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Articles RÉCents

4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 09:09
Audience générale du 3 mars  : Saint Bonaventure
Texte intégral

ROME, Mercredi 3 mars 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l'audience générale, salle Paul VI, au Vatican.

* * *

Chers frères et sœurs,


Aujourd'hui, je voudrais parler de saint Bonaventure de Bagnoregio. Je vous avoue qu'en vous proposant ce thème, je ressens une certaine nostalgie, car je repense aux recherches que, jeune chercheur, j'ai conduites précisément sur cet auteur, qui m'est particulièrement cher. Sa connaissance a beaucoup influencé ma formation. C'est avec une grande joie que je me suis rendu en pèlerinage, il y a quelques mois, sur son lieu de naissance, Bagnoregio, petite ville italienne dans le Latium, qui conserve avec vénération sa mémoire.


Né probablement aux alentours de 1217 et mort en 1274, il vécut au XIIIe siècle, à une époque où la foi chrétienne, profondément imprégnée dans la culture et dans la société de l'Europe, inspira des œuvres durables dans le domaine de la littérature, des arts visuels, de la philosophie et de la théologie. Parmi les grandes figures chrétiennes qui contribuèrent à la composition de cette harmonie entre foi et culture se distingue précisément Bonaventure, homme d'action et de contemplation, de profonde piété et de prudence dans le gouvernement.

Il s'appelait Jean de Fidanza. Comme il le raconte lui-même, un épisode qui eut lieu alors qu'il était encore jeune garçon, marqua profondément sa vie. Il avait été frappé d'une grave maladie, et pas même son père, qui était médecin, espérait désormais pouvoir le sauver de la mort. Alors, sa mère eut recours à l'intercession de saint François d'Assise, canonisé depuis peu. Et Jean guérit.


La figure du Poverello d'Assise lui devint encore plus familière quelques années plus tard, alors qu'il se trouvait à Paris, où il s'était rendu pour ses études. Il avait obtenu le diplôme de Maître d'art, que nous pourrions comparer à celui d'un prestigieux lycée de notre époque. Comme tant de jeunes du passé et également d'aujourd'hui, Jean se posa alors une question cruciale : « Que dois-je faire de ma vie ? ». Fasciné par le témoignage de ferveur et de radicalité évangélique des frères mineurs, qui étaient arrivés à Paris en 1219, Jean frappa aux portes du couvent franciscain de la ville et demanda à être accueilli dans la grande famille des disciples de saint François. De nombreuses années plus tard, il expliqua les raisons de son choix : chez saint François et dans le mouvement auquel il avait donné naissance, il reconnaissait l'action du Christ. Il écrivait ceci dans une lettre adressée à un autre frère : « Je confesse devant Dieu que la raison qui m'a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu'elle ressemble aux débuts et à la croissance de l'Eglise. L'Eglise commença avec de simples pêcheurs, et s'enrichit par la suite de docteurs très illustres et sages ; la religion du bienheureux François n'a pas été établie par la prudence des hommes mais par le Christ » (Epistula de tribus quaestionibus ad magistrum innominatum, in Œuvres de saint Bonaventure. Introduction générale, Rome 1990, p. 29).


C'est pourquoi, autour de l'an 1243, Jean revêtit l'habit franciscain et prit le nom de Bonaventure. Il fut immédiatement dirigé vers les études, et fréquenta la faculté de théologie de l'université de Paris, suivant un ensemble de cours de très haut niveau. Il obtint les divers titres requis pour la carrière académique, ceux de « bachelier biblique » et de « bachelier sentencier ». Ainsi Bonaventure étudia-t-il en profondeur l'Ecriture Sainte, les Sentences de Pierre Lombard, le manuel de théologie de l'époque, ainsi que les plus importants auteurs de théologie, et, au contact des maîtres et des étudiants qui affluaient à Paris de toute l'Europe, il mûrit sa propre réflexion personnelle et une sensibilité spirituelle de grande valeur qu'au cours des années suivantes, il sut transcrire dans ses œuvres et dans ses sermons, devenant ainsi l'un des théologiens les plus importants de l'histoire de l'Eglise. Il est significatif de rappeler le titre de la thèse qu'il défendit pour être habilité à l'enseignement de la théologie, la licentia ubique docendi, comme on disait alors. Sa dissertation avait pour titre Questions sur la connaissance du Christ. Cet argument montre le rôle central que le Christ joua toujours dans la vie et dans l'enseignement de Bonaventure. Nous pouvons dire sans aucun doute que toute sa pensée fut profondément christocentrique.


Durant ces années, à Paris, la ville d'adoption de Bonaventure, se répandait une violente polémique contre les frères mineurs de saint François d'Assise et les frères prédicateurs de saint Dominique de Guzman. On leur contestait le droit d'enseigner à l'Université, et on allait jusqu'à mettre en doute l'authenticité de leur vie consacrée. Assurément, les changements introduits par les ordres mendiants dans la manière d'envisager la vie religieuse, dont j'ai parlé dans les catéchèses précédentes, étaient tellement innovateurs que tous ne parvenaient pas à les comprendre. S'ajoutaient ensuite, comme cela arrive parfois même entre des personnes sincèrement religieuses, des motifs de faiblesse humaine, comme l'envie et la jalousie. Bonaventure, même s'il était encerclé par l'opposition des autres maîtres universitaires, avait déjà commencé à enseigner à la chaire de théologie des franciscains et, pour répondre à qui contestait les ordres mendiants, composa un écrit intitulé La perfection évangélique. Dans cet écrit, il démontre comment les ordres mendiants, spécialement les frères mineurs, en pratiquant les vœux de chasteté et d'obéissance, suivaient les conseils de l'Evangile lui-même. Au-delà de ces circonstances historiques, l'enseignement fourni par Bonaventure dans son œuvre et dans sa vie demeure toujours actuel : l'Eglise est rendue plus lumineuse et belle par la fidélité à la vocation de ses fils et de ses filles qui non seulement mettent en pratique les préceptes évangéliques mais, par la grâce de Dieu, sont appelés à en observer les conseils et témoignent ainsi, à travers leur style de vie pauvre, chaste et obéissant, que l'Evangile est une source de joie et de perfection.


Le conflit retomba, au moins un certain temps, et, grâce à l'intervention personnelle du pape Alexandre IV, en 1257, Bonaventure fut reconnu officiellement comme docteur et maître de l'université parisienne. Il dut toutefois renoncer à cette charge prestigieuse, parce que la même année, le Chapitre général de l'ordre l'élut ministre général.


Il exerça cette fonction pendant dix-sept ans avec sagesse et dévouement, visitant les provinces, écrivant aux frères, intervenant parfois avec une certaine sévérité pour éliminer les abus. Quand Bonaventure commença ce service, l'Ordre des frères mineurs s'était développé de manière prodigieuse : il y avait plus de 30.000 frères dispersés dans tout l'Occident avec des présences missionnaires en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, et également à Pékin. Il fallait consolider cette expansion et surtout lui conférer, en pleine fidélité au charisme de François, une unité d'action et d'esprit. En effet, parmi les disciples du saint d'Assise on enregistrait différentes façons d'interpréter le message et il existait réellement le risque d'une fracture interne. Pour éviter ce danger, le chapitre général de l'Ordre, qui eut lieu à Narbonne en 1260, accepta et ratifia un texte proposé par Bonaventure, dans lequel on recueillait et on unifiait les normes qui réglementaient la vie quotidienne des frères mineurs. Bonaventure avait toutefois l'intuition que les dispositions législatives, bien qu'elles fussent inspirées par la sagesse et la modération, n'étaient pas suffisantes à assurer la communion de l'esprit et des cœurs. Il fallait partager les mêmes idéaux et les mêmes motivations. C'est pour cette raison que Bonaventure voulut présenter le charisme authentique de François, sa vie et son enseignement. Il rassembla donc avec un grand zèle des documents concernant le Poverello et il écouta avec attention les souvenirs de ceux qui avaient directement connu François. Il en naquit une biographie, historiquement bien fondée, du saint d'Assise, intitulée Legenda Maior, rédigée également sous forme plus brève, et donc appelée Legenda minor. Le mot latin, à la différence du mot italien, n'indique pas un fruit de l'imagination, mais, au contraire, « Legenda » signifie un texte faisant autorité, « à lire » de manière officielle. En effet, le chapitre des frères mineurs de 1263, qui s'était réuni à Pise, reconnut dans la biographie de saint Bonaventure le portrait le plus fidèle du fondateur et celle-ci devint, ainsi, la biographie officielle du saint.


Quelle est l'image de François qui ressort du cœur et de la plume de son pieux fils et de son successeur, saint Bonaventure ? Le point essentiel : François est un alter Christus, un homme qui a cherché passionnément le Christ. Dans l'amour qui pousse à l'imitation, il s'est conformé entièrement à Lui. Bonaventure indiquait cet idéal vivant à tous les disciples de François. Cet idéal, valable pour chaque chrétien, hier, aujourd'hui et à jamais, a été indiqué comme programme également pour l'Eglise du Troisième millénaire par mon prédécesseur, le vénérable Jean-Paul II. Ce programme, écrivait-il dans la Lettre Novo millennio ineunte, est centré « sur le Christ lui-même, qu'il faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste » (n. 29).


En 1273, la vie de saint Bonaventure connut un autre changement. Le pape Grégoire X voulut le consacrer évêque et le nommer cardinal. Il lui demanda également de préparer un événement ecclésial très important : le IIe concile œcuménique de Lyon, qui avait pour but le rétablissement de la communion entre l'Eglise latine et l'Eglise grecque. Il se consacra à cette tâche avec diligence, mais il ne réussit pas à voir la conclusion de cette assise œcuménique, car il mourut pendant son déroulement. Un notaire pontifical anonyme composa un éloge de Bonaventure, qui nous offre un portrait conclusif de ce grand saint et excellent théologien : « Un homme bon, affable, pieux et miséricordieux, plein de vertus, aimé de Dieu et des hommes... En effet, Dieu lui avait donné une telle grâce, que tous ceux qui le voyaient étaient envahis par un amour que le cœur ne pouvait pas cacher » (cf. J.G. Bougerol, Bonaventura, in. A. Vauchez (sous la direction de), Storia dei santi e della santità cristiana. Vol. VI L'epoca del rinnovamento evangelico, Milan 1991, p. 91).


Recueillons l'héritage de ce grand Docteur de l'Eglise, qui nous rappelle le sens de notre vie avec les parole suivantes : « Sur la terre... nous pouvons contempler l'immensité divine à travers le raisonnement et l'admiration ; dans la patrie céleste, en revanche, à travers la vision, lorsque nous serons faits semblables à Dieu, et à travers l'extase... nous entrerons dans la joie de Dieu » (La conoscenza di Cristo, q. 6, conclusione, in Opere di San Bonaventura. Opuscoli Teologici/1, Roma 1993, p. 187.

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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 09:47
« Le témoignage suscite des vocations », rappelle Benoît XVI
47ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

ROME, Mardi 16 février 2010 (ZENIT.org) - « Le témoignage suscite des vocations », rappelle Benoît XVI dans son message pour la 47ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, qui a lieu chaque année le IVe dimanche de Pâques - dit « du Bon Pasteur » -, cette année, le 25 avril. Un message en date du 13 novembre 2009 (cf. ci-dessous texte intégral ).


Benoît XVI rappelle aussi trois aspects « essentiels » au témoignage sacerdotal : « l'amitié avec le Christ », « le don total de soi à Dieu » et la « communion dans l'amour ».


Benoît XVI souligne que le thème du message est « en harmonie avec l'Année Sacerdotale » car la fécondité de la pastorale des vocations « dépend avant tout de l'action gratuite de Dieu », tout en étant aussi « favorisée par la qualité et par la richesse du témoignage personnel et communautaire de ceux qui ont déjà répondu à l'appel du Seigneur dans le ministère sacerdotal et dans la vie consacrée ».


Pour Benoît XVI en effet « leur témoignage peut susciter chez d'autres le désir de répondre à leur tour, avec générosité, à l'appel du Christ ».


Renouveler la fidélité


Le pape lance donc cet appel : « Je voudrais inviter tous ceux que le Seigneur a appelés à travailler dans sa vigne, à renouveler la fidélité de leur réponse, surtout en cette Année Sacerdotale ouverte à l'occasion du 150ème anniversaire de la mort du saint Curé d'Ars, Jean-Marie Vianney, exemple toujours actuel de prêtre et de curé ».


Le pape cite des exemples de vocations dans l'Ancien Testament avant de s'arrêter à la vocation de Jean-Baptiste et de Jésus, qui est « l'Envoyé du Père » : « Il est, par excellence, le Témoin de Dieu et de sa volonté que tous soient sauvés ».


Benoît XVI évoque aussi l'appel de Pierre, par son frère André, celui de Nathanaël, Barthélémy, « grâce au témoignage » de Philippe.


Le pape explique en effet que « l'initiative libre et gratuite de Dieu rencontre et interpelle la responsabilité humaine de ceux qui accueillent son invitation à devenir, par leur propre témoignage, des instruments de l'appel divin ».


Il en tire cette leçon pour aujourd'hui : « Ceci arrive encore aujourd'hui dans l'Église : Dieu se sert du témoignage des prêtres qui sont fidèles à leur mission pour susciter de nouvelles vocations sacerdotales et religieuses au service du peuple de Dieu ».


L'amitié avec le Christ


Benoît XVI rappelle ensuite « trois aspects de la vie du prêtre », qui sont « essentiels pour un témoignage sacerdotal efficace » : « l'amitié avec le Christ », « le don total de soi à Dieu » et la « communion dans l'amour ».


Premier aspect : « L'amitié avec le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de toute vocation au sacerdoce et à la consécration (...). La prière est le premier témoignage qui suscite des vocations. De même que l'apôtre André annonce à son frère qu'il a rencontré le Maître, celui qui veut être disciple et témoin du Christ doit l'avoir «vu» personnellement, doit l'avoir connu, doit avoir appris à l'aimer et à demeurer avec Lui ».


Don de soi


Deuxième aspect : « Le don total de soi à Dieu est un autre aspect de la consécration sacerdotale et de la vie consacrée (...). La miséricorde de Dieu se manifeste là dans toute sa plénitude : amour miséricordieux qui a vaincu les ténèbres du mal, du péché et de la mort. Le geste de Jésus qui, à la Dernière Cène, se lève de table, dépose ses vêtements, prend un linge dont il se ceint, et se penche pour laver les pieds des Apôtres, exprime le sens du service et du don manifestés dans son existence tout entière, en obéissance à la volonté du Père » (cf. Jn 13, 3-15).


« L'histoire de chaque vocation, souligne le pape, est presque toujours liée au témoignage d'un prêtre qui vit avec joie le don de lui-même à ses frères pour le Royaume des cieux. Ceci parce que le voisinage et la parole d'un prêtre sont capables de faire surgir des interrogations et de conduire à des décisions, même définitives » (cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. post-synod. Pastores dabo vobis, n. 39).


Vivre la communion


Troisième aspect : « vivre la communion », car, explique le pape, « Jésus a indiqué la profonde communion dans l'amour comme signe distinctif de celui qui veut être son disciple: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples: c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13, 35). De façon particulière, le prêtre doit être un homme de communion, ouvert à tous, capable de faire marcher dans l'unité tout le troupeau que la bonté du Seigneur lui a confié, en l'aidant à dépasser les divisions, à recoudre les déchirures, à aplanir les oppositions et les incompréhensions, à pardonner les offenses ».


A ce propos le pape cite en exemple sa rencontre avec le clergé d'Aoste en juillet 2005 : « J'ai dit que si les jeunes voient des prêtres isolés et tristes, ils ne se sentent certainement pas encouragés à suivre leur exemple. Ils restent perplexes s'ils sont amenés à penser que tel est l'avenir du prêtre. Il est au contraire important de réaliser la communion de vie qui leur révèle la beauté du sacerdoce. Alors le jeune dira: «Cela peut être un avenir également pour moi, on peut vivre ainsi» (Insegnamenti I, [2005], 354) ».


Il souligne aussi l'importance de « l'exemple de charité et de collaboration fraternelle » des prêtres entre eux.


Communiquer la joie de servir le Christ


Le pape conclut : « Les vocations sacerdotales naissent du contact avec les prêtres, à la manière d'un précieux patrimoine qui est transmis par la parole, l'exemple et toute l'existence ». Il ajoute immédiatement : « Ceci vaut également pour la vie consacrée », qui est aussi un témoignage pour tous les baptisés, car « tout prêtre, tout consacré, toute consacrée qui est fidèle à sa vocation communique la joie de servir le Christ et invite les chrétiens à répondre à l'appel universel à la sainteté ».


Le pape rappelle aussi le témoignage du curé d'Ars : « Le témoignage personnel, fait de choix existentiels et concrets, encouragera les jeunes à prendre, à leur tour, des décisions exigeantes qui engagent leur avenir. Pour les aider, il faut cet art de la rencontre et du dialogue capable de les éclairer et de les accompagner, grâce surtout à l'exemplarité d'une existence vécue comme une vocation. C'est ce qu'a fait le Saint Curé d'Ars: en contact permanent avec ses paroissiens, il «enseignait surtout par le témoignage de sa vie. A son exemple, les fidèles apprenaient à prier» (Lettre pour l'Indiction de l'Année Sacerdotale, 16 juin 2009) ».


Le pape termine son message par cet acte de confiance en la Vierge Marie : «  Que la Vierge Marie, Mère de l'Église, protège tout germe de vocation, si petit soit-il, dans le cœur de ceux que le Seigneur appelle à le suivre de plus près; qu'elle fasse en sorte qu'il devienne un arbre robuste, chargé de fruits pour le bien de l'Église et de l'humanité tout entière ! »


Anita S. Bourdin

Message de Benoît XVI pour la Journée Mondiale de Prière pour les Vocations
« Le témoignage suscite des vocations »

ROME, Mardi 16 février 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le Message de Benoît XVI pour la 47ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, qui a lieu chaque année le IVe dimanche de Pâques - dit « du Bon Pasteur » -, cette année, le 25 avril. Un message en date du 13 novembre 2009.


Benoît XVI rappelle aussi trois aspects « essentiels » au témoignage sacerdotal: « l'amitié avec le Christ », « le don total de soi à Dieu » et la « communion dans l'amour ».


Vénérables Frères dans l'Épiscopat et dans le Sacerdoce, chers frères et sœurs!


La 47ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations que nous célébrerons le 4ème dimanche de Pâques - dimanche du «Bon Pasteur» - le 25 avril 2010, me donne l'occasion de proposer à votre méditation un thème qui est bien en harmonie avec l'Année Sacerdotale: Le témoignage suscite des vocations. En effet, la fécondité de la proposition vocationnelle dépend avant tout de l'action gratuite de Dieu; mais, comme le confirme l'expérience pastorale, elle est aussi favorisée par la qualité et par la richesse du témoignage personnel et communautaire de ceux qui ont déjà répondu à l'appel du Seigneur dans le ministère sacerdotal et dans la vie consacrée: leur témoignage peut susciter chez d'autres le désir de répondre à leur tour, avec générosité, à l'appel du Christ. Ce thème est donc étroitement lié à la vie et à la mission des prêtres et des personnes consacrées. C'est la raison pour laquelle je voudrais inviter tous ceux que le Seigneur a appelés à travailler dans sa vigne, à renouveler la fidélité de leur réponse, surtout en cette Année Sacerdotale ouverte à l'occasion du 150ème anniversaire de la mort du saint Curé d'Ars, Jean-Marie Vianney, exemple toujours actuel de prêtre et de curé.


Déjà dans l'Ancien Testament, les prophètes savaient qu'ils étaient appelés à témoigner par leur existence de ce qu'ils annonçaient, et ils étaient prêts à affronter même l'incompréhension, le rejet, la persécution. La mission que Dieu leur confiait les impliquait complètement, ils avaient au cœur comme un «feu dévorant» qu'on ne peut contenir (cf. Jr 20,9) et ils étaient prêts à mettre au service du Seigneur non seulement leur voix, mais aussi tous les aspects de leur existence. Dans la plénitude des temps, il appartiendra à Jésus, l'envoyé du Père (cf. Jn 5,36), de témoigner, par sa mission, de l'amour de Dieu à l'égard de tous les hommes sans distinction, avec une particulière attention aux plus petits, aux pécheurs, aux marginaux, aux pauvres. Il est, par excellence, le Témoin de Dieu et de sa volonté que tous soient sauvés. à l'aube des temps nouveaux, Jean-Baptiste, par sa vie entièrement consacrée à préparer les voies du Christ, témoigne que les promesses de Dieu s'accomplissent dans le Fils de Marie de Nazareth. Quand il le voit venir au Jourdain, où il baptisait, il le désigne à ses disciples comme «l'Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde» (Jn 1, 29). Son témoignage est si fécond, que deux de ses disciples «en l'entendant parler ainsi, suivirent Jésus» (Jn 1, 37).


De même, la vocation de Pierre, selon ce qu'écrit l'évangéliste Jean, passe par le témoignage de son frère André qui, après avoir rencontré le Maître et répondu à son invitation à rester avec lui, éprouve le besoin de lui faire part immédiatement de ce qu'il a découvert en «demeurant» avec le Seigneur: «Nous avons trouvé le Messie - autrement dit le Christ - et il l'amena à Jésus» (Jn 1, 41-42). C'est ce qui est arrivé aussi à Nathanaël, Barthélémy, grâce au témoignage d'un autre disciple, Philippe, qui lui communique avec joie sa grande découverte: «Celui dont parlent la loi de Moïse et les Prophètes, nous l'avons trouvé: c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth» (Jn 1, 45). L'initiative libre et gratuite de Dieu rencontre et interpelle la responsabilité humaine de ceux qui accueillent son invitation à devenir, par leur propre témoignage, des instruments de l'appel divin. Ceci arrive encore aujourd'hui dans l'Église: Dieu se sert du témoignage des prêtres qui sont fidèles à leur mission pour susciter de nouvelles vocations sacerdotales et religieuses au service du peuple de Dieu. C'est la raison pour laquelle je désire rappeler trois aspects de la vie du prêtre, qui me paraissent essentiels pour un témoignage sacerdotal efficace.


L'amitié avec le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de toute vocation au sacerdoce et à la consécration. Jésus vivait en constante union avec son Père, ce qui suscitait chez les disciples le désir de vivre la même expérience, en apprenant de Lui la communion et le dialogue incessant avec Dieu. Si le prêtre est l'«homme de Dieu», qui appartient à Dieu et qui aide à le connaître et à l'aimer, il ne peut pas ne pas cultiver une profonde intimité avec Lui, demeurer dans son amour, en faisant place à l'écoute de sa Parole. La prière est le premier témoignage qui suscite des vocations. De même que l'apôtre André annonce à son frère qu'il a rencontré le Maître, celui qui veut être disciple et témoin du Christ doit l'avoir «vu» personnellement, doit l'avoir connu, doit avoir appris à l'aimer et à demeurer avec Lui.


Le don total de soi à Dieu est un autre aspect de la consécration sacerdotale et de la vie consacrée. L'apôtre Jean écrit: «Voici à quoi nous avons reconnu l'amour: lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères» (1 Jn 3, 16). Par ces mots, il invite les disciples à entrer dans la logique même de Jésus qui, dans toute son existence, a accompli la volonté du Père jusqu'au don suprême sur la croix. La miséricorde de Dieu se manifeste là dans toute sa plénitude: amour miséricordieux qui a vaincu les ténèbres du mal, du péché et de la mort. Le geste de Jésus qui, à la Dernière Cène, se lève de table, dépose ses vêtements, prend un linge dont il se ceint, et se penche pour laver les pieds des Apôtres, exprime le sens du service et du don manifestés dans son existence tout entière, en obéissance à la volonté du Père (cf. Jn 13, 3-15). à la suite de Jésus, toute personne appelée à vivre une consécration spéciale doit s'efforcer de témoigner de ce don total de soi à Dieu. C'est de cela que naît la capacité de se donner ensuite à ceux que la Providence lui confie dans le ministère pastoral, avec un dévouement complet, permanent et fidèle, dans la joie de se faire compagnon de voyage de tant de frères, pour qu'ils s'ouvrent à la rencontre avec le Christ et que sa Parole devienne lumière sur leur route. L'histoire de chaque vocation est presque toujours liée au témoignage d'un prêtre qui vit avec joie le don de lui-même à ses frères pour le Royaume des cieux. Ceci parce que le voisinage et la parole d'un prêtre sont capables de faire surgir des interrogations et de conduire à des décisions, même définitives (cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. post-synod. Pastores dabo vobis, n. 39).


Enfin, vivre la communion est un troisième aspect qui ne peut pas ne pas caractériser le prêtre et la personne consacrée. Jésus a indiqué la profonde communion dans l'amour comme signe distinctif de celui qui veut être son disciple: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples: c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13, 35). De façon particulière, le prêtre doit être un homme de communion, ouvert à tous, capable de faire marcher dans l'unité tout le troupeau que la bonté du Seigneur lui a confié, en l'aidant à dépasser les divisions, à recoudre les déchirures, à aplanir les oppositions et les incompréhensions, à pardonner les offenses. Lorsque j'ai rencontré le Clergé d'Aoste en juillet 2005, j'ai dit que si les jeunes voient des prêtres isolés et tristes, ils ne se sentent certainement pas encouragés à suivre leur exemple. Ils restent perplexes s'ils sont amenés à penser que tel est l'avenir du prêtre. Il est au contraire important de réaliser la communion de vie qui leur révèle la beauté du sacerdoce. Alors le jeune dira: «Cela peut être un avenir également pour moi, on peut vivre ainsi» (Insegnamenti I, [2005], 354). à propos du témoignage qui suscite des vocations, le Concile Vatican II souligne l'exemple de charité et de collaboration fraternelle que doivent offrir les prêtres (cf. Décret Optatam totius, n. 2).


Je rappelle volontiers ce qu'a écrit mon vénéré Prédécesseur Jean-Paul II: «La vie des prêtres, leur dévouement absolu au peuple de Dieu, leur témoignage de service d'amour pour le Seigneur et son Église - un témoignage marqué du signe de la croix, acceptée dans l'espérance et la joie pascale -, leur concorde fraternelle et leur zèle pour l'évangélisation du monde sont les premiers et les plus convaincants des facteurs de la fécondité des vocations» (Pastores dabo vobis, 41). On pourrait dire que les vocations sacerdotales naissent du contact avec les prêtres, à la manière d'un précieux patrimoine qui est transmis par la parole, l'exemple et toute l'existence.


Ceci vaut également pour la vie consacrée. L'être même des religieux et des religieuses parle de l'amour du Christ quand ils le suivent en pleine fidélité à l'Évangile et en assument avec joie les critères de jugement et de comportement. Ils deviennent «signe de contradiction» pour le monde, dont la logique est souvent inspirée par le matérialisme, l'égoïsme et l'individualisme. Parce qu'ils se laissent conquérir par Dieu en renonçant à eux-mêmes, leur fidélité et la force de leur témoignage continuent de susciter dans le cœur de tant de jeunes le désir de suivre le Christ à leur tour et pour toujours, de façon généreuse et absolue. Imiter le Christ chaste, pauvre et obéissant, et s'identifier à Lui: tel est l'idéal de la vie consacrée, témoignage du primat absolu de Dieu dans la vie et l'histoire des hommes.


Tout prêtre, tout consacré, toute consacrée qui est fidèle à sa vocation communique la joie de servir le Christ et invite les chrétiens à répondre à l'appel universel à la sainteté. Par conséquent, l'exemple de ceux qui ont déjà dit leur «oui» à Dieu et au projet de vie qu'Il a sur chacun, est indispensable pour promouvoir les vocations spécifiques au ministère sacerdotal et à la vie consacrée, pour rendre plus fort et plus incisif l'appel vocationnel. Le témoignage personnel, fait de choix existentiels et concrets, encouragera les jeunes à prendre, à leur tour, des décisions exigeantes qui engagent leur avenir. Pour les aider, il faut cet art de la rencontre et du dialogue capable de les éclairer et de les accompagner, grâce surtout à l'exemplarité d'une existence vécue comme une vocation. C'est ce qu'a fait le Saint Curé d'Ars: en contact permanent avec ses paroissiens, il «enseignait surtout par le témoignage de sa vie. A son exemple, les fidèles apprenaient à prier» (Lettre pour l'Indiction de l'Année Sacerdotale, 16 juin 2009).


Que cette Journée Mondiale puisse offrir encore une fois une précieuse occasion à beaucoup de jeunes pour réfléchir sur leur propre vocation, en y adhérant avec simplicité, confiance et pleine disponibilité! Que la Vierge Marie, Mère de l'Église, protège tout germe de vocation, si petit soit-il, dans le cœur de ceux que le Seigneur appelle à le suivre de plus près; qu'elle fasse en sorte qu'il devienne un arbre robuste, chargé de fruits pour le bien de l'Église et de l'humanité tout entière! Je prie pour cela et j'accorde à tous la Bénédiction Apostolique.


Du Vatican, le 13 novembre 2009

BENEDICTUS PP.XVI

© Copyright 2010 : Libreria Editrice del Vaticano

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 14:16
Message de Carême de Benoît XVI


Dans son message de Carême publié jeudi 4 février au Vatican, Benoît XVI appelle à sortir du repli sur soi et du «rêve de l’autosuffisance» pour trouver le sens de la vraie justice.

Source : Saint-Siège

Message de Benoît XVI pour le Carême 2010  
La justice de Dieu s’est manifestée moyennant la foi au Christ (Rm 3, 21-22)


Chers frères et sœurs,

Chaque année, à l’occasion du carême, l’Église nous invite à une révision de vie sincère à la lumière des enseignements évangéliques. Cette année j’aimerais vous proposer quelques réflexions sur un vaste sujet, celui de la justice, à partir de l’affirmation de saint Paul : «La justice de Dieu s’est manifestée moyennant la foi au Christ. » (Rm 3, 21-22)

Justice : « dare cuique suum »

En un premier temps, je souhaite m’arrêter sur le sens du mot « justice » qui dans le langage commun revient à « donner à chacun ce qui lui est dû - dare cuique suum » selon la célèbre expression d’Ulpianus, juriste romain du III siècle. Toutefois cette définition courante ne précise pas en quoi consiste ce « suum » qu’il faut assurer à chacun. Or ce qui est essentiel pour l’homme ne peut être garanti par la loi. Pour qu’il puisse jouir d’une vie en plénitude il lui faut quelque chose de plus intime, de plus personnel et qui ne peut être accordé que gratuitement : nous pourrions dire qu’il s’agit pour l’homme de vivre de cet amour que Dieu seul peut lui communiquer, l’ayant créé à son image et à sa ressemblance. Certes les biens matériels sont utiles et nécessaires. D’ailleurs, Jésus lui-même a pris soin des malades, il a nourri les foules qui le suivaient et, sans aucun doute, il réprouve cette indifférence qui, aujourd’hui encore, condamne à mort des centaines de millions d’êtres humains faute de nourriture suffisante, d’eau et de soins. Cependant, la justice distributive ne rend pas à l’être humain tout ce qui lui est dû. L’homme a, en fait, essentiellement besoin de vivre de Dieu parce que ce qui lui est dû dépasse infiniment le pain. Saint Augustin observe à ce propos que « si la justice est la vertu qui rend à chacun ce qu’il lui est dû... alors il n’y a pas de justice humaine qui ôte l’homme au vrai Dieu» (De Civitate Dei XIX, 21)

D’où vient l’injustice?

L’évangéliste Marc nous transmet ces paroles de Jésus prononcées à son époque lors d’un débat sur ce qui est pur et ce qui est impur : « Il n’est rien d’extérieur à l’homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller... ce qui sort de l’homme voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes que sortent les desseins pervers. » (Mc 7, 14-15 ; 20-21) Au-delà du problème immédiat de la nourriture, nous pouvons déceler dans la réaction des pharisiens une tentation permanente chez l’homme : celle de pointer l’origine du mal dans une cause extérieure. En y regardant de plus près, on constate que de nombreuses idéologies modernes véhiculent ce présupposé : puisque l’injustice vient du dehors, il suffit d’éliminer les causes extérieures qui empêchent l’accomplissement de la justice. Cette façon de penser, nous avertit Jésus, est naïve et aveugle. L’injustice, conséquence du mal, ne vient pas exclusivement de causes extérieures ; elle trouve son origine dans le cœur humain où l’on y découvre les fondements d’une mystérieuse complicité avec le mal. Le psalmiste le reconnaît douloureusement : « Vois dans la faute je suis né, dans le péché ma mère m’a conçu. » (Ps 51,7). Oui, l’homme est fragilisé par une blessure profonde qui diminue sa capacité à entrer en communion avec l’autre. Naturellement ouvert à la réciprocité libre de la communion, il découvre en lui une force de gravité étonnante qui l’amène à se replier sur lui-même, à s’affirmer au-dessus et en opposition aux autres : il s’agit de l’égoïsme, conséquence du péché originel. Adam et Eve ont été séduits par le mensonge du Satan. En s’emparant du fruit mystérieux, ils ont désobéi au commandement divin. Ils ont substitué une logique du soupçon et de la compétition à celle de la confiance en l’Amour, celle de l’accaparement anxieux et de l’autosuffisance à celle du recevoir et de l’attente confiante vis-à-vis de l’autre (cf. Gn 3, 1-6) de sorte qu’il en est résulté un sentiment d’inquiétude et d’insécurité. Comment l’homme peut-il se libérer de cette tendance égoïste et s’ouvrir à l’amour ?

Justice et Sedaqah

Au sein de la sagesse d’Israël, nous découvrons un lien profond entre la foi en ce Dieu qui « de la poussière relève le faible » (Ps 113,7) et la justice envers le prochain. Le mot sedaqah, qui désigne en hébreux la vertu de justice, exprime admirablement cette relation. Sedaqah signifie en effet l’acceptation totale de la volonté du Dieu d’Israël et la justice envers le prochain (cf. Ex 20,12-17), plus spécialement envers le pauvre, l’étranger, l’orphelin et la veuve (cf. Dt 10, 18-19). Ces deux propositions sont liées entre elles car, pour l’Israélite, donner au pauvre n’est que la réciprocité de ce que Dieu a fait pour lui : il s’est ému de la misère de son peuple. Ce n’est pas un hasard si le don de la Loi à Moïse, au Sinaï, a eu lieu après le passage de la Mer Rouge. En effet, l’écoute de la Loi suppose la foi en Dieu qui, le premier, a écouté les cris de son peuple et est descendu pour le libérer du pouvoir de l’Egypte ( cf. Ex 3,8). Dieu est attentif au cri de celui qui est dans la misère mais en retour demande à être écouté : il demande justice pour le pauvre (cf. Sir 4,4-5. 8-9), l’étranger (cf. Ex 22,20), l’esclave (cf. Dt 15, 12-18). Pour vivre de la justice, il est nécessaire de sortir de ce rêve qu’est l’autosuffisance, de ce profond repliement sur-soi qui génère l’injustice. En d’autres termes, il faut accepter un exode plus profond que celui que Dieu a réalisé avec Moïse, il faut une libération du cœur que la lettre de la Loi est impuissante à accomplir. Y a-t-il donc pour l’homme une espérance de justice ?

Le Christ, Justice de Dieu

L’annonce de la bonne nouvelle répond pleinement à la soif de justice de l’homme. L’apôtre saint Paul le souligne dans son Épître aux Romains : « Mais maintenant sans la Loi, la justice de Dieu s’est manifestée...par la foi en Jésus Christ à l’adresse de tous ceux qui croient. Car il n’y a pas de différence : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu de la rédemption accomplie par le Christ Jésus. Dieu l’a exposé instrument de propitiation par son propre sang moyennant la foi. » (3, 21-25)

Quelle est donc la justice du Christ ? C’est avant tout une justice née de la grâce où l’homme n’est pas sauveur et ne guérit ni lui-même ni les autres. Le fait que l’expiation s’accomplisse dans « le sang » du Christ signifie que l’homme n’est pas délivré du poids de ses fautes par ses sacrifices, mais par le geste d’amour de Dieu qui a une dimension infinie, jusqu’à faire passer en lui la malédiction qui était réservée à l’homme pour lui rendre la bénédiction réservée à Dieu (cf. Gal 3, 13-14). Mais immédiatement pourrait-on objecter : de quel type de justice s’agit-il si le juste meurt pour le coupable et le coupable reçoit en retour la bénédiction qui revient au juste ? Est-ce que chacun ne reçoit-il pas le contraire de ce qu’il lui est dû ? En réalité, ici, la justice divine se montre profondément différente de la justice humaine. Dieu a payé pour nous, en son Fils, le prix du rachat, un prix vraiment exorbitant. Face à la justice de la Croix, l’homme peut se révolter car elle manifeste la dépendance de l’homme, sa dépendance vis-à-vis d’un autre pour être pleinement lui-même. Se convertir au Christ, croire à l’Évangile, implique d’abandonner vraiment l’illusion d’être autosuffisant, de découvrir et accepter sa propre indigence ainsi que celle des autres et de Dieu, enfin de découvrir la nécessité de son pardon et de son amitié.

On comprend alors que la foi ne soit pas du tout quelque chose de naturel, de facile et d’évident : il faut être humble pour accepter que quelqu’un d’autre me libère de mon moi et me donne gratuitement en échange son soi. Cela s’accomplit spécifiquement dans les sacrement de la réconciliation et de l’eucharistie. Grâce à l’action du Christ, nous pouvons entrer dans une justice « plus grande », celle de l’amour (cf. Rm 13, 8-10), la justice de celui qui, dans quelque situation que ce soit, s’estime davantage débiteur que créancier parce qu’il a reçu plus que ce qu’il ne pouvait espérer.

Fort de cette expérience, le chrétien est invité à s’engager dans la construction de sociétés justes où tous reçoivent le nécessaire pour vivre selon leur dignité humaine et où la justice est vivifiée par l’amour.

Chers frères et sœurs, le temps du carême culmine dans le triduum pascal, au cours duquel cette année encore, nous célébrerons la justice divine, qui est plénitude de charité, de don et de salut. Que ce temps de pénitence soit pour chaque chrétien un temps de vraie conversion et d’intime connaissance du mystère du Christ venu accomplir toute justice. Formulant ces vœux, j’accorde à tous et de tout cœur ma bénédiction apostolique.

Cité du Vatican, le 30 octobre 2009
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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 10:19
Audience générale du 3 février 2010 : Saint Dominique
Texte intégral

ROME, Mercredi 3 février 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l'audience générale, en la salle Paul VI, au Vatican.


Chers frères et sœurs,


La semaine dernière, j'ai présenté la figure lumineuse de François d'Assise et aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au renouveau de l'Eglise de son temps. Il s'agit de saint Dominique, le fondateur de l'Ordre des Prêcheurs, connus également sous le nom de Frères dominicains.

Son successeur à la tête de l'Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre un portrait complet de saint Dominique dans le texte d'une célèbre prière : « Enflammé par le zèle de Dieu et par l'ardeur surnaturelle, par ta charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t'es consacré tout entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à la prédication évangélique ». C'est précisément ce trait fondamental du témoignage de Dominique qui est souligné : il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair.


Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se distingua immédiatement par son intérêt pour l'étude de l'Ecriture Sainte et par son amour pour les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à l'époque représentaient un bien d'une grande valeur, pour venir en aide, grâce à l'argent qu'il en tira, aux victimes d'une famine.


Ordonné prêtre, il fut élu chanoine du chapitre de la cathédrale de son diocèse d'origine, Osma. Même si cette nomination pouvait représenter pour lui un motif de prestige dans l'Eglise et dans la société, il ne l'interpréta pas comme un privilège personnel, ni comme le début d'une brillante carrière ecclésiastique, mais comme un service à rendre avec dévouement et humilité. La tentation de la carrière n'est-elle pas une tentation dont ne sont exempts pas même ceux qui ont un rôle d'animation et de gouvernement dans l'Eglise ? C'est ce que je rappelais, il y a quelques mois, à l'occasion de la consécration de quelques évêques : « Ne recherchons pas le pouvoir, le prestige, l'estime pour nous-mêmes... Nous savons que dans la société civile, et souvent, même dans l'Eglise, les affaires souffrent du fait que beaucoup de personnes, auxquelles a été confiée une responsabilité, œuvrent pour elles-mêmes et non pas pour la communauté » (Homélie lors de la chapelle pontificale pour l'ordination épiscopale de cinq prélats, 12 septembre 2009).


L'évêque d'Osma, qui s'appelait Diego, un véritable pasteur zélé, remarqua très tôt les qualités spirituelles de Dominique, et voulut bénéficier de sa collaboration. Ils allèrent ensemble en Europe du nord, pour accomplir des missions diplomatiques qui leur avaient été confiées par le roi de Castille. En voyageant, Dominique se rendit compte de deux immenses défis pour l'Eglise de son temps : l'existence de peuples pas encore évangélisés, aux frontières au nord du continent européen et le déchirement religieux qui affaiblissait la vie chrétienne dans le sud de la France, où l'action de certains groupes hérétiques créait des troubles et éloignait de la vérité de la foi. L'action missionnaire envers ceux qui ne connaissaient pas la lumière de l'Evangile et l'œuvre de réévangélisation des communautés chrétiennes devinrent ainsi les objectifs apostoliques que Dominique se proposa de poursuivre. Ce fut le Pape, auprès duquel l'évêque Diego et Dominique se rendirent pour lui demander conseil, qui demanda à ce dernier de se consacrer à prêcher aux Albigeois, un groupe hérétique qui soutenait une conception dualiste de la réalité, c'est-à-dire à travers deux principes créateurs également puissants, le Bien et le Mal. Ce groupe, par conséquent, méprisait la matière comme provenant du principe du mal, refusant également le mariage, allant jusqu'à nier l'incarnation du Christ, les sacrements dans lesquels le Seigneur nous « touche » à travers la matière et la résurrection des corps. Les Albigeois privilégiaient la vie pauvre et austère, - dans ce sens, il étaient également exemplaires - et ils critiquaient la richesse du clergé de l'époque.


Dominique accepta avec enthousiasme cette mission, qu'il réalisa précisément à travers l'exemple de son existence pauvre et austère, à travers la prédication de l'Evangile et les débats publics. Il consacra le reste de sa vie à cette mission de prêcher la Bonne Nouvelle. Ses fils devaient réaliser également les autres rêves de saint Dominique : la mission ad gentes, c'est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas encore Jésus, et la mission à ceux qui vivaient dans les villes, surtout les villes universitaires, où les nouvelles tendances intellectuelles étaient un défi pour la foi des personnes cultivées.


Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l'Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première annonce de l'Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle évangélisation : en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d'aimer ! Il est réconfortant de voir que dans l'Eglise d'aujourd'hui également il existe tant de personnes - pasteurs et fidèles laïcs, membres d'ordres religieux anciens et de nouveaux mouvements ecclésiaux - qui donnent leur vie avec joie pour cet idéal suprême : annoncer et témoigner de l'Evangile !


A Dominique Guzman s'associèrent ensuite d'autres hommes, attirés par la même aspiration. De cette manière, progressivement, à partir de la première fondation de Toulouse, fut créé l'ordre des prêcheurs. Dominique, en effet, en pleine obéissance aux directives des Papes de son temps, Innocent III et Honorius III, adopta l'antique Règle de saint Augustin, l'adaptant aux exigences de vie apostolique, qui le conduisaient, ainsi que ses compagnons, à prêcher en se déplaçant d'un lieu à l'autre, mais en revenant ensuite dans leurs propres couvents, lieux d'étude, de prière et de vie communautaire. Dominique voulut souligner de manière particulière deux valeurs considérées indispensables pour le succès de la mission évangélisatrice : la vie communautaire dans la pauvreté et l'étude.


Dominique et les frères prêcheurs se présentaient tout d'abord comme mendiants, c'est-à-dire sans de grandes propriétés foncières à administrer. Cet élément les rendait plus disponibles à l'étude et à la prédication itinérante et constituait un témoignage concret pour les personnes. Le gouvernement interne des couvents et des provinces dominicaines s'organisa sur le système des chapitres, qui élisaient leurs propres supérieurs, ensuite confirmés par les supérieurs majeurs ; une organisation qui stimulait donc la vie fraternelle et la responsabilité de tous les membres de la communauté, en exigeant de fortes convictions personnelles. Le choix de ce système naissait précisément du fait que les dominicains, en tant que prêcheurs de la vérité de Dieu, devaient être cohérents avec ce qu'ils annonçaient. La vérité étudiée et partagée dans la charité avec les frères est le fondement le plus profond de la joie. Le bienheureux Jourdain de Saxe dit de saint Dominique : « Il accueillait chaque homme dans le grand sein de la charité et, étant donné qu'il aimait chacun, tous l'aimaient. Il s'était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient » (Libellus de principiis Ordinis Praedicatorum autore Iordano de Saxonia, ed. H.C. Scheeben, [Monumenta Historica Sancti Patris Nostri Domiici, Romae, 1935]).

En second lieu, par un geste courageux, Dominique voulut que ses disciples reçoivent une solide formation théologique, et il n'hésita pas à les envoyer dans les universités de son temps, même si un grand nombre d'ecclésiastiques regardaient avec défiance ces institutions culturelles. Les Constitutions de l'Ordre des prêcheurs accordent une grande importance à l'étude comme préparation à l'apostolat. Dominique voulut que ses frères s'y consacrent sans compter, avec diligence et piété ; une étude fondée sur l'âme de tout savoir théologique, c'est-à-dire sur l'Ecriture Sainte, et respectueuse des questions posées à la raison.


Le développement de la culture impose à ceux qui accomplissent le ministère de la Parole, aux différents niveaux, d'être bien préparés. Il exhorte donc tous, pasteurs et laïcs, à cultiver cette « dimension culturelle » de la foi, afin que la beauté de la vérité chrétienne puisse être mieux comprise et la foi puisse être vraiment nourrie, renforcée et aussi défendue. En cette Année sacerdotale, j'invite les séminaristes et les prêtres à estimer la valeur spirituelle de l'étude. La qualité du ministère sacerdotal dépend aussi de la générosité avec laquelle on s'applique à l'étude des vérités révélées.


Dominique, qui voulut fonder un Ordre religieux de prêcheurs-théologiens, nous rappelle que la théologie a une dimension spirituelle et pastorale, qui enrichit l'âme et la vie. Les prêtres, les personnes consacrées ainsi que tous les fidèles peuvent trouver une profonde « joie intérieure » dans la contemplation de la beauté de la vérité qui vient de Dieu, une vérité toujours actuelle et toujours vivante. La devise des frères prêcheurs - contemplata aliis tradere - nous aide à découvrir, ensuite, un élan pastoral dans l'étude contemplative de cette vérité, du fait de l'exigence de transmettre aux autres le fruit de notre propre contemplation.


Lorsque Dominique mourut en 1221, à Bologne, la ville qui l'a déclaré patron, son œuvre avait déjà rencontré un grand succès. L'Ordre des prêcheurs, avec l'appui du Saint-Siège, s'était répandu dans de nombreux pays d'Europe, au bénéfice de l'Eglise tout entière. Dominique fut canonisé en 1234, et c'est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens indispensables pour que l'action apostolique soit incisive. Tout d'abord la dévotion mariale, qu'il cultiva avec tendresse et qu'il laissa comme héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l'histoire de l'Eglise ont eu le grand mérite de diffuser la prière du Rosaire, si chère au peuple chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et de piété. En second lieu, Dominique, qui s'occupa de plusieurs monastères féminins en France et à Rome, crut jusqu'au bout à la valeur de la prière d'intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n'est qu'au Paradis que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives accompagne efficacement l'action apostolique ! A chacune d'elles j'adresse ma pensée reconnaissante et affectueuse.


Chers frères et sœurs, la vie de Dominique Guzman nous engage tous à être fervents dans la prière, courageux à vivre la foi, profondément amoureux de Jésus Christ. Par son intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir toujours l'Eglise d'authentiques prédicateurs de l'Evangile.


Benoit XVI


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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 21:37
Pour Benoît XVI, « plus on s’approche de Dieu, plus on est utile aux autres »
Homélie pour la Journée mondiale de la Vie consacrée

ROME, Mardi 2 février 2010 (ZENIT.org) - « Plus on s'approche de Dieu plus on est proche de Lui, plus on est utile aux autres », a déclaré Benoît XVI dans son homélie prononcée au cours des vêpres de la fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, et en la Journée mondiale de la Vie consacrée.


Le pape a présidé l'Exposition du Saint-Sacrement, les vêpres et le salut du Saint-Sacrement, à 17 h 30 en la basilique Saint-Pierre, ce 2 février, en présence des consacrés présents dans le diocèse de Rome.


Le pape a rappelé le triple objectif de cette Journée de la Vie consacrée instituée par Jean-Paul II en 1997 : rendre grâce à Dieu pour le don de la vie consacrée, la faire connaître à tout le Peuple de Dieu et « célébrer les merveilles que le Seigneur a faites » dans la vie des consacrés.


L'expérience du pardon


Mais le pape a insisté également sur la miséricorde et le pardon en disant : « Les personnes consacrées sont appelées d'une façon particulière à être des témoins de cette miséricorde du Seigneur dans laquelle l'homme trouve son salut. Elles maintiennent vivante l'expérience du pardon de Dieu, parce qu'elles ont conscience d'être des personnes sauvées, d'être grandes quand elles se reconnaissent petites, de se sentir renouvelées et enveloppées de la sainteté de Dieu quand elles reconnaissent leur péché ».


Une école de la confiance


Mais cette reconnaissance s'accompagne d'une grande « confiance », souligne le pape en disant : « Pour l'homme d'aujourd'hui aussi, la vie consacrée reste une école privilégiée de la « componction du cœur », de la reconnaissance humble de sa propre misère, mais pareillement, elle reste une école de la confiance dans la miséricorde de Dieu, dans son amour qui n'abandonne jamais ».


« En réalité, a insisté le pape, plus on s'approche de Dieu, plus on est proche de Lui, plus on est utile aux autres. Les personnes consacrées font l'expérience de la grâce, de la miséricorde, et du pardon de Dieu non seulement pour elles-mêmes mais aussi pour leurs frères, en étant appelées à porter dans leur cœur et dans la prière les angoisses et les attentes des hommes, spécialement de ceux qui sont loin de Dieu ».


Le rôle des contemplatifs


Benoît XVI a spécialement mentionné la vocation contemplative en disant : « Les communautés qui vivent en clôture, avec leur engagement spécifique de fidélité à « demeurer avec le Seigneur », dans leur « demeurer au pied de la Croix », elles exercent souvent ce rôle vicaire, unies au Christ de la Passion, en prenant sur elles les souffrances et les épreuves des autres et en offrant toute chose avec joie pour le salut du monde.


Signe de la gratuité et de l'amour


Benoît XVI a souligné que les personnes consacrées sont signe à la fois de la gratuité et de l'amour : « Chers amis, nous voulons élever vers le Seigneur une hymne d'action de grâce et de louange pour la vie consacrée elle-même. Si elle n'existait pas, le monde serait tellement plus pauvre ! Au-delà des évaluations fonctionnelles superficielles, la vie consacrée est importante justement du fait qu'elle est signe de gratuité et d'amour et cela d'autant plus dans une société qui risque d'être étouffée dans le tourbillon de l'éphémère et de l'utile (cf. Exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II « Vita consecrata », 105) ».

Le pape a eu aussi des paroles pour qui est tenté par le découragement : « Je pense aux personnes consacrées qui sentent le poids de la fatigue quotidienne rare en gratifications humaines, je pense aux religieux et aux religieuses âgés, malades, à ceux qui se sentent en difficulté dans leur apostolat... Aucun d'entre eux n'est inutile, parce que le Seigneur les associe au « trône de la grâce ». Ils sont au contraire un don précieux pour l'Eglise et pour le monde, assoiffé de Dieu et de sa Parole ».


Enfin, Benoît XVI a invité les religieux prêtres à participer à la rencontre concluant l'Année sacerdotale en juin prochain à Rome en disant : « Que l'Année sacerdotale soit une occasion supplémentaire pour les religieux prêtres, d'intensifier leur chemin de sanctification, et, pour tous les consacrés et les consacrées, un stimulant pour accompagner et soutenir leur ministère de leur prière fervente. Cette année de grâce culminera à Rome, en juin prochain, par la rencontre internationale des prêtres, à laquelle j'invite tous ceux qui exercent le ministère sacré ».


Le pape a invité les consacrés à renouveler leur engagement par ces paroles : « Nous nous approchons du Dieu trois fois saint, pour offrir notre vie et notre mission, personnelle et communautaire, d'hommes et de femmes consacrées au Royaume de Dieu. Nous accomplissons ce geste intérieur en intime communion spirituelle avec la Vierge Marie : en la contemplant dans l'acte de présenter l'Enfant Jésus au Temple, nous la vénérons comme la première et parfaite consacrée, portée par ce Dieu qu'elle porte dans ses bras ; Vierge, pauvre et obéissante, toute dévouée à nous, parce que toute à Dieu. A son école, et avec son aide maternelle, nous renouvelons notre « me voici » et notre « fiat ». »


Anita S. Bourdin

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 19:56
Que manque-t-il à ceux qui restent indifférents à Dieu, se demande le pape
Messe de l’Epiphanie

ROME, Mercredi 6 Janvier 2010 (ZENIT.org) - Les Mages, qui ont reconnu le message de l'Etoile, ont su « marcher sur les routes indiquées par l'Ecriture Sainte ». Mais, « quelle est la raison pour laquelle certains voient et trouvent et d'autres non ? », s'est demandé Benoît XVI lors de la messe qu'il a célébrée dans la basilique Saint-Pierre, le 6 janvier, pour la fête de l'Epiphanie.


Ainsi, a poursuivi le pape, les Rois mages venus adorer Jésus ont su trouver « celui qui est apparemment faible et fragile, mais qui, au contraire, a le pouvoir de donner une joie plus grande et plus profonde au cœur de l'homme ».


« Toutefois, si les quelques personnes de Bethléem sont devenues nombreuses, ceux qui croient en Jésus-Christ semblent être toujours aussi peu nombreux. Beaucoup ont vu l'étoile mais seuls quelques-uns en ont compris le message ».


« Nous pouvons alors nous demander : quelle est la raison pour laquelle certains voient et trouvent et d'autres non ? Qu'est-ce qui ouvre les yeux et le cœur ? Qu'est-ce qui manque à ceux qui restent indifférents, à ceux qui indiquent le chemin mais ne se mettent pas en route ? », s'est demandé le Saint Père.


Pour le pape, certains ont « une trop grande confiance en eux, la prétention de connaître parfaitement la réalité, la présomption d'avoir déjà formulé un jugement définitif sur les choses rendent leurs cœurs fermés et insensibles à la nouveauté de Dieu ». « Ils sont sûrs de l'idée qu'ils se sont faite du monde et ils ne se laissent plus bouleverser au fond d'eux-mêmes par l'aventure d'un Dieu qui veut les rencontrer ».


« Ils mettent davantage leur confiance en eux-mêmes qu'en Lui et ne croient pas qu'il soit possible que Dieu soit si grand qu'il puisse se faire petit, qu'il puisse vraiment s'approcher de nous », a-t-il déploré.


Finalement, « ce qui manque, c'est une humilité authentique, qui sait se soumettre à ce qui est plus grand, mais aussi le courage authentique, qui pousse à croire à ce qui est vraiment grand, même s'il se manifeste dans un Enfant sans défense », a affirmé Benoît XVI. « Il manque une capacité évangélique à être enfant dans son cœur, à s'émerveiller, et à sortir de soi pour se mettre en route sur le chemin qui indique l'étoile, la route de Dieu ».


« Mais le Seigneur a le pouvoir de nous rendre capable de voir et de nous sauver », a-t-il poursuivi. « C'est pourquoi nous voulons lui demander de nous donner un cœur sage et innocent, qui nous permette de voir l'étoile de sa miséricorde, de nous mettre en route, pour le trouver et d'être inondés de la grande lumière et de la joie véritable qu'il a apportées dans ce monde ».

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 11:50
Angélus du 1er janvier 2010, solennité de Marie Mère de Dieu
Journée mondiale de la Paix

ROME, Vendredi 1er janvier 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte de la méditation prononcée ce vendredi 1er janvier, solennité de Marie Mère de Dieu, avant la prière de l'Angélus, en présence des fidèles rassemblés place Saint-Pierre.


Chers frères et sœurs,


Aujourd'hui, le Seigneur nous donne de commencer une année nouvelle en son Nom et sous le regard de la très sainte Vierge Marie, dont nous célébrons la solennité de sa Maternité Divine. Je suis heureux de vous rencontrer pour ce premier angelus de 2010. Je m'adresse à vous, qui êtes venus nombreux place Saint-Pierre, et aussi à ceux qui s'unissent à notre prière par la radio et la télévision : à tous, je souhaite que l'année à peine commencée soit un temps où, avec l'aide du Seigneur, nous puissions rendre un peu meilleure notre maison commune qui est le monde.


Il y a un objectif que tous peuvent partager, condition indispensable pour la paix, c'est d'administrer avec justice et sagesse les ressources naturelles de la terre. « Si tu veux construire la paix, protège la création » : c'est à ce thème d'une grande actualité que j'ai consacré mon Message pour cette 43e Journée mondiale de la Paix. Au moment où ce message était publié, les chefs d'Etats et de gouvernements étaient résunis à Copenhague pour le sommet sur le climat d'où est ressortie encore une fois l'urgence d'orientations concertées au plan mondial. Cependant, aujourd'hui, je voudrais souligner l'importance qu'ont aussi, pour la protection de l'environnement, les choix des particuliers, des familles, et des administrations locales. « Un changement de mentalité effectif qui conduise chacun à adopter de nouveaux styles de vie est désormais indispensable » (cf. Message, n. 11). Nous sommes en effet tous responsables de la protection et du soin de la création. C'est pourquoi aussi dans ce domaine, l'éducation est fondamentale : pour apprendre à respecter la nature ; s'orienter toujours plus « vers la construction de la paix à partir de choix de grande envergure au niveau personnel, familial, communautaire et politique (Ibid.)


Si nous devons prendre soin des créatures qui nous entourent, quelle considération ne devons-nous pas avoir pour les personnes, nos frères et sœurs ! Quel respect pour la vie humaine !


En ce premier jour de l'année, je voudrais adresser un appel aux consciences de ceux qui font partie de groupes armés, quelle que soit leur nature. A tous et à chacun je dis : « Arrêtez-vous, réfléchissez, et abandonnez la voie de la violence ! » Sur le moment, ce pas pourra vous sembler impossible, mais si vous avez le courage de l'accomplir, Dieu vous aidera, et vous sentirez la joie de la paix - que vous avez peut-être oubliée depuis longtemps - revenir dans vos cœurs.


Je confie cet appel à Marie, la Très sainte Mère de Dieu. Aujourd'hui, la liturgie nous rappelle que huit jours après la naissance de l'Enfant Jésus, avec Joseph son époux, ils le firent circoncire, selon la loi de Moïse, et ils lui donnèrent le nom de Jésus, come l'ange l'avait appelé (cf. Lc 2, 21). Ce nom, qui signifie « Dieu sauve » est l'accomplissement de la révélation de Dieu. Jésus est le visage de Dieu, il est la bénédiction pour tout homme et tous les peuples, il est la paix pour le monde. Merci, Mère sainte, toi qui as mis au monde le Sauveur, le Prince de la paix !


Après l'angélus, le pape s'est adressé aux francophones en disant :


En ce premier jour de l'an nouveau, je suis heureux de saluer les francophones présents ici sur la place Saint-Pierre ou qui nous rejoignent par la radio ou la télévision. Aujourd'hui, nous célébrons la Vierge Marie, Mère de Dieu. Femme bénie entre toutes les femmes, en accueillant en elle le Fils unique, elle nous a permis de découvrir le visage d'amour de notre Dieu. En cette Journée mondiale de prière pour la Paix, que Marie, Mère de Dieu, soit aussi pour tous les hommes la Mère qui les guide sur les chemins de la réconciliation et de la fraternité ! Bonne et sainte année à tous !

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 10:11
Audience générale du 23 décembre 2009 : Noël
Texte intégral

ROME, Mercredi 23 décembre 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l'audience générale, salle Paul VI, au Vatican.

***

Chers frères et sœurs,


Avec la neuvaine de Noël que nous célébrons ces jours-ci, l'Eglise nous invite à vivre de manière intense et profonde la préparation de la Naissance du Sauveur, désormais imminente. Le désir, que nous portons tous dans le cœur, est que la prochaine fête de Noël nous offre, au milieu de l'activité frénétique de notre époque, une joie sereine et profonde pour nous faire toucher du doigt la bonté de notre Dieu et de nous donner un courage nouveau.


            Pour mieux comprendre la signification du Noël du Seigneur, je voudrais évoquer brièvement l'origine historique de cette solennité. En effet, l'année liturgique de l'Eglise ne s'est pas développé au commencement en partant de la naissance du Christ, mais de la foi en sa résurrection. C'est pourquoi la fête la plus ancienne de la chrétienté n'est pas Noël, mais Pâques ; la résurrection du Christ fonde la foi chrétienne, elle est à la base de l'annonce de l'Evangile et elle fait naître l'Eglise. Etre chrétiens signifie donc vivre de manière pascale, en se laissant prendre  dans la dynamique qui voit le jour avec le baptême et qui conduit à mourir au péché pour vivre avec Dieu (cf. Rm 6, 4).


            Le premier à affirmer avec clarté que Jésus naquit le 25 décembre a été Hippolyte de Rome, dans son commentaire au Livre du prophète Daniel, écrit vers l'an 204. Certains exégètes remarquent  ensuite que, ce jour-là,  était célébrée la fête de la Consécration du Temple de Jérusalem, instituée par Judas Maccabée en 164 avant Jésus-Christ.


La coïncidence de dates signifierait alors qu'avec Jésus, apparu comme lumière de Dieu dans le nuit, se réalise véritablement la consécration du temple, l'Avènement de Dieu sur cette terre.


            Dans la chrétienté, la fête de Noël a pris une forme définitive au IVe siècle, lorsqu'elle prit la place de la fête romaine du « Sol invictus », le soleil invincible ; ainsi fut mis en évidence que  la naissance du Christ est la victoire de la vraie lumière sur les ténèbres du mal et du péché. Toutefois, l'atmosphère  spirituelle  particulière et intense  qui entoure Noël s'est développée au Moyen-âge, grâce à saint François d'Assise, qui était profondément  amoureux de l'homme Jésus, du Dieu-avec-nous. Son premier biographe, Thomas de Celano, dans la Vita seconda raconte que saint François « plus que toutes les autres solennités, célébrait avec un ineffable soin le Noël de l'Enfant Jésus, et il  appelait  fête d'entre les fêtes le jour où Dieu, s'étant fait petit enfant, avait  pris la tétée à un sein humain » (Sources franciscaines, n. 199, p. 492). C'est à cette dévotion particulière au mystère de l'Incarnation que doit son origine la fameuse célébration de Noël à Greccio. Elle fut probablement inspirée à  saint François par son pèlerinage en Terre Sainte et par  la crèche de Sainte-Marie-Majeure à Rome. Ce qui animait le Poverello d'Assise était le désir de faire l'expérience, de manière concrète, vivante et actuelle, de l'humble grandeur de l'événement de la naissance de l'Enfant Jésus et d'en communiquer la joie à tous.


            Dans la première biographie, Thomas de Celano parle de la nuit de la crèche de Greccio de manière vivante et touchante, en offrant une contribution décisive à la diffusion de la plus belle tradition de  Noël, celle de la crèche. La nuit de Greccio, en effet, a redonné à la chrétienté l'intensité et la beauté de la fête de Noël, et a éduqué le Peuple de Dieu à en saisir le message le plus authentique, la chaleur particulière, et à aimer et adorer l'humanité du Christ. Cette approche particulière  de Noël a offert à la foi chrétienne une nouvelle dimension. La Pâque avait concentré l'attention sur la puissance de Dieu qui l'emporte sur la mort, inaugure la vie nouvelle et enseigne à espérer dans le monde qui viendra. Avec saint François et sa crèche étaient mis en évidence l'amour désarmé de Dieu, son humilité et sa bénignité qui, dans l'Incarnation du Verbe, se manifeste aux hommes pour enseigner une nouvelle manière de vivre et d'aimer.


            Thomas de Celano raconte que, en cette nuit de Noël, la grâce d'une vision merveilleuse fut accordée à François. Il vit couché immobile dans la mangeoire un petit enfant, qui fut réveillé du sommeil précisément par la proximité de François. Et il ajoute: « Cette vision n'était pas discordante des faits car, par l'œuvre de sa grâce qui agissait au moyen de son saint serviteur François, l'enfant Jésus fut ressuscité dans le cœur de beaucoup de personnes qui l'avaient oublié, et il fut profondément imprimé dans leur mémoire pleine d'amour » (Vita prima, op. cit., n. 86, p. 307). Cette évocation décrit avec beaucoup de précision ce que la foi vivante et l'amour de François pour l'humanité du Christ ont transmis à la fête chrétienne de Noël : la découverte que Dieu se révèle sous la  tendre apparence de l'Enfant Jésus. Grâce à saint François, le peuple chrétien a pu percevoir qu'à Noël, Dieu est vraiment devenu l' « Emmanuel », le Dieu-avec-nous, dont ne nous sépare aucune barrière et aucune distance. Dans cet Enfant, Dieu est devenu si proche que nous pouvons le tutoyer et entretenir avec lui une relation confidentielle de profonde affection, de la même façon que nous le faisons avec un nouveau-né.


            En effet, dans cet Enfant se manifeste Dieu-Amour : Dieu vient sans armes, sans la force, parce qu'il n'entend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais il entend plutôt être librement accueilli par l'homme ; Dieu se fait Enfant sans défense pour vaincre l'orgueil, la violence, la soif de possession de l'homme. En Jésus, Dieu a assumé cette condition pauvre et désarmante pour nous vaincre par l'amour et nous conduire à notre véritable identité. Nous ne devons pas oublier que le titre le plus grand de Jésus Christ est précisément celui de « Fils », Fils  de Dieu ; la dignité divine est indiquée par un terme, qui prolonge la référence à l'humble condition de la mangeoire de Bethléem, bien que correspondant de manière unique à sa divinité, qui est la divinité du « Fils ».


            En outre, sa condition d'Enfant nous indique comment nous pouvons rencontrer Dieu et jouir de sa présence. C'est à la lumière de Noël que nous pouvons comprendre les paroles de Jésus: « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux » (Mt 18, 3). Celui qui n'a pas compris le mystère de Noël, n'a pas compris l'élément décisif de l'existence chrétienne. Celui qui n'a pas accueilli Jésus avec le cœur d'un enfant, ne peut pas entrer dans le royaume des cieux : tel est ce que François a voulu rappeler à la chrétienté de son époque et de tous les temps, jusqu'à aujourd'hui. Nous prions le Père pour qu'il accorde à notre cœur cette simplicité qui reconnaît le Seigneur dans l'Enfant, précisément comme le fit François à Greccio. Il pourrait alors aussi nous arriver ce que Thomas de Celano - se référant à l'expérience des pasteurs dans la Nuit Sainte (cf. Lc 2, 20) - raconte à propos de ceux qui furent présents à l'événement de Greccio : « Chacun s'en retourna chez lui empli d'une joie ineffable » (Vita prima, op. cit., n. 86, p. 479).


            Tel est le vœu que j'adresse avec affection à vous tous, à vos familles et à ceux qui vous sont chers. Bon Noël à vous tous!

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 10:45
Noël, c’est la réponse de Dieu au drame de l’humanité, déclare Benoît XVI
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus

ROME, Dimanche 20 décembre 2009 (ZENIT.org) - « Noël n'est pas une fable pour les enfants, mais la réponse de Dieu au drame de l'humanité à la recherche du Messie », fait observer Benoît XVI à l'occasion de l'angélus de ce dimanche.


Benoît XVI a en effet expliqué la prophétie de Michée proposée par la liturgie de ce dimanche, depuis la fenêtre de son bureau, place Saint-Pierre, un dimanche froid (il gèle depuis plusieurs nuits à Rome) mais avec un grand soleil qui a vite fait remonter le mercure.


« Il y a un dessein divin qui comprend et explique les temps et les lieux de la venue du Fils de Dieu dans le monde. Il y a un dessein de paix », a souligné le pape.


Et d'expliquer : « C'est précisément ce dernier aspect de la prophétie, celui de la paix messianique, qui nous conduit naturellement à souligner que Bethléem est aussi une cité-symbole de la paix, en Terre sainte, et dans le monde entier ».


« Hélas, de nos jours, elle ne représente pas une paix atteinte et stable, mais une paix recherchée et attendue péniblement », a déploré le pape avant de proclamer cette espérance : « Mais Dieu ne se résigne jamais à cet état de choses ».


Et le pape a brossé le portrait robot du chrétien en proie aux drames de notre époque avec les accents de saint François d'Assise : « C'est pourquoi cette année encore, à Bethléem et dans le monde entier, se renouvellera dans l'Eglise le mystère de Noël, prophétie de paix pour tout homme, qui oblige les chrétiens à vivre les fermetures, les drames, souvent inconnus et cachés, et dans les conflits du contexte dans lequel ils vivent, avec les sentiments de Jésus, pour devenir partout des instruments et des messagers de paix, pour apporter l'amour, là où il y a la haine, le pardon là où il y a l'offense, la joie là où il y a la tristesse, et la vérité là où il y a l'erreur ».


« Aujourd'hui, a affirmé le pape, comme à l'époque de Jésus, Noël n'est pas une fable pour les enfants, mais la réponse de Dieu au drame de l'humanité à la recherche de la vraie paix. « Lui-même sera la paix ! » dit le prophète en se référant au Messie. Il nous revient d'ouvrir, d'ouvrir tout grand les portes pour l'accueillir ».


En français, le pape a fait cette exhortation, après l'angélus : «  A la suite de la Vierge Marie, prenons le temps de faire silence et d'écouter Dieu nous parler au plus profond de nous-mêmes ! Sachons faire confiance au Christ qui vient et rendons-nous disponibles pour nous abandonner librement à sa volonté ! Soyons déjà les porteurs de la Bonne Nouvelle de sa venue en notre monde ! Que Dieu comble tous les peuples de bonheur et de paix ! »


Anita S. Bourdin

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 09:20
« Si tu veux construire la paix, protège la création »: résumé du Message du pape
La responsabilité éthique de tous

ROME, Mardi 15 décembre 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI en appelle à la responsabilité éthique de tous, individus et nations, et communauté internationale pour respecter la création en faveur de chacun et de tous, spécialement les plus pauvres et les générations à venir : la paix du monde est en jeu. Il encourage l'adoption de modes de vie sobres de la part des pays développés. Les chrétiens, souligne le pape, ont une contribution spécifique à apporter dans ce domaine.


« Si tu veux construire la paix, protège la création » : c'est le titre du message de Benoît XVI pour la 43e Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2010.

Ce message a été présenté ce matin au Vatican par le cardinal Renato Raffaele Martino, président émérite du Conseil pontifical justice et paix, accompagné de Mgr Mario Toso, s.d.b., secrétaire de ce même dicastère. Le message est disponible en français, allemand, italien, anglais, espagnol, et portugais.


Le développement intégral


« Si tu veux construire la paix, protège la création, écrit le pape. La recherche de la paix de la part de tous les hommes de bonne volonté sera sans nul doute facilitée par la reconnaissance commune du rapport indissoluble qui existe entre Dieu, les êtres humains et la création tout entière ».


Benoît XVI déclare sans détour que la sauvegarde de la création est devenue aujourd'hui « essentielle pour la coexistence pacifique de l'humanité », que la crise rend des mesures urgentes, fondées sur la solidarité « dans le temps et dans l'espace ».

Le pape rappelle la destination universelle des biens de la création et spécialement en faveur des plus démunis. Il rappelle en effet que déjà dans son encyclique sociale « Caritas in veritate » il a souligné que « le développement humain intégral est étroitement lié aux devoirs qui découlent du rapport de l'homme avec l'environnement naturel, considéré comme un don de Dieu fait à tous, dont l'exploitation comporte une commune responsabilité à l'égard de l'humanité tout entière, en particulier envers les pauvres et les générations à venir ».

Plus encore, le pape souligne la beauté de la création et combien sa contemplation aide « à reconnaître l'amour du Créateur.


La conscience écologique des papes


Mais Benoît XVI rappelle aussi les messages de ses prédécesseurs. Tout d'abord un message dans ce sens a été lancé il y a 20 ans par Jean-Paul II dans son message pour cette même journée sur « La paix avec Dieu créateur, la paix avec toute la création ». Puis le message de Paul VI, en 1971 à l'occasion du 85e anniversaire de « Rerum novarum », l'encyclique sociale, historique, de Léon XIII.

Jean-Paul II, rappelle le pape, parlait déjà, en 1990 de « crise écologique », en diagnostiquant son « caractère principalement éthique ».

« Comment ne pas réagir face aux conflits réels et potentiels liés à l'accès aux ressources naturelles? » interroge notamment le pape avant de constater : « Toutes ces questions ont un profond impact sur l'exercice des droits humains, comme par exemple le droit à la vie, à l'alimentation, à la santé, au développement ».

Benoît XVI préconise « d'opérer une révision profonde et perspicace du modèle de développement, et de réfléchir également sur le sens de l'économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres » : « L'état de santé écologique de la planète l'exige ».


Confiance et courage


Il diagnostique aussi une « crise culturelle et morale » de l'homme « dont les symptômes sont évidents » et les « situations de crise », « morales et liées les unes aux autres » « obligent à repenser le cheminement commun des hommes », notamment en adoptant « une manière de vivre basée sur la sobriété et la solidarité ». Cela requiert à la fois « confiance » et « courage » pour recueillir « les expériences positives » déjà faites , ce qui sera alors pour l'humanité une « occasion de discernement et de nouvelle planification ».

« La dégradation de l'environnement est souvent le résultat du manque de projets politiques à long terme ou de la poursuite d'intérêts économiques aveugles, qui se transforment, malheureusement, en une sérieuse menace envers la création », fait observer le pape.

Il indique des pistes pour redresser la barre : « Pour protéger l'environnement, pour sauvegarder les ressources et le climat, il convient, d'une part, d'agir dans le respect de normes bien définies, également du point de vue juridique et économique, et, d'autre part, de tenir compte de la solidarité due à ceux qui habitent les régions plus pauvres de la terre et aux générations futures ».

Il appelle à une « solidarité inter-générationnelle loyale » car elles et « urgente », mais aussi à une « solidarité intra-générationnelle » renouvelée « entre les pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés » : en somme, à une «  d'une solidarité qui se déploie dans l'espace et le temps ».


Stratégies communes


Pour ce qui est des ressources énergétiques, le pape souligne que les nations doivent trouver « des stratégies communes et durables pour satisfaire les besoins en énergie de cette génération et des générations futures ».

Il indique les présupposés : d'une part « que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d'énergie et améliorant les conditions de son utilisation » ; d'autre part, il faut « promouvoir la recherche et l'application d'énergies dont l'impact environnemental est moindre et la " redistribution planétaire des ressources énergétiques ... afin que les pays qui n'en ont pas puissent y accéder ». Le pape encourage « la recherche scientifique et technologique ».

Il souhaite, dans le sillage de Jean-Paul II, « un système de gestion des ressources de la terre mieux coordonné au niveau international, surtout au moment où apparaît, de façon toujours plus évidente, la forte relation qui existe entre la  lutte contre la dégradation environnementale et la promotion du développement humain intégral ».

Et puis, le pape invite à « sortir de la logique de la seule consommation pour promouvoir des formes de production agricole et industrielle respectueuses de l'ordre de la création et satisfaisantes pour les besoins essentiels de tous ».


Formation des consciences


Mais c'est aussi une question d'éducation, le pape parle de « sensibilisation et de formation », de la part de la société civile et des ONG dont il salue « la détermination » et « la générosité ».

Le pape souligne la responsabilité de l'Eglise vis-à-vis de la création : « Elle pense qu'elle doit l'exercer également dans le domaine public, pour défendre la terre, l'eau et l'air, dons du Dieu Créateur à tous, et, avant tout, pour protéger l'homme du danger de sa propre destruction ». En définitive, « les devoirs vis-à-vis de l'environnement découlent des devoirs vis-à-vis de la personne considérée en elle-même, et en relation avec les autres », souligne encore le pape.

Pour une « authentique écologie humaine », le pape réaffirme «  l'inviolabilité de la vie humaine à toutes ses étapes et quelle que soit sa condition », la « dignité de la personne » et la « mission irremplaçable de la famille, au sein de laquelle on est éduqué à l'amour envers le prochain et au respect de la nature ».

Un paragraphe fait remarquer que l'Eglise en soutient pas n'importe quelle écologie, mais « exprime sa perplexité face à une conception de l'environnement qui s'inspire de l'éco-centrisme et du bio-centrisme, il le fait parce que cette conception élimine la différence (...) entre la personne humaine et les autres êtres vivants ».

« On en arrive à éliminer l'identité et la vocation supérieure de l'homme, en favorisant une vision égalitariste de la dignité de tous les êtres vivants. On se prête ainsi à un nouveau panthéisme aux accents néo-païens qui font découler le salut de l'homme de la seule nature, en son sens purement naturaliste », fait observer le pape..


La contribution des chrétiens


Benoît XVI compte sur la contribution spécifique des chrétiens, « éclairés par la Révélation et suivant la Tradition de l'Eglise ».

La publication de ce message coïncide avec la conférence internationale de Copenhague sur le réchauffement climatique, à laquelle le Saint-Siège est représenté par une délégation guidée par Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique, observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU à New York. 

La Cité du Vatican a donné symboliquement un exemple par l'implantation de plus de deux mille panneaux solaires sur le toit de la salle Paul VI et, grâce à une forêt intouchable en Hongrie, elle est devenue le premier Etat à émission « zéro » de CO2...

Anita S. Bourdin

« Si tu veux construire la paix, protège la création », texte intégral

ROME, Mardi 15 décembre 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral du Message de Benoît XVI pour la prochaine Journée mondiale de la paix qui aura lieu le 1er janvier 2010. Le Message a pour thème : « Si tu veux construire la paix, protège la création ».

 

 


MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er JANVIER 2010

SI TU VEUX CONSTRUIRE LA PAIX,
PROTEGE LA CREATION


1.Au début de cette nouvelle année, je désire adresser mes vœux de paix les plus fervents à toutes les communautés chrétiennes, aux responsables des Nations, aux hommes et aux femmes de bonne volonté du monde entier. J'ai choisi comme thème pour cette XLIIIème Journée Mondiale de la Paix: Si tu veux construire la paix, protège la création. Le respect de la création revêt une grande importance, car «la création est le début et le fondement de toutes les œuvres de Dieu»[1] et, aujourd'hui, sa sauvegarde devient essentielle pour la coexistence pacifique de l'humanité. Si, en effet, à cause de la cruauté de l'homme envers l'homme, nombreuses sont les menaces qui mettent en péril la paix et le développement intégral authentique de l'homme - guerres, conflits internationaux et régionaux, actes terroristes et violations des droits de l'homme - les menaces engendrées par le manque d'attention - voire même par les abus - vis-à-vis de la terre et des biens naturels, qui sont un don de Dieu, ne sont pas moins préoccupantes. C'est pour cette raison qu'il est indispensable que l'humanité renouvelle et renforce «l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir de l'amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons».[2]


2. Dans l'Encyclique Caritas in veritate, j'ai souligné que le développement humain intégral est étroitement lié aux devoirs qui découlent du rapport de l'homme avec l'environnement naturel, considéré comme un don de Dieu fait à tous, dont l'exploitation comporte une commune responsabilité à l'égard de l'humanité tout entière, en particulier envers les pauvres et les générations à venir. J'ai noté, en outre, que lorsque la nature et, en premier lieu, l'être humain sont considérés simplement comme le fruit du hasard ou du déterminisme de l'évolution, la conscience de cette responsabilité risque de s'atténuer dans les esprits.[3] Au contraire, considérer la création comme un don de Dieu à l'humanité nous aide à comprendre la vocation et la valeur de l'homme. Avec le psalmiste, pleins d'émerveillement, nous pouvons proclamer en effet: «À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci?» (Ps 8, 4-5). Contempler la beauté de la création nous aide à reconnaître l'amour du Créateur, Amour qui, comme l'écrit Dante Alighieri, «meut le soleil et les autres étoiles».[4]


3. Il y a vingt ans, en consacrant le Message de la Journée Mondiale de la Paix au thème La paix avec Dieu créateur, la paix avec toute la création, le Pape Jean-Paul II attirait l'attention sur la relation que nous avons, en tant que créatures de Dieu, avec l'univers qui nous entoure. «À l'heure actuelle, on constate - écrivait-il - une plus vive conscience des menaces qui pèsent sur la paix mondiale [...] à cause des atteintes au respect dû à la nature». Et il ajoutait que la conscience écologique ne doit pas être freinée, mais plutôt favorisée, «en sorte qu'elle se développe et mûrisse en trouvant dans des programmes et des initiatives concrets l'expression qui convient».[5] Auparavant, d'autres parmi mes Prédécesseurs avaient déjà fait allusion à la relation existant entre l'homme et l'environnement. Par exemple, en 1971, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de l'Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII, Paul VI avait souligné que «par une exploitation inconsidérée de la nature, (l'homme) risque de la détruire et d'être, à son tour, la victime de cette dégradation». Et il ajoutait qu'ainsi «non seulement l'environnement matériel devient une menace permanente: pollutions et déchets, nouvelles maladies, pouvoir destructeur absolu, mais c'est le cadre humain que l'homme ne maîtrise plus, créant ainsi pour demain un environnement qui pourra lui être intolérable: problème social d'envergure qui regarde la famille humaine tout entière».[6]


4. Bien qu'évitant d'entrer dans des solutions techniques spécifiques, l'Église, «experte en humanité», s'empresse de rappeler avec force l'attention sur la relation entre le Créateur, l'être humain et la création. En 1990, Jean-Paul II parlait de «crise écologique» et, en soulignant que celle-ci avait un caractère principalement éthique, il indiquait «la nécessité morale urgente d'une solidarité nouvelle».[7] Cet appel est encore plus pressant aujourd'hui, face aux manifestations croissantes d'une crise qu'il serait irresponsable de ne pas prendre sérieusement en considération. Comment demeurer indifférents face aux problématiques qui découlent de phénomènes tels que les changements climatiques, la désertification, la dégradation et la perte de productivité de vastes surfaces agricoles, la pollution des fleuves et des nappes phréatiques, l'appauvrissement de la biodiversité, l'augmentation des phénomènes naturels extrêmes, le déboisement des zones équatoriales et tropicales? Comment négliger le phénomène grandissant de ce qu'on appelle les «réfugiés de l'environnement»: ces personnes qui, à cause de la dégradation de l'environnement où elles vivent, doivent l'abandonner - souvent en même temps que leurs biens - pour affronter les dangers et les inconnues d'un déplacement forcé? Comment ne pas réagir face aux conflits réels et potentiels liés à l'accès aux ressources naturelles? Toutes ces questions ont un profond impact sur l'exercice des droits humains, comme par exemple le droit à la vie, à l'alimentation, à la santé, au développement.


5. Toutefois, il faut considérer que la crise écologique ne peut être appréhendée séparément des questions qui s'y rattachent, étant profondément liée au concept même de développement et à la vision de l'homme et de ses relations avec ses semblables et avec la création. Il est donc sage d'opérer une révision profonde et perspicace du modèle de développement, et de réfléchir également sur le sens de l'économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres. L'état de santé écologique de la planète l'exige; la crise culturelle et morale de l'homme le requiert aussi et plus encore, crise dont les symptômes sont évidents depuis un certain temps partout dans le monde.[8] L'humanité a besoin d'un profond renouvellement culturel; elle a besoin de redécouvrir les valeurs qui constituent le fondement solide sur lequel bâtir un avenir meilleur pour tous. Les situations de crise qu'elle traverse actuellement - de nature économique, alimentaire, environnementale ou sociale - sont, au fond, aussi des crises morales liées les unes aux autres. Elles obligent à repenser le cheminement commun des hommes. Elles contraignent, en particulier, à adopter une manière de vivre basée sur la sobriété et la solidarité, avec de nouvelles règles et des formes d'engagement s'appuyant avec confiance et avec courage sur les expériences positives faites et rejetant avec décision celles qui sont négatives. Ainsi seulement, la crise actuelle devient-elle une occasion de discernement et de nouvelle planification.


6. N'est-il pas vrai qu'à l'origine de celle que nous appelons la «nature» dans son sens cosmique, il y a «un dessein d'amour et de vérité»? Le monde «n'est pas le fruit d'une nécessité quelconque, d'un destin aveugle ou du hasard [...]. Le monde tire son origine de la libre volonté de Dieu, qui a voulu faire participer les créatures à son être, à sa sagesse et à sa bonté».[9] Dans ses premières pages, le Livre de la Genèse nous reconduit au sage projet du cosmos, fruit de la pensée de Dieu, au sommet duquel sont placés l'homme et la femme, créés à l'image et à la ressemblance du Créateur pour «remplir la terre» et pour «la soumettre» comme des «intendants» de Dieu lui-même (cf. Gn 1, 28). L'harmonie entre le Créateur, l'humanité et la création, que l'Écriture Sainte décrit, a été rompue par le péché d'Adam et d'Ève, de l'homme et de la femme, qui ont désiré prendre la place de Dieu, refusant de se reconnaître comme ses créatures. En conséquence, la tâche de «soumettre» la terre, de la «cultiver et de la garder» a été altérée, et entre eux et le reste de la création est né un conflit (cf. Gn 3, 17-19). L'être humain s'est laissé dominer par l'égoïsme, en perdant le sens du mandat divin, et dans sa relation avec la création, il s'est comporté comme un exploiteur, voulant exercer sur elle une domination absolue. Toutefois, la véritable signification du commandement premier de Dieu, bien mis en évidence dans le Livre de la Genèse, ne consistait pas en une simple attribution d'autorité, mais plutôt en un appel à la responsabilité. Du reste, la sagesse des anciens reconnaissait que la nature est à notre disposition, non pas comme «un tas de choses répandues au hasard»,[10] alors que la Révélation biblique nous a fait comprendre que la nature est un don du Créateur, qui en a indiqué les lois intrinsèques, afin que l'homme puisse en tirer les orientations nécessaires pour «la garder et la cultiver » (cf. Gn 2, 15).[11] Tout ce qui existe appartient à Dieu, qui l'a confié aux hommes, mais non pour qu'ils en disposent arbitrairement. Quand, au lieu d'accomplir son rôle de collaborateur de Dieu, l'homme se substitue à Lui, il finit par provoquer la rébellion de la nature «plus tyrannisée que gouvernée par lui».[12] L'homme a donc le devoir d'exercer un gouvernement responsable de la création, en la protégeant et en la cultivant.[13]


7. Malheureusement, on doit constater qu'une multitude de personnes, dans divers pays et régions de la planète, connaissent des difficultés toujours plus grandes à cause de la négligence ou du refus de beaucoup de veiller de façon responsable sur l'environnement. Le Concile œcuménique Vatican II a rappelé que «Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples».[14] L'héritage de la création appartient donc à l'humanité tout entière. Par contre, le rythme actuel d'exploitation met sérieusement en danger la disponibilité de certaines ressources naturelles non seulement pour la génération présente, mais surtout pour les générations futures.[15] Il n'est pas difficile dès lors de constater que la dégradation de l'environnement est souvent le résultat du manque de projets politiques à long terme ou de la poursuite d'intérêts économiques aveugles, qui se transforment, malheureusement, en une sérieuse menace envers la création. Pour contrer ce phénomène, en s'appuyant sur le fait que «toute décision économique a une conséquence de caractère moral»,[16] il est aussi nécessaire que l'activité économique respecte davantage l'environnement. Quand on utilise des ressources naturelles, il faut se préoccuper de leur sauvegarde, en en prévoyant aussi les coûts - en termes environnementaux et sociaux -, qui sont à évaluer comme un aspect essentiel des coûts mêmes de l'activité économique. Il revient à la communauté internationale et aux gouvernements de chaque pays de donner de justes indications pour s'opposer de manière efficace aux modes d'exploitation de l'environnement qui lui sont nuisibles. Pour protéger l'environnement, pour sauvegarder les ressources et le climat, il convient, d'une part, d'agir dans le respect de normes bien définies, également du point de vue juridique et économique, et, d'autre part, de tenir compte de la solidarité due à ceux qui habitent les régions plus pauvres de la terre et aux générations futures.


8. La mise en place d'une solidarité intergénérationnelle loyale semble en effet urgente. Les coûts découlant de l'usage des ressources environnementales communes ne peuvent être à la charge des générations futures: «Héritiers des générations passées et bénéficiaires du travail de nos contemporains, nous avons des obligations envers tous, et nous ne pouvons nous désintéresser de ceux qui viendront agrandir après nous le cercle de la famille humaine. La solidarité universelle qui est un fait, et un bénéfice pour nous, est aussi un devoir. Il s'agit d'une responsabilité que les générations présentes ont envers les générations à venir, une responsabilité qui appartient aussi aux Etats individuellement et à la Communauté internationale ».[17] L'usage des ressources naturelles devrait être tel que les avantages immédiats ne comportent pas de conséquences négatives pour les êtres vivants, humains et autres, présents et futurs; que la sauvegarde de la propriété privée ne fasse pas obstacle à la destination universelle des biens;[18] que l'intervention de l'homme ne compromette pas la fécondité de la terre, pour le bien d'aujourd'hui et celui de demain. Au-delà d'une loyale solidarité intergénérationnelle, l'urgente nécessité morale d'une solidarité intra-générationnelle renouvelée doit être réaffirmée, spécialement dans les relations entre les pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés: «la communauté internationale a le devoir impératif de trouver les voies institutionnelles pour réglementer l'exploitation des ressources non renouvelables, en accord avec les pays pauvres, afin de planifier ensemble l'avenir».[19] La crise écologique montre l'urgence d'une solidarité qui se déploie dans l'espace et le temps. Il est en effet important de reconnaître, parmi les causes de la crise écologique actuelle, la responsabilité historique des pays industrialisés. Les pays moins développés, et en particulier les pays émergents, ne sont pas toutefois exonérés de leur propre responsabilité par rapport à la création, parce que tous ont le devoir d'adopter graduellement des mesures et des politiques environnementales efficaces. Ceci pourrait se réaliser plus facilement s'il y avait des calculs moins intéressés dans l'assistance, dans la transmission des connaissances et l'utilisation de technologies plus respectueuses de l'environnement.


9. Il est hors de doute que l'un des points principaux que la communauté internationale doit affronter, est celui des ressources énergétiques en trouvant des stratégies communes et durables pour satisfaire les besoins en énergie de cette génération et des générations futures. A cette fin, il est nécessaire que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d'énergie et améliorant les conditions de son utilisation. Simultanément, il convient de promouvoir la recherche et l'application d'énergies dont l'impact environnemental est moindre et la «redistribution planétaire des ressources énergétiques ... afin que les pays qui n'en ont pas puissent y accéder».[20] La crise écologique offre donc une opportunité historique pour élaborer une réponse collective destinée à convertir le modèle de développement global selon une orientation plus respectueuse de la création et en faveur du développement humain intégral, s'inspirant des valeurs propres de la charité dans la vérité. Je souhaite donc l'adoption d'un modèle de développement basé sur le caractère central de l'être humain, sur la promotion et le partage du bien commun, sur la responsabilité, sur la conscience d'un changement nécessaire des styles de vie et sur la prudence, vertu qui indique les actes à accomplir aujourd'hui en prévision de ce qui peut arriver demain.[21]


10. Afin de conduire l'humanité vers une gestion d'ensemble plus durable de l'environnement et des ressources de la planète, l'homme est appelé à engager son intelligence dans le domaine de la recherche scientifique et technologique et dans l'application des découvertes qui en découlent. La «nouvelle solidarité» que Jean-Paul II propose dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 1990,[22] et la «solidarité mondiale» à laquelle j'ai moi-même fait appel dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 2009,[23] sont des attitudes essentielles pour orienter les efforts en vue de la sauvegarde de la création, par un système de gestion des ressources de la terre mieux coordonné au niveau international, surtout au moment où apparaît, de façon toujours plus évidente, la forte relation qui existe entre la lutte contre la dégradation environnementale et la promotion du développement humain intégral. Il s'agit d'une dynamique incontournable, car «le développement intégral de l'homme ne peut aller sans le développement solidaire de l'humanité».[24] Nombreux sont aujourd'hui les possibilités scientifiques et les chemins d'innovation potentiels, grâce auxquels il serait possible de fournir des solutions satisfaisantes et harmonieuses à la relation de l'homme avec l'environnement. Par exemple, il faut encourager les recherches orientées vers la découverte de procédés plus efficaces pour utiliser les grandes potentialités de l'énergie solaire. Une attention soutenue doit également être portée au problème désormais planétaire de l'eau et à l'ensemble du système hydrogéologique, dont le cycle revêt une importance primordiale pour la vie sur la terre et dont la stabilité risque d'être fortement menacée par les changements climatiques. De même, des stratégies ajustées de développement rural, centrées sur les petits cultivateurs et sur leurs familles, doivent être explorées, de même il faut aussi préparer des politiques appropriées pour la gestion des forêts, pour l'élimination des déchets, pour la valorisation des synergies existantes entre l'opposition aux changements climatiques et la lutte contre la pauvreté. Il faut des politiques nationales ambitieuses, accompagnées par un engagement international qui apportera d'importants avantages surtout à moyen et long terme. Il est nécessaire, enfin, de sortir de la logique de la seule consommation pour promouvoir des formes de production agricole et industrielle respectueuses de l'ordre de la création et satisfaisantes pour les besoins essentiels de tous. La question écologique ne doit pas être affrontée seulement en raison des perspectives effrayantes que la dégradation environnementale dessine à l'horizon; c'est la recherche d'une authentique solidarité à l'échelle mondiale, inspirée par les valeurs de la charité, de la justice et du bien commun, qui doit surtout la motiver. D'ailleurs, comme j'ai déjà eu l'occasion de le rappeler, «la technique n'est jamais purement technique. Elle montre l'homme et ses aspirations au développement, elle exprime la tendance de l'esprit humain au dépassement progressif de certains conditionnements matériels. La technique s'inscrit donc dans la mission de «cultiver et de garder la terre» (cf. Gn 2, 15), que Dieu a confiée à l'homme, et elle doit tendre à renforcer l'alliance entre l'être humain et l'environnement appelé à être le reflet de l'amour créateur de Dieu».[25]


11. Il apparaît toujours plus clairement que le thème de la dégradation environnementale met en cause les comportements de chacun de nous, les styles de vie et les modèles de consommation et de production actuellement dominants, souvent indéfendables du point de vue social, environnemental et même économique. Un changement effectif de mentalité qui pousse chacun à adopter de nouveaux styles de vie, selon lesquels «les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune»,[26] devient désormais indispensable. On doit toujours plus éduquer à construire la paix à partir de choix de grande envergure au niveau personnel, familial, communautaire et politique. Nous sommes tous responsables de la protection et du soin de la création. Cette responsabilité ne connaît pas de frontières. Selon le principe de subsidiarité, il est important que chacun s'engage à son propre niveau, travaillant afin que soit dépassée la suprématie des intérêts particuliers. Un rôle de sensibilisation et de formation incombe en particulier aux divers sujets de la société civile et aux Organisations non-gouvernementales, qui se dépensent avec détermination et générosité à l'expansion d'une responsabilité écologique, qui devrait être toujours plus attachée au respect de «l'écologie humaine». Il faut, en outre, rappeler la responsabilité des médias dans ce domaine en proposant des modèles positifs dont on puisse s'inspirer. S'occuper de l'environnement demande donc une vision large et globale du monde; un effort commun et responsable pour passer d'une logique centrée sur l'intérêt nationaliste égoïste à une vision qui embrasse toujours les besoins de tous les peuples. On ne peut rester indifférents à ce qui arrive autour de nous, parce que la détérioration de n'importe quelle partie de la planète retomberait sur tous. Les relations entre les personnes, les groupes sociaux et les États, comme entre l'homme et l'environnement, sont appelées à prendre le style du respect et de la «charité dans la vérité». Dans ce vaste contexte, il est plus que jamais souhaitable que les efforts de la communauté internationale visant à obtenir un désarmement progressif et un monde privé d'armes nucléaires - dont la seule présence menace la vie de la planète et le processus de développement intégral de l'humanité actuelle et future - se concrétisent et trouvent un consensus.


12. L'Église a une responsabilité vis-à-vis de la création et elle pense qu'elle doit l'exercer également dans le domaine public, pour défendre la terre, l'eau et l'air, dons du Dieu Créateur à tous, et, avant tout, pour protéger l'homme du danger de sa propre destruction. La dégradation de la nature est, en effet, étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine, c'est pourquoi «quand l'"écologie humaine" est respectée dans la société, l'écologie proprement dite en tire aussi avantage».[27] On ne peut exiger des jeunes qu'ils respectent l'environnement, si on ne les aide pas, en famille et dans la société, à se respecter eux-mêmes: le livre de la nature est unique, aussi bien à propos de l'environnement que de l'éthique personnelle, familiale et sociale.[28] Les devoirs vis-à-vis de l'environnement découlent des devoirs vis-à-vis de la personne considérée en elle-même, et en relation avec les autres. J'encourage donc volontiers l'éducation à une responsabilité écologique, qui, comme je l'ai indiqué dans l'encyclique Caritas in veritate, préserve une authentique «écologie humaine», et affirme ensuite avec une conviction renouvelée l'inviolabilité de la vie humaine à toutes ses étapes et quelle que soit sa condition, la dignité de la personne et la mission irremplaçable de la famille, au sein de laquelle on est éduqué à l'amour envers le prochain et au respect de la nature.[29] Il faut sauvegarder le patrimoine humain de la société. Ce patrimoine de valeurs a son origine et est inscrit dans la loi morale naturelle, qui est à la base du respect de la personne humaine et de la création.


13. Enfin, un fait hautement significatif à ne pas oublier est que beaucoup trouvent la tranquillité et la paix, se sentent renouvelés et fortifiés, lorsqu'ils sont en contact étroit avec la beauté et l'harmonie de la nature. Il existe donc une sorte de réciprocité: si nous prenons soin de la création, nous constatons que Dieu, par l'intermédiaire de la création, prend soin de nous. Par ailleurs, une conception correcte de la relation de l'homme avec l'environnement ne conduit pas à absolutiser la nature ni à la considérer comme plus importante que la personne elle-même. Si le Magistère de l'Église exprime sa perplexité face à une conception de l'environnement qui s'inspire de l'éco-centrisme et du bio-centrisme, il le fait parce que cette conception élimine la différence ontologique et axiologique qui existe entre la personne humaine et les autres êtres vivants. De cette manière, on en arrive à éliminer l'identité et la vocation supérieure de l'homme, en favorisant une vision égalitariste de la «dignité» de tous les êtres vivants. On se prête ainsi à un nouveau panthéisme aux accents néo-païens qui font découler le salut de l'homme de la seule nature, en son sens purement naturaliste. L'Église invite au contraire à aborder la question de façon équilibrée, dans le respect de la «grammaire» que le Créateur a inscrite dans son œuvre, en confiant à l'homme le rôle de gardien et d'administrateur responsable de la création, rôle dont il ne doit certes pas abuser, mais auquel il ne peut se dérober. En effet, la position contraire qui absolutise la technique et le pouvoir humain, finit par être aussi une grave atteinte non seulement à la nature, mais encore à la dignité humaine elle-même.[30]


14. Si tu veux construire la paix, protège la création. La recherche de la paix de la part de tous les hommes de bonne volonté sera sans nul doute facilitée par la reconnaissance commune du rapport indissoluble qui existe entre Dieu, les êtres humains et la création tout entière. Les chrétiens, illuminés par la Révélation divine et suivant la Tradition de l'Église, offrent leur contribution propre. Ils considèrent le cosmos et ses merveilles à la lumière de l'œuvre créatrice du Père et rédemptrice du Christ qui, par sa mort et sa résurrection, a «tout réconcilié [...] sur la terre et dans les cieux» (Col 1, 20) avec Dieu. Le Christ, crucifié et ressuscité, a fait don à l'humanité de son Esprit sanctificateur, qui conduit le cours de l'histoire, dans l'attente du jour où le retour glorieux du Seigneur inaugurera «un ciel nouveau et une terre nouvelle» (2 P 3, 13) où résideront pour toujours la justice et la paix. Toute personne a donc le devoir de protéger l'environnement naturel pour construire un monde pacifique. C'est là un défi urgent à relever par un engagement commun renouvelé. C'est aussi une opportunité providentielle pour offrir aux nouvelles générations la perspective d'un avenir meilleur pour tous. Que les responsables des nations et tous ceux qui, à tous les niveaux, prennent à cœur les destinées de l'humanité en soient conscients: la sauvegarde de la création et la réalisation de la paix sont des réalités étroitement liées entre elles! C'est pourquoi, j'invite tous les croyants à élever leur fervente prière vers Dieu, Créateur tout-puissant et Père miséricordieux, afin qu'au cœur de tout homme et de toute femme résonne, soit accueilli et vécu cet appel pressant: Si tu veux construire la paix, protège la création.
 

Du Vatican, le 8 décembre 2009.

BENEDICTUS PP. XVI

[1]Catéchisme de l'Église Catholique, n. 198.

[2] Benoit XVI, Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2008, n.7.

[3] Cf. n. 48.

[4] La Divine Comédie, Paradis, XXXIII, 145.

[5]Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 1990, n. 1.

[6] Lett. apost. Octogesima adveniens, n.21.

[7]Message pour la Journée Mondiale de la Paix, n.10.

[8] Cf. Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 32.

[9]Catéchisme de l'Église Catholique, n. 295.

[10] Héraclite d'Éphèse (535 av. JC env. - 475 av. JC env. ) Fragment 22B124, in H. Diels-W. Kranz, Die Fragmente der Vorsokratiker,Weidmann, Berlin 19526.

[11] Cf. Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 48.

[12] Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus, n. 37.

[13] Cf. Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 50.

[14] Const. Past. Gaudium et Spes, n.69.

[15] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Sollecitudo rei socialis, n. 34.

[16] Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 37.

[17] Conseil pontifical Justice et Paix, Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 467. Cf. Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio, n. 17.

[18] Cf. Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus, nn. 30-31, 43.

[19] Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 49

[20]Ibid.

[21] Cf. Saint Thomas d'Aquin, S. Th., II.II, q. 49, 5.

[22] Cf. n. 9.

[23] Cf. n. 8.

[24] Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio, n. 43.

[25] Lett. enc. Caritas in veritate, n. 69.

[26] Jean-Paul II, Lett. enc. Centesimus annus, n. 36.

[27] Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 51.

[28] Cf. Ibid. , nn. 15, 51.

[29] Cf. Ibid., nn. 28, 51, 61;Jean -Paul II, Lett. Enc. Centesimus annus, nn. 38, 39.

[30] Cf. Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 70.

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