ROME, Samedi 1er janvier 2011 (ZENIT.org) – « Quand la liberté religieuse est reconnue, la dignité de la personne humaine est respectée (..) : c’est pour cela que la liberté religieuse est une voie privilégiée pour construire la paix », rappelle Benoît XVI en ce premier jour de l’année civile, également Journée mondiale de la Paix et solennité de Marie, Mère de Dieu.
Le pape annonce aussi qu’il invite les autres chrétiens et les autres religions à venir célébrer avec lui, en octobre prochain, à Assise, le 25e anniversaire de la rencontre des religions pour la paix convoquée par Jean-Paul II en 1986.
Nous publions ci-dessous les paroles de Benoît XVI avant l’angélus.
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Chers frères et sœurs,
En ce premier angélus de 2011, je vous adresse à tous mes vœux de paix et de bien en les confiant à l’intercession la Très sainte Vierge Marie, que nous célébrons aujourd’hui en tant que Mère de Dieu.
Au début d’une année nouvelle, le Peuple chrétien se rassemble spirituellement devant la grotte de Bethléem, où la Vierge Marie a mis Jésus au monde. Nous demandons à la Mère sa bénédiction et elle nous bénit en nous montrant son Fils : en effet, Il est la Bénédiction en personne.
En nous donnant Jésus, Dieu nous a tout donné : son amour, sa vie, la lumière de la vérité, le pardon des péchés ; il nous a donné la paix. Oui, Jésus-Christ est notre paix (cf. Ep. 2,14). Il a apporté au monde la semence de l’amour et de la paix, plus forte que la semence de la haine et de la violence ; plus forte parce que le Nom de Jésus est au-dessus de tout autre nom, contient toute la seigneurie de Dieu, comme le prophète Michée l’avait annoncé : « Et toi, Bethléem (…), c’est de toi que je ferai sortir celui qui doit gouverner (…). Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom de son Dieu (…). Lui-même, il sera la paix ! (5, 1-4). »
C’est pourquoi, devant l’icône de la Vierge Mère, l’Eglise demande à Dieu en ce jour, par Jésus-Christ, le don de la paix : c’est la Journée mondiale de la Paix, une occasion propice pour réfléchir ensemble aux grands défis que notre époque pose à l’humanité. L’un d’eux, dramatiquement urgent de nos jours, est celui de la liberté religieuse ; c’est pourquoi, j’ai voulu cette année consacrer mon Message à ce thème : « Liberté religieuse, chemin de la paix ».
Nous assistons aujourd’hui à deux tendances opposées, deux extrêmes tous deux négatifs : d’un côté le laïcisme, qui, de façon souvent sournoise, marginalise la religion pour la confiner à l’intérieur de la sphère privée ; de l’autre, le fondamentalisme, qui au contraire voudrait l’imposer à tous par la force.
En réalité, « Dieu appelle à lui l'humanité dans un dessein d'amour qui, alors qu'il concerne la personne tout entière dans sa dimension naturelle et spirituelle, exige d'y répondre en termes de liberté et de responsabilité, de tout son cœur et de tout son être, individuel et communautaire » (Message, 8). Quand la liberté religieuse est reconnue, la dignité de la personne humaine est respectée à sa racine même, et, par une recherche sincère du vrai et du bien, la conscience morale est fortifiée ainsi que les institutions mêmes et la coexistence pacifique (cf. Message, 5). C’est pour cela que la liberté religieuse est une voie privilégiée pour construire la paix.
Chers amis, tournons à nouveau notre regard vers Jésus dans les bras de Marie, sa Mère. En regardant vers lui, qui est le « Prince de la paix » (Isaïe 9, 5), nous comprenons que la paix ne s’atteint pas par les armes, ni par le pouvoir économique, politique, culturel ou médiatique. La paix est l’œuvre de consciences qui s’ouvrent à la vérité et à l’amour. Que Dieu nous aide à avancer sur cette voie, en cette année nouvelle qu’il nous donne de vivre.