenir avec courage et réalisme et nous adapter.
 Il sera demandé à toutes les paroisses de s’adapter à ses objectifs spécifiques: dans le style, dans les lieux (église, salle paroissiale), dans les propositions.
 
- En terme de priorité, il faudra remédier définitivement au problème d’humidité de l’église de Volkrange pour qu’elle puisse être utilisée toute l’année. Il faudra refaire les escaliers de la chapelle de Beuvange et sécuriser l’église de Beauregard (électricité + bâtiment). La salle paroissiale de Terville devra être rénovée et la sonorisation de l’église améliorée. Le presbytère de Volkrange sera aussi à reprendre (De toute façon, on ne pourra pas laisser ce bâtiment se détériorer plus encore).
 
- Le rôle de l’EAC devra être renforcé. Pour devenir une vraie EAP plus efficace, chaque membre devra assumer le rôle de conseiller d’un service ou d’une mission ecclésiale sur l’ensemble de la communauté. Elle sera aussi chargée du suivi et de l’application du nouveau projet paroissial. Elle rendra compte annuellement des avancées de ce projet. L’EAP devra être installée au cours de mon mandat.
           
- On veillera à développer une communication proche des gens. Une plaquette paroissiale avec tous les services et renseignements sera distribuée dans toutes les boites aux lettres une fois par an.
 
            Pour vous permettre de réagir à ces propositions et de les compléter de façon constructive et réaliste, je vous invite à déposer par écrit vos réflexions dans chaque Paroi-Box mise à votre disposition à la sortie de nos églises, et ce jusqu’au 1er avril. Elles seront dépouillées, analysées et j’y apporterai mes propres réactions pour en tenir compte au maximum dans le projet final. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi y déposer votre disponibilité : « (Nom, prénom, n°de tél ou adresse), je suis prêt(e) à donner ….. (une heure ou deux…etc... par semaine, par mois), pour telle activité ….. (ou à votre convenance), s’il y a une équipe qui se met en place. »
           
 
 
 
 
Je suis conscient d’avoir été long. Mais notre vie chrétienne me tient à cœur. Ensemble allons plus loin….. avec cette certitude que nous ne réussirons qu’ensemble, et seulement si nous mettons le Christ au centre ! Vous pouvez compter sur l’engagement de mes forces, de ma détermination, de ma joie et de mon humour ! Déjà pour m’engager plus à fond, j’ai accepté de me défaire de ma responsabilité auprès du Service des Vocations à partir du 1er septembre prochain, alors qu’elle m’apportait beaucoup. Mais je donne avec joie et sans regret. Et vous, qu’êtes vous prêts à donner et à recevoir? Bon carême à tous….
                                                                                              Dominique THIRY+
 
 
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3 septembre 2006 7 03 /09 /septembre /2006 20:51
Chers amis,
 
Comme je l’ai dit au début de cette eucharistie, permettez moi de prendre un peu de temps pour me présenter, pour vous dire un peu qui je suis, quel est mon parcours et quels sont aussi mes souhaits, mes objectifs. Puisque nous sommes embarqués pour au moins 6 années dans le même bateau, il est important de faire connaissance. Et nous ferons en sorte que ce bateau ne soit pas une galère, mais plutôt un voilier porté par le vent de l’Esprit. Voilà mon espérance.
Alors il faut que je vous parle de moi, même si ça me gêne un peu. J’ai 35 ans, je suis né à Saverne d’un papa mosellan, qui était artisan maçon et d’une maman alsacienne, mère au foyer, et femme profondément croyante. Je peux dire que j’ai vécu une enfance et une adolescence heureuse, dans la région de Sarrebourg, à Brouviller, un petit village de 300 habitants. C’est là, vers 7-8 ans que j’ai perçu l’appel du Seigneur à être prêtre. A l’époque, j’avais été très touché par le prêtre de ma paroisse qui vivait simplement et profondément sa foi, une vraie figure de sainteté. Mais comme je le dis souvent, mon grand frère avait la même mère, la même éducation et le même curé, et il n’est pas devenu prêtre. Et mes 2 sœurs ne sont pas devenues religieuses. La vocation, c’est vraiment l’appel particulier du Seigneur, et je lui rends grâce pour ce très beau ministère, ce très beau cadeau qu’il m’a fait, et qui est une vraie richesse de vie que j’espère pouvoir partager avec vous. Après mon Bac, je suis entré au Séminaire, en premier cycle, à Nancy. Et au cours de mon premier cycle, j’ai fait l’expérience tout intérieure d’un besoin radical, d’un désir fort de connaître le Seigneur. Ma question, c’était dans le fond : mais si Dieu existe vraiment, alors je dois pouvoir en faire l’expérience, et en avoir une connaissance intime,  et réelle. Sinon, autant aller jouer ailleurs. Le Seigneur fait toujours désirer ce qu’il veut nous donner. Et il m’a permis de rencontrer un institut séculier, dans le sud de la France, l’Institut Notre Dame de Vie, qui fait partie de la famille du Carmel et qui est devenu ma famille spirituelle. Là j’ai appris ce qu’est le chemin de l’oraison, de la contemplation, de la présence de Dieu. J’ai mis mes pas dans cette grande Tradition spirituelle du Carmel. J’ai aussi appris à tailler la vigne, à récolter les olives, dans un Contat Venaissin qui ressemble un peu au pays de Jésus, et qui est magnifique. Après deux années de formation quasi monastique, j’ai repris mes études théologiques, mon second cycle, toujours à Notre Dame de Vie. J’y ai achevé une licence canonique en théologie morale. Mes parents, entre temps, ont déménagé dans les Vosges. Et j’ai été ordonné prêtre à la cathédrale de Metz le 28 juin 1998, c’est-à-dire au siècle dernier !
Mon premier poste : j’ai servi la paroisse de Sarrebourg comme vicaire, pendant 3 années, où je me suis surtout occupé de la Pastorale des Jeunes. L’évêque ensuite m’a appelé à son service, en me confiant la charge de secrétaire particulier durant 4 ans. Et me voilà envoyé auprès de vous, comme curé. Je garde aussi deux autres ministères : je suis le responsable diocésain des vocations et le responsable adjoint à la Pastorale des jeunes pour tout le diocèse. Vous comprendrez que j’ai vraiment besoin de vous pour m’aider à faire grandir notre communauté et à porter les jeunes qui ont tant besoin d’y voir clair, comme nous tous d’ailleurs.
  Alors qui je suis ? Je vous en ai dit pas mal. Mais comme disait sainte Bernadette de Lourdes à des personnes qui voulaient absolument la voir après les nombreux miracles qui avaient eu lieu à la grotte, « ce n’est que moi ». « Ce n’est que moi », c'est-à-dire quelqu’un qui souhaite avoir des relations simples, amicales, bienveillantes avec le plus grand nombre. Je souhaite que nous puissions établir ces relations dans un climat de d’amitié et de fraternité, tous ensemble, en communauté, comme une grande famille. Et nous ne grandirons dans cette amitié qu’à une condition : si nous tissons une amitié forte et personnelle avec Jésus dans la foi. Christ au centre, voilà la devise que je vous propose. Que nous puissions aimer le Seigneur simplement et en vivre pleinement !
Je crois que c’est vraiment le sens de cette colère de Jésus dans l’Evangile de ce jour, l’expression de son amour passionné : ayons un cœur proche du Seigneur. Ne nous contentons pas de l’honorer du bout des lèvres. Laissons nous toucher, former et transformer intérieurement par la douceur de l’amitié que Jésus nous propose.
 Comme prêtre, vous le savez, je me suis consacré au Seigneur et à son Eglise. Car c’est Lui qui est l’unique et vrai pasteur de celle-ci. C’est Lui qui est premier. Et si j’ai choisi volontairement de le suivre dans le célibat, pour être comme le dit Saint Paul, tout à tous, c’est pour mieux manifester son visage, Lui qui veut être l’Epoux entièrement disponible pour son Eglise.
Mon ambition ou mon objectif comme pasteur, c’est de vous aider à vous rappeler que vous aussi vous êtes consacrés au Seigneur depuis votre baptême. Mon objectif, c’est de nous aider à vivre de cette consécration au cœur de notre vie de tous les jours. C’est de nous aider aussi à mesurer un peu plus le bonheur qu’il y a à être chrétien dans notre monde contemporain si blessé et si tourmenté, si perdu et si agressif, ce bonheur d’avoir une direction, un sens à notre existence et un vrai trésor : l’Evangile de l’amour de Dieu.
Je crois que nous ne mesurons pas suffisamment que nous sommes un peuple consacré au Seigneur, que nous avons un capital d’espérance et d’amour à profusion et à porter de main si nous nous donnons la peine de tendre ces mains et de les ouvrir au Seigneur, capital capable de renforcer notre intériorité, capital capable de nous aider à affronter et à surmonter les difficultés de l’existence.
Trop de personnes à l’heure actuelle, qui pourtant ont un niveau de vie largement suffisant, sont sur le carreau, parterre, parce que leur intériorité n’a pas été comblée, parce qu’elles n’ont pas découvert que seul l’amour de Dieu peut les combler. J’aimerais que notre communauté de paroisse soit un peu comme un centre spirituel, d’où jaillit une source suffisamment forte, qui permette à tous ceux qui le souhaitent d’étancher leur soif intérieure en rencontrant la personne de Jésus.
Pour cela, nous avons à bâtir un projet missionnaire, ensemble, pour en faire le projet de la communauté. L’équipe d’animation de la communauté de paroisses du Bon Pasteur, futur EAP, aura cette charge de mener le nouveau projet sur les fonds baptismaux de notre vie paroissiale, en vous consultant, en vous incluant dans ce projet. Je souhaite que ce projet s’enracine dans la prière et qu’il soit le projet de Dieu d’abord.
D’avance je dis que nous avons besoin de tous. Car tous nous avons à apporter notre petite pierre à l’édifice, en priant, en approfondissant notre vie chrétienne, et éventuellement en se rendant disponible pour un service.
L’important maintenant, dans un premier temps, c’est de mieux nous connaître. Alors n’hésitez pas à m’inviter ou à passer au presbytère. Comme je vous l’ai déjà dit dans la feuille paroissiale, j’en serai ravi.
         Je m’arrête là sinon on va dire que le nouveau curé fait des homélies trop longues. Et l’étiquette va me coller au basket durant tout mon mandat.    
Amen
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